Pour son entrée en Bourse, la société Unimed, opérant dans le secteur de l’industrie pharmaceutique, a organisé, mardi 22 mars 2016, en présence de son fondateur et PDG, Ridha Charfeddine, une visite guidée pour les intermédiaires, les sociétés de gestion et les journalistes, de deux usines sises dans la zone Industrielle de Kalaâ Kébira à Sousse.

En effet, Unimed s’apprête à s’introduire sur le marché principal de la cote de la Bourse de Tunis par une offre à prix ouvert (OPO). L’offre globale portera sur 14,39% du capital de la société, répartie comme suit : 47% dans le cadre de placement global, 30% en placement privé et 23% en offre au public.

En tête sur le segment des produits pharmaceutiques stériles en Tunisie et présente dans une dizaine de pays à l’étranger, la société a été fondée par Ridha Charfeddine en 1989. Elle opère dans le secteur de l’industrie pharmaceutique et se spécialise dans les produits stériles : injectables, solutions Ophta – ORL et les solutions de perfusion.

Les produits d’UNIMED se regroupent en deux familles principales. La première est celle des médicaments génériques : il s’agit de la production et de la commercialisation de médicaments sous la propre marque d’Unimed. Cette rubrique représente près de 70% de son chiffre d’affaires. La deuxième est celle des médicaments façonnés (sous-traitance) : ce sont des médicaments fabriqués par Unimed pour le compte de laboratoires tiers, donneurs d’ordre. UNIMED a conclu une vingtaine de contrats pour le compte de laboratoires locaux et étrangers tels que Adwya, Teriak, Pfizer, Mylan, Pierre Fabre, Biogaran … . L’activité façonnage représente en moyenne 30% de son chiffre d’affaires.

Les usines disposent toutes de centrales de traitement d’air, qui sont tout le temps en marche, afin d’assainir l’air. Le sol est fait en PVC spécial qui ne retient ni la poussière ni l’électricité statique. Les espaces sont séparés par zones où le passage se fait via des sas : les zones A avec zéro particules et zéros microbes et les B où il y a moins de restriction mais toujours un niveau élevé de sécurité sanitaire. La rigueur est la même pour toutes les zones : les employés, qui entrent dans ces zones, doivent non seulement être habilités à le faire, porter des combinaisons mais aussi se soumettre à la lettre aux règles d’hygiènes, aux normes et aux protocoles mis en place, avec zéro tolérance à l’improvisation.

Les lignes de fabrication sont composées globalement de machines Bosch, connue pour leur qualité. Ceci dit Ridha Charfeddine a souligné que le tout marche grâce à des compétences 100% tunisiennes, capables de réparer n’importe quelle panne ou dégradation dans les usines.

Avant leurs entrées en production, les unités de production doivent avoir plusieurs autorisations et certifications (ministère tunisien de la Santé publique, ministère français de la Santé, Agence européenne de la santé, l’Agence de la santé du Golfe, celle de la Jordanie, etc.).

En effet, grâce à ses certifications (ISO ISO 9001 2008 (SGS), ISO 13485 2003 (Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE, France), GMP Certificate (Union européenne), GMP Certificate ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) et son certificat de conformité aux bonnes pratiques, délivré par le ministère français de la Santé, UNIMED jouit d’une notoriété confirmée. Elle dispose de 307 AMM (Autorisations de mise sur le marché local), dont 121 AMM sur les marchés étrangers (Algérie, Yémen, Côte d’Ivoire, Irak, Burkina Faso, Congo, Arabie Saoudite, Koweit, Emirats Arabes Unis, Niger et Liban).

La société fabrique 175 médicaments génériques.

De 1992 à 2010, Unimed n’a pas distribué de dividende et elle a réinvesti tous ses bénéfices dans l’expansion et le développement de la société, d’où son recours très restreint à l’endettement : ses investissements étant financés à hauteur de 50 à 60% par ses fonds propres. Entre 2010 et 2015, elle a investi plus de 40 millions de dinars (MD) dans 3 nouvelles usines.

En 2014, UNIMED a réalisé un chiffre d’affaires de 57 MD, dont 42% provient de l’export.

La stratégie future de la société UNIMED vise l’augmentation de sa capacité de production, la consolidation de l’activité export, notamment le marché jordanien et la diversification des produits en complétant sa gamme actuelle.

Dans son speech de bienvenue, Ridha Charfeddine a expliqué que le but de cette visite est de démontrer aux Tunisiens, que lorsqu’il y a une volonté, de l’honnêteté et du travail, on peut réaliser plusieurs choses dont on pourra être fière.

M. Charfeddine a évoqué les hauts standards de qualité auxquels répond son entreprise. Il a indiqué, dans ce contexte, qu’ils sont souvent surpris par les réactions des responsables qui n’ont aucune idée sur la valeur de ce secteur et sur ses hauts standards de qualité, notant qu’il est convaincu qu’il n’y a pas que son usine qui offre ce standard et cette valeur.

Le PDG a précisé que la société possède six usines. Unimed est spécialisée dans la fabrication de médicaments stériles et injectables : deux procédés demandant de la rigueur et des conditions de travail très surveiller et qui répondent à des normes bien spécifiques et des équipements importants, avec un environnement particulier bien contrôlé.

Les trois usines objets de la visite, précise-t-il, sont des usines à la pointe de la technologie, notamment la nouvelle usine en cours de développement et qui vient juste d’avoir l’autorisation il ya deux mois et entrera en production dans un mois. Cette dernière sera spécialisée dans tout ce qui est pénicilline injectable et antibiotique injectable poudre.

Autre point, Ridha Charfeddine a souligné que depuis 2003, Unimed a fait des efforts pour fournir au marché local 90% de ses besoins. Il a précisé que les usines de fabrications de médicaments sont en train d’employer des cadres et qu’Unimed emploie pour sa part, 630 personnes dont 23% de cadres avec 18 pharmaciens sur les lignes de production outres les médecins et les ingénieurs. Il a noté que ce secteur est important vu qu’il emploie 38% de diplômés du supérieur.

M. Charfeddine estime que 2012 a été une année centrale, le secteur ayant répondu à 80% de la demande de la Libye. Malgré cela, les laboratoires tunisiens ont su s’adapter et réagir, tout en continuant à répondre à la demande du marché local. Dans ce cadre, il rappelle que ce secteur est important et sensible : il permet de répondre aux besoins du pays, notamment lors d’épidémies et dans un temps record, sans rupture. Il a noté qu’Unimed exporte plus 40% de sa production au marché européen.

Imen Nouira