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Un Davos sur fond de crises américaines
29/01/2008 | 1
min
Un  Davos sur fond de crises américaines
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Le rideau est tombé dimanche 27 janvier sur le 38e Forum économique mondial de Davos (WEF). L’édition a été marquée par les grandes crises actuelles (changement climatiques, problèmes d’approvisionnement de l’eau, pauvreté et grands conflits) auxquelles sont venues les gros problèmes de l’économie américaine.

Clôturant l’édition, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair a insisté sur l'obligation qu'ont «les citoyens de cette planète de collaborer ensemble», pour affronter les problèmes à venir au sein d'un monde interconnecté.
A-t-il été entendu par les 2500 participants dont un bon millier de chefs d’entreprises ? Des entreprises dont le chiffre d’affaires de plusieurs d’entre elles dépasse le PIB de plusieurs pays africains et asiatiques.
La presse francophone (suisse et française) a souligné une énième fois le décalage entre les belles paroles et les difficultés de les appliquer au quotidien. On a également souligné qu’après cinq jours de « palabres », on n’est pas sortis avec grand-chose. Pour d’autres journaux, Davos n’est qu’un simple club de discussion de très haut niveau. Rien de plus, rien de moins.
Les journaux suisses «Tribune de Genève» et «24 Heures» relèvent que si, à Davos, on a parlé pauvreté, pandémies, réchauffement planétaire, l’édition 2008 a surtout servi de «caisse de résonnance (...) à la crise économique des Etats-Unis et au système financier parti en vrille».
A ce propos, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a cherché à rassurer les investisseurs sur l'état de l'économie américaine, soulignant sa solidité (sic) et l’ouverture de Washington au commerce et aux investissements.
"L'économie américaine est résistante, a souligné Rice, sa structure est solide et ses fondamentaux économiques à long terme sont sains". La secrétaire d’Etat a jugé que le président américain George W. Bush avait présenté un plan de relance économique "significatif" qui devrait soutenir l'activité cette année.
Des propos qui vont à contre-sens de ce qui s’est dit tout au long du Forum, puisque l’économie américaine a été au premier plan des discussions.
Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, par exemple, s'est inquiété du ralentissement sérieux de l'économie américaine et de ses conséquences sur l'économie mondiale. Il a plaidé pour une réponse «sérieuse» des Etats-Unis et du monde face au risque de récession qui pèse sur la croissance mondiale.
Le Fonds monétaire international va publier son rapport sur les prévisions économiques, qui fait notamment état d'une révision à la baisse des perspectives de croissance aux Etats-Unis. Le taux de croissance moyen devrait être inférieur à la normale pendant une certaine période.
«L'économie de l'Union européenne s'est progressivement désolidarisée de celle des Etats-Unis pour deux raisons. D'abord, parce que la demande intérieure est restée soutenue et d'autre part, parce que les pays européens se sont solidement implantés dans les marchés émergents asiatiques », a affirmé pour sa part le premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen.
Comme chacun sait, en effet, quand l’Amérique tousse, le monde s’enrhume. Nous en sommes là ou presque actuellement et c’est là la conclusion qu’on tire de cette 38ème édition de Davos.
Sur un autre plan, et alors que Davos est connu pour être le rendez-vous des chantres du libéralisme, Bill Gates a détonné en présentant sa vision d'un capitalisme créatif, censé profiter à tous.
Devant le gotha planétaire réuni, Bill Gates semble avoir oublié son poste de dirigeant de Microsoft (ou ex dirigeant) et ne jure que par son nouveau costume de philanthrope.
Gates a ainsi plaidé en faveur d'un renouveau des valeurs du capitalisme avec une révolution devant profiter à l'ensemble de l'humanité. Il a exhorté les dirigeants présents à Davos à s'engager sur la voie d'un « capitalisme créatif », reposant notamment sur une collaboration accrue entre les entreprises, les gouvernements et les ONG et oeuvrant à la résolution des problèmes des plus pauvres
« Nous devons trouver un moyen pour que les aspects du capitalisme servant les personnes les plus fortes profitent aussi aux plus pauvres », a-t-il dit.
Ce sera l’une des quelques rares points positifs de cette réunion de haut niveau des Alpes suisses et de laquelle quasiment personne n’est sorti vraiment optimiste.
Même les grands patrons étaient inquiets par la crise financière et les menaces sur … «l'extrême richesse» ! Chez nous, en Tunisie, nous en sommes encore un peu loin de ce stade.
29/01/2008 | 1
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