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Tunisie - Devant l'Assemblée de la Constituante, comme si vous y étiez
22/11/2011 | 1
min
Tunisie - Devant l'Assemblée de la Constituante, comme si vous y étiez
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Quelques centaines de personnes se sont réunies devant le siège de l’Assemblée nationale constituante pour faire entendre leur voix à l’occasion de la séance d’ouverture de l’Assemblée mardi 22 novembre 2011.
La foule s’est réunie lentement sur l’esplanade faisant face à l’entrée principale du Parlement à partir de 8h30. Les forces de l’ordre, déployées en grand nombre, supervisaient d’un œil vigilant mais la mine détendue les allées et venues. Deux agents chuchotant entre eux se sont dit qu’il n’y avait rien à craindre. Avec une présence en majorité féminine, des jeunes femmes et des dames coquettes, ils ont estimé, sans doute, que les risques de débordement étaient minimes. La priorité était, plutôt, de réguler la circulation à une heure de grande affluence sous les dards du soleil plus pénétrant rendant les automobilistes plus nerveux.
En y regardant de plus près, la foule était plus hétéroclite. D’abord les mères des martyrs qui se tenaient à l’entrée levant le portrait de leurs enfants. En face des militants de la cause féministe, des activistes des droits de l’Homme, des sympathisants communistes ou nationalistes-arabes, ou même d’Ennahdha, des associations … Un pot-pourri de slogans aussi. Quelques classiques : « des citoyens pas des sujets », « la Tunisie est un Etat civique pas un califat »… Entre un étendard illustrant la faucille et le marteau et des pancartes appelant à plus de justice sociale, des panneaux énumérant « les nouvelles lignes rouges », refus de l’ingérence qatarie et du diktat des pays occidentaux… Les membres d’Amnesty International portant des tee-shirts à la couleur de l’ONG ont déployé de grandes banderoles appelant, entre autres, à l’abolition de la peine capitale.
Quelques escarmouches sans gravité ont opposé les manifestants et des curieux de passage. Mais l’ambiance était en général bon enfant. Des jeunes gens arborant le look altermondialiste, barbe hirsute, cheveux en bataille, keffieh palestinienne autour du cou dessinaient des graffitis sur le sol. Les journalistes venus du monde entier pour immortaliser l’instant historique donnaient à l’esplanade un côté Tour de Babel.
Autre classique du genre depuis le 14 janvier : un habitant du quartier a reconnu une trentaine de RCDistes appartenant à la cellule du Bardo, un autre a reconnu des policiers et des membres de l’UGTT (synonymes de fauteurs de trouble à en croire le ton du passant). Les slogans en faveur de la préservation des droits de la femme et de l’égalité ont visiblement agacé ces deux intrus. Petite cohue et une dame en foulard et portant des lunettes de soleil à la dernière mode vient leur porter main forte. « On connaît la liberté que vous revendiquez, s’écrie t-elle, la liberté de la débauche, de commettre l’adultère, de rabaisser l’homme, de le fouler sous vos pieds… » Un petit échange musclé s’en suit avec des manifestants, mais toujours dans la courtoisie. Un agent s’approche discrètement mais se rend compte qu’il n’aurait pas besoin d’intervenir…
22/11/2011 | 1
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