Dans une interview publiée par l’hebdomadaire El Anouar dans son édition du samedi 25 février 2012, Lotfi Zitoun a affirmé que le gouvernement tunisien a préféré ne pas aborder la question de l’extradition de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali avec le gouvernement saoudien, dans un souci «d’épargner les frères saoudiens d’une éventuelle gêne». «La demande d’extradition est en cours d’examen par les voies diplomatiques et elle va aboutir», a-t-il ajouté.

Une telle affirmation contredit les propos du président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, sur la même question. En effet, lors de la conférence de presse tenue par Ennahdha, jeudi 23 février, et en réponse à une question d’une journaliste du Magazine «l’économiste», Ghannouchi a déclaré que «le gouvernement tunisien a évoqué avec les autorités saoudiennes le dossier de l’extradition du despote, lesquelles autorités se sont excusées évoquant le principe d’el ijara» (synonyme de protection).
Il est clair que, s’agissant d’un événement, l’une de ces deux parties n’a pas dit la vérité au peuple dans une communication publique. Que cette partie soit le conseiller politique du gouvernement, qui a fait partie de la délégation ayant accompagné le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali, dans sa visite en Arabie Saoudite, ou le président du parti politique, majoritaire au gouvernement, ceci importe peu.

Ce qui compte, c’est cette confirmation que la Tunisie est encore loin dans sa quête de transparence entre le peuple et ses gouvernants et, encore plus loin, dans le dossier d’extradition des malfaiteurs, ayant souillé le pays, surtout que notre diplomatie préfère se rapprocher de l’Arabie Saoudite et du Qatar, là où, respectivement, le couple Ben Ali-Leïla Trabelsi et Sakher Materi mènent la belle vie.