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Sigma et la KAS scrutent la crise libyenne et ses opportunités
20/03/2015 | 11:21
3 min
Sigma et la KAS scrutent la crise libyenne et ses opportunités

A eu lieu, hier 19 mars 2015, à l’hôtel Paris des Berges du Lac, la première conférence d’un cycle mensuel que lancent, conjointement, l’institut de sondages Sigma et la Konrad Adenauer Stiftung. Cette rencontre-débat qui avait pour thème « La Libye, entre risque sécuritaire et opportunité économique pour la Tunisie » a réuni pas moins de cent personnes dont des acteurs clés sur la scène économique libyenne.

 

Les interventions ont eu un aspect pluridisciplinaire, abordant la crise libyenne par le prisme économique, celui politique et celui psychosociologique. C’est dans un premier temps, Hardy Ostry dirigeant de la KAS qui a pris la parole pour annoncer le lancement d’une série de rencontres se voulant des After-work abordant des sujets d’actualité. Hassan Zargouni, président de Sigma n’a pas manqué ensuite de présenter la problématique libyenne et la manière dont le Tunisien la perçoit à travers des sondages effectués entre le 9 et le 11 mars. Il se dégage de ces chiffres que 65,2% des Tunisiens présentent comme énormément fort l’impact de la crise libyenne sur la Tunisie. 70,3% de Tunisiens disent craindre pour la sécurité de leurs compatriotes résidant en Libye ( 46% d’entre eux estiment que le gouvernement ne fait rien pour eux). Aux yeux de 67% des Tunisiens les risques sécuritaires en relation avec la situation libyenne sont très importants. Ceux économiques le sont également, selon 53,4% des Tunisiens. En revanche, seulement 7% des Tunisiens ont manifesté des craintes quant aux libyens installés en Tunisie.

 

Prenant la parole ensuite, Mohsen Marzouk, conseiller auprès de la présidence de la République, a évoqué les potentialités que présentent la crise libyenne, d’un point de vue politique. Critiquant le manque de flexibilité qui fait que nous ne puissions pas profiter de certaines opportunités, M.Marzouk a exposé une vision stratégique reposant sur cinq axes et dont le principal est la mise en place d’une diplomatie active, tout en évitant l’amalgame entre ce qui est sécuritaire et ce qui relève du politique. Mohsen Marzouk a, par ailleurs, rappelé que certains pays avaient réclamé des aides internationales pour le fait d’avoir accueilli des réfugiés (Syriens, en l’occurrence). Il en a déduit que la communauté internationale devrait venir en aide à la Tunisie qui accueille  un million six cent mille Libyens dont 400 sédentaires (effectuant six mois de séjour au moins sur le territoire tunisien).

 

C’était ensuite au tour de Marouane Al Abassi,  représentant de la Banque Mondiale en Libye d’intervenir et d’exposer le volet économique à partir d’études effectuées par ladite institution. M.Al Abassi a expliqué, ainsi, que la perception de la Libye comme un pays riche relève de l’idée reçue car la Libye présente désormais d’importants risques budgétaires. Toutefois la Banque centrale libyenne demeure en Libye, malgré les soubresauts politiques, une des institutions fiables entre les mains de laquelle sont les seules ressources libyennes.

 

Moez Cherif, médecin et acteur de la société civile, a abordé, quant à lui, la crise libyenne autrement, évoquant le cas des enfants libyens installés en Tunisie avec leurs familles. L’importance de cette nouvelle forme d’immigration que connait la Tunisie est, selon le médecin, à étudier de près, afin d’en dégager des décisions optimales. L’insertion sociale de ces enfants a été abordée et présentée comme bénéfique tant pour ces enfants que pour la société tunisienne. La marginalisation, la xénophobie et la nécessité de faire que cette insertion dont celle scolaire fasse l’objet d’un choix et non d’une obligation, ont été les thèmes abordés par les intervenants ensuite.

 

Le débat qui s’était ouvert par une minute de silence en hommage aux personnes assassinées au Bardo la veille, a été clos sur la promesse de se revoir un mois après dans le cadre d’un autre débat d’actualité.

 

 

 

20/03/2015 | 11:21
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