Attaque d’un café à Radès, le ministère de l'Intérieur réfute la thèse takfiriste
25/05/2019 | 22:12
, mis à jour à 00:30
2 min
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofien Zaag a démenti le caractère religieux de l’attaque menée aujourd’hui, samedi 25 mai 2019, contre un café de Radès dans la banlieue de Tunis.
« Dans la journée, des voyous qui passaient près du café ont commencé à lancer des piques à deux employées qui font partie du personnel de l’établissement. Cela a déplu à leurs collègues et une dispute a éclaté. Les voyous sont allés chercher du renfort dans un quartier connu de la ville et sont revenus pour finir la bagarre » a précisé Sofien Zaag dans une déclaration accordée à Business News ce soir.
Il a précisé que les individus qui sont derrière cette attaque ont été identifiés et sont actuellement recherchés, ajoutant qu'une enquête a été ouverte après consultation du ministère public.
Mounir Baatour, se présentant comme l'avocat du propriétaire du café, a pour sa part confirmé la version selon laquelle des takfiristes ont attaqué le café et ses clients non-jeûneurs. L'avocat a précisé que le café était bien ouvert et servait des clients quand des centaines de takfiristes l'ont pris d'assaut. « Le propriétaire a pris peur et a baissé les rideaux pour protéger les clients, c'est alors que les assaillants ont versé de l'essence et tenté d'emprisonner ceux qui se trouvaient à l'intérieur dans les flammes. Quand les clients ont essayé de sortir, on les a agressés avec des sabres, un serveur a même été jeté du toit. Les forces de l'ordre n'ont même pas pu intervenir tellement les takfiristes étaient nombreux, ils ont mis une heure à se rendre sur les lieux quand les agresseurs s'étaient déjà enfuis. Il s'agit bien d' un crime terroriste que le ministère de l'Intérieur tente de camoufler et de transformer en guerre de voyous » a-t-il souligné.
Depuis des heures, des internautes ont fait circuler sur les réseaux une version selon laquelle des intégristes religieux se seraient introduits de force dans un café ouvert aux clients pendant la journée et avant la rupture du jeûne. Ils ont raconté que des takfiristes auraient attaqué les personnes qui s'y trouvaient au moyen d'armes blanches et en criant "Allah Akbar". Une version démentie par le ministère de l'Intérieur.
M.B.Z