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Chroniques
Remaniement, quand tu nous tiens !
25/08/2017 | 17:30
3 min

 

La rentrée politique s’annonce mouvementée et ce ne sont pas les attaques et les contre-attaques, allant crescendo, lancées par les différents adversaires politiques, qui le démentiraient. On aiguise les couteaux, on est à l’affut de tout faux pas, on profère des menaces à peine voilées, on tente de se repositionner par tous les moyens possibles sur l’échiquier, on est sur le pied de guerre.

 

Une effervescence attisée par l’imminence d’un remaniement ministériel qui ne sera pas de tout repos, voire carrément un casse-tête, pour le chef du gouvernement. Saura-t-il faire ses preuves et s’imposer, ou cédera-t-il aux pressions et au chant des sirènes d’un consensus éculé, usé jusqu’à la trame ? On n’attendra pas longtemps pour le découvrir, puisque vraisemblablement, le remaniement se fera après le congé de la fête du sacrifice. C’est la panse bien tendue des ripailles de l’Aïd que les Tunisiens connaitront les noms de leurs nouveaux ministres et que les députés approuveront ou désapprouveront les nouveaux venus.

 

Un an après son investiture à la Kasbah, le 27 août 2016, Youssef Chahed n’en est pas à son premier remaniement. De la composition initiale, dont on peut encore voir la photo de groupe sur la page officielle de la présidence du gouvernement, pas moins de cinq ministres ont dû quitter le navire. Le gouvernement dit d’union nationale, n’a pas su résister aux magouilles partisanes, aux pressions syndicales, à de malheureuses déclarations ou aux scandales montés de toutes pièces contre certains de ces éléments des plus brillants. Il a choisi de se délester des quelques noms qui dérangeaient.

En une année donc, on a vu arriver puis débarquer plusieurs ministres. Le chef du gouvernement rempile cette fois-ci et il ne se contentera pas seulement de pourvoir les trois postes vacants, il procédera à un remaniement plus large.

 

Chahed se retrouve encore une fois dans une situation, le moins qu’on puisse dire, inconfortable. Les tractations vont bon train, chacun essayant de placer ses pions ou d’éjecter ses ennemis. Chaque camp sort les griffes et n’est pas prêt à céder le terrain.

 

Tout d’abord, nos chers politiciens ne partagent pas le même avis sur la nature de ce remaniement. De qui voudrait que ça soit un changement partiel en nommant des personnalités à la tête des portefeuilles vacants, de qui réclamerait que ça soit plus élargi en privilégiant un gouvernement partisan et garder ainsi la formule d’union nationale, et de qui demanderait un gouvernement de compétences en se détachant du système des quotas partisans. Youssef Chahed n’est pas sorti de l’auberge et il est tenu de composer avec toutes ces parties qui se mènent une lutte sans merci pour le pouvoir.

Il s’agit là pour lui de s’imposer comme un véritable chef qui aura le dernier mot. Une épreuve d’autant plus ardue, qu’il devra jouer à l’équilibriste afin d’arriver à mettre en place un gouvernement viable et qui puisse tenir assez longtemps avant le prochain remaniement. Parce que disons-le, s’il cède aux pressions, et ce n’est pas la première fois, l’équipe à venir ne sera pas à l’abri des déstabilisations connues par les précédentes.

25/08/2017 | 17:30
3 min
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Commentaires (3)

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kameleon78
| 05-09-2017 11:29
J'ai bien peur qu'on prépare à l'ARP un coup à la Habib Essid pour YC, c'est à dire le pousser à partir car il dérange beaucoup de monde que ce soit les islamistes (voir les attaques de Ghannouchi sur l'éventuelle candidature de YC à la présidence en 2019) et les nidaïstes (voir les attaques de Chouquette sur l'âge de YC). Le Chef de Gouvernement est pris en sandwich entre Ghannouchi agacé par les initiatives de lutte anti-corruption et BCE qui trouve en son Chef de Gouvernement un rival dangereux pour son projet de briguer un second mandat. Donc YC est pris entre deux feux et il devrait mettre un gilet pare-balles à l'ARP pour éviter d'être criblé. Je pense que Habib Essid viendra le consoler en lui disant qu'avec ces deux vieux qui mènent la danse, il n'a aucune chance pour le moment de mener à bien sa mission.

Stouko
| 05-09-2017 01:20


J'ai l'impression que vous avez vu juste ! Tout ce qui se passe actuellement concorde avec votre écrit miniaturisé mais consistant.
En effet, et je ne cite qu'un exemple ; vous avez parlé de pression ? Eh bien, YC vient de confier la "chose" à Tabboubi ! Il se trouve qu'il en est, effectivement, victime. Le reste tout le monde le sait ou presque : report de date, intervention de BCE...etc. C'est la guerre quoi.

Pendant ce temps là, un gigantesque banc de raies traverse la Méditerranée en silence ; direction l'Atlantique.

LIBRESPRIT
| 25-08-2017 18:04
Le Peuple a besoin d'un Gouvernement audacieux, de Formation-Production et non de Politique-Loisirs...!!!