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Chroniques
Attention, on nous attaque !
Par Marouen Achouri
13/07/2022 | 16:59
4 min
Attention, on nous attaque !

 

Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, pour évoquer les attaques qui visent le site d’enregistrement des électeurs. Dans le communiqué suivant la rencontre, la présidence évoque le chiffre de 1700 attaques informatiques et tentatives de piratage. Le problème est que ce genre d’affirmations venant de la présidence de la République, et généralement non suivies d’effets, n’est plus du tout crédible.

 

Le chef de l’Etat a prévenu son ministre ainsi que le président qu’il a nommé à la tête de l’instance des élections : il est hors de question que ce qui s’est passé durant la consultation nationale se répète pour le référendum. Mais que s’est-il réellement passé ? Personne ne le sait. Nous avons entendu parler d’attaques informatiques et de tentatives de piratage, mais personne n’a encore été condamné ou jugé pour ces actes. De plus, le président de la République semble ignorer que dès qu’on parle d’un site internet, surtout bourré de données personnelles comme ce fût le cas pour la consultation ou pour le registre des électeurs, il est automatique que les attaques pleuvent. N’importe quel expert en informatique peut le confirmer. Encore une fois, Kaïs Saïed se complait dans la légende selon laquelle il serait seul contre tous, guetté par les forces du mal contre lesquelles il se bat jour et nuit. Il est bien obligé d’alimenter cette rengaine par des attaques venant de l’extérieur, des tentatives d’assassinat déjouées et des complots ourdis on ne sait où ni par qui.

 

Par ailleurs, le président de la République, Kaïs Saïed, est bien obligé de tenter de détourner les regards du cheminement chaotique du référendum du 25 juillet, censé représenter le point d’orgue de son coup de force, débuté il y a un an. Il s’agit sans doute de la campagne électorale la moins active et la moins vivante depuis 2011. Rien ou pas grand-chose ne se fait dans le cadre de cette campagne et les Tunisiens s’en désintéressent fortement. Grâce à l’instance des élections et à ses décisions, il est interdit de mesurer ce désintérêt et d’en publier les résultats. Mais il faut dire que l’instance a d’autres chats à fouetter car ses membres se livrent une guerre intestine sans merci. Il suffit de lire les posts Facebook du membre de cette instance, Sami Ben Slama, pour s’assurer que le président de la République, Kaïs Saïed, est resté fidèle à son habitude : nommer les mauvaises personnes aux mauvais endroits. Le conseil de l’instance a présenté une motion pour faire virer Sami Ben Slama de l’Isie en essayant de l’étayer par 55 accusations, dont certaines franchement ridicules. Sans parler de la démission d’un autre membre de l’instance, le juge Habib Rebai, en soutien à ses confrères magistrats.

Cette même instance ferme les yeux sur les violations répétées de la loi électorale du moment qu’elles sont en faveur du chef de l’Etat et de la campagne du « oui ». Il lui aura fallu quelques jours pour publier un communiqué laconique concernant les affichages sauvages et l’utilisation du drapeau national lors de la campagne. L’instance s’est contentée d’un simple rappel de la loi. D’ailleurs, en parlant de loi, nous attendons toujours l’avis de l’instance sur le fait que le président de la République, à au moins deux reprises, appelle ouvertement à voter « oui » au référendum. Nous attendons aussi l’avis de l’instance sur la « campagne explicative » que va mener l’Etat en faveur de ce projet de constitution.

 

Le président de la République, Kaïs Saïed, doit également masquer, autant que possible, l’implication de l’Etat dans cette campagne de référendum. A deux reprises, au moins, Kaïs Saïed a évoqué les efforts de l’Etat pour faire réussir l’échéance du 25 juillet en recevant la cheffe du gouvernement et le ministre de l’Intérieur. C’est d’ailleurs à l’occasion de la rencontre avec Najla Bouden que l’opinion publique a appris l’existence de cette « campagne explicative ». Autrement dit, l’Etat va mobiliser l’ensemble de ses moyens dans les régions et au niveau central pour faire réussir le référendum. Il est évident que la « réussite » de ce référendum veut dire l’adoption du projet de constitution et la victoire du « oui ». Le principe de neutralité de l’administration, même si la communication présidentielle en fait mention à plusieurs reprises, sera forcément violé par l’implication de l’Etat et la mobilisation de ses moyens.

Aucun autre résultat que la victoire du « oui » ne sera acceptable pour le pouvoir en place. Cette exigence impérieuse motivera toutes les actions de l’Etat dans les prochains jours. Le président de la République n’a pas eu le courage politique de fixer un taux de participation minimum pour légitimer le résultat de ce référendum. Kaïs Saïed n’hésite pas à mobiliser les moyens de l’Etat en sachant très bien qu’il n’y a pas de neutralité qui tienne et que les gouverneurs qu’il a nommés feront campagne en sa faveur. Il a également minimisé le rôle de l’Isie qui est empêtrée dans ses conflits internes sachant que son indépendance est mise en doute depuis le premier jour. Pendant les douze prochains jours, tout sera permis pour réaliser un seul et unique résultat : maintenir Kaïs Saïed au pouvoir et l’affubler d’une constitution hégémonique qui lui garantit tous les pouvoirs.

Par Marouen Achouri
13/07/2022 | 16:59
4 min
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Commentaires
Abel Chater
Tout est dit, mais c'est superficiel.
a posté le 14-07-2022 à 18:29
Je n'ai jamais pensé que le président Kaïs Saïed, était d'un amateurisme de maligne enfantine, de la sorte. Il n'a réussi qu'une seule chose en Tunisie. C'est qu'aucun seul Tunisien ne croit plus en lui, ni en un seul iota d'honnêteté de son côté. Même pas parmi ses vrais soutiens, comme je l'étais moi-même par ma tolérance curieusement optimiste, au début de son coup d'Etat du 25 juillet dernier. Du mensonge, rien que du mensonge et de la tromperie à sens unique. Une gigantesque perte de temps pour toute une nation de plus de dix millions d'êtres humains, la corde au cou.
Il n'est vraiment plus besoin d'expliquer ni de démontrer la malveillance de tout le parcours de ce coup d'Etat du président Kaïs Saïed. Les plus intelligents d'entre nous, l'ont déjà bien compris et bien réalisé, depuis la concrétisation du processus de son parjure, par sa violation claire et nette du serment qu'il a tenu solennellement devant les députés du peuple au parlement ARP, la main sur le livre saint de l'Islam le Coran. Un coup fatal pour la démocratie tunisienne à ne plus jamais pouvoir réparer. Il y a des repères qui régissent le comportement humain, à ne jamais trahir. Même en temps de guerre, on les appelle des vertus guerrières. On ne peut pas jurer un passage sécurisé à des ennemis portant des drapeaux blancs, puis les massacrer par des mitraillettes.
Yè Si Marouèn, avec ce genre d'avide maladif de pouvoir comme Kaïs Saïed, soutenu par les pires des dictateurs arabes sous l'égide des juifs génocidaires de Gaza occupants de la Palestine, il faut s'attendre à tous les malheurs de ce monde. Maintenant ils le soutiennent encore à gauche et à droite, mais lorsque la population du bas de l'échelle économique sortira dans les rues, comme au Sri-lanka et comme autour de notre propre Révolution du 14 janvier 2011, tu vas les voir se distancer de lui, comme ils le firent avec leur «bienaimé» défunt collègue dictateur Ben Ali.
Le seul perdant de cette trahison par les mêmes outils de notre transition démocratique, par lesquels n'importe qui pourrait en abuser, n'est autre que le pauvre peuple tunisien et la confiance en son armée nationale.
Allah yostir Tounes.
Nephentes
Le délire institutionnalisé
a posté le 13-07-2022 à 23:00
Les pensées paranoïaques ont toujours été considérées par les médecins comme un symptôme de troubles mentaux sévères.

Le délire de persécution est un symptôme caractéristique, et le second symptôme le plus récurrent de la psychose.

Il se caractérise par une perte du sens de la réalité

Se traduisant par de fausses convictions irrationnelles, auxquelles le patient adhère de façon inébranlable dans le dessein de revendiquer le statut de victime déresponsabilisée de ses actes et paroles.

Des délires ou idées de persécution se manifestent également chez les patients atteints de schizophrénie, de paraphrénie, de psychose, et de dépression.

Les patients souffrant de délire de persécution se sentent anxieux et irritables dans leur vie quotidienne. Ils se persuadent de choses souvent à tort pour justifier leurs craintes à tel point qu'ils se convainquent qu'une menace peut arriver à tout moment.

Sigmund Freud décèle « dans le délire de persécution une déformation qui consiste en un retournement de l'affect. »
nazou de la chameliere
Nephentes
a posté le à 10:46
Dieu merci, la Tunisie ne possède pas l'arme atomique !
D'où l'utilité a ne pas donner le pouvoir absolu à un seul homme !!
TRE
@nazou de la chameliere: Bonjour !
a posté le à 13:37
Oui, mais la Tunisie a bien une Junte militaire putschiste!
Et ce Dogf croit tenir le pouvoir, il n´est qu´une marionnette provisoire pour quelque semaines encore..

Quelle naïveté dans la fidélité ! Dans l'infidélité, quelle honnêteté !
Heinrich Heine
nazou de la chameliere
Bonjour TRE
a posté le à 14:03
Les militaires ne sont pas fautifs.
C'est la population votante, qui a mis à la tête du pouvoir, et donc à la tête de l'armée un facho !
A mon avis, l'armée tunisienne fait ce qu'il faut, mais dans la limite de ses prérogatives .
Contrairement au facho, qui lui ne respecte aucune loi .
C63
Mr achouri...la haine va t'etouffer..
a posté le 13-07-2022 à 19:21
Mais quel acharnement sur ce Mr PROPRE...toute la Tunisie sait qu'il ne vous convient pas ,vous aviez toujours aimé travailler avec les mafieux et les malfrats.... la mafia vit ces derniers
jours. Les crapules seront éjectés de partout comme des malpropres sans le moindre doute.....continuez à vous affoler.
Vous ne pourrez même pas quitter le pays car l'Europe ne veut pas de bougnouls et surtout de traîtres car ils ont toujours méprisé les traîtres et les collabos.
Tounsi
Quelle haine !
a posté le 13-07-2022 à 18:17
Marquage Achouri mène une guerre féroce contre KS et contre la référendum que ce soit à BN ou sur la radio express fm convaincu qu'il est le seul qui détient la vérité.

Peut-il nous dire quel avenir souhaite-il pour le pays, à défaut d'un "oui" au référendum ? Il foutrait sûrement le camp hors de Tunisie en admirant de loin le pays à feu et sang...
nazou de la chameliere
Le facho
a posté le 13-07-2022 à 16:31
N'a jamais condamné les pages FB,qui l'ont soutenue pendant Sa Non campagne présidentielle.
Il ne condamne pas non plus, les pages FB de chiens enragés ,se réclamant kaiisistes !!!

Et on nous le vend comme monsieur propre !!
Hé bein, on n'a pas la même définition de la propreté !!!