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Que reste t il de l'esprit du 18 janvier 1952 ?
17/01/2018 | 14:00
5 min
Que reste t il de l'esprit du 18 janvier 1952 ?

 La date du 18 janvier 1952, bien que peu connue par les Tunisiens et spécialement par les jeunes, a vu le déclenchement d’une campagne de lutte contre l’occupant français qui a conduit à l’indépendance en 1956. Des hommes ont sacrifié leurs vies et celles de leurs familles pour que les Tunisiens aient un Etat libre et indépendant. Plus de 60 ans après, l’anniversaire de cette date vient  nous rappeler le lourd héritage que nous devons endosser pour ne pas décevoir les aspirations de ces héros…

 

 

Il y a 66 ans, jour pour jour, le peuple tunisien a entamé son insurrection contre l’occupant français afin de réclamer l’indépendance et la souveraineté nationale. Ce jour là, Habib Bourguiba, jusqu’alors président du Néo-Destour est  arrêté  ainsi que 20 de ses compagnons par les forces françaises. Le pays s’embrase et l’UGTT dirigée à l’époque par feu Farhat Hached décrète la grève générale. Des rassemblements populaires s’organisent dans plusieurs villes du pays et des patriotes commencent à tomber un peu partout en Tunisie sous les balles de l’occupant. Bientôt, des leaders comme Farhat Hached, Hédi Chaker et Abderrahmane Mami rejoindront la (longue) liste des martyrs de la lutte pour l’indépendance. Des ministres à l’instar de Chenik, Materi et Ben Salem sont de leur côté arrêtés et déportés à Kébili ; d’autres ont été contraints à l’exil, Bourguiba quant à lui, est transféré à l’extrême sud du pays.  Tous ces militants ont sacrifié une partie de leur vie pour de nobles causes, l’indépendance de la Tunisie et pour la construction d’un Etat juste et égalitaire. Bien que décimé par ces arrestations et autres éliminations de ses leaders,  le Néo-Destour résiste et réitère ses revendications d’indépendance totale de la Tunisie.

 

Sous la pression des revendications populaires, la France finit par reconnaitre en 1954 l’autonomie interne de la Tunisie. Le 20 mars 1956,  Pierre Mendès-France signera les accords d’indépendance totale, mettant fin à 75 ans d’occupation française dans notre pays.

Ce bref aperçu historique vise d’abord à éclairer les lecteurs, les plus jeunes d’entre eux principalement, sur  une part, souvent occultée  de l’histoire de notre pays, puis à s’interroger ouvertement, plus de 60 ans après ces faits, sur ce qui reste de l’esprit qui a animé les héros déclencheurs de  la campagne de 1952 dans notre classe politique actuelle.

 

Récemment, c’est la présidente du Parti destourien libre Abir Moussi qui a fait allusion à ces événements historiques en déclarant dans un meeting populaire organisé le 14 janvier dernier que son parti « ne reconnaissait qu’une seule révolution, celle du 18 janvier 1952 ».  Si ces déclarations rentrent bien évidemment dans le cadre de la récupération politique,  elles sont pour le moins étonnantes de la part d’une ancienne responsable au sein du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). En effet, de part son bilan en matière de corruption, de népotisme, de clientélisme et de destruction de la culture et en dépit des résultats corrects au niveau de l’infrastructure et de la sécurité, le RCD ne peut constituer  qu’une déviation dangereuse du Néo-Destour et du Parti social démocrate, partis fondés par des patriotes animés uniquement par l’ambition de construire un Etat souverain et indépendant. On ne compte plus les réalisations du Parti socialiste destourien en matière d’émancipation de la femme, gratuité de l’éducation et de la santé et de mise en place d’une administration disciplinée et compétente qui continue à tenir le pays...

 

Les autres composantes de classe politique actuelle sont  également loin du compte par rapport aux aspirations des héros du 18 janvier 1952. Sinon, comment expliquer qu’un parti faisant partie de la coalition gouvernementale (Ennahdha)  menace de se retirer du débat sur l’adoption de la Loi de finances si un article qui contient des mesures protectionnistes pour l’économie tunisienne (les droits de douane des produits importés par la Turquie) est adopté ? Ces députés défendent-ils les intérêts suprêmes de la Tunisie ou œuvrent ils pour le compte d’autres Etats ? Comment expliquer que le directeur exécutif du parti au pouvoir (Nidaa Tounes)  veuille désigner le fils d’un député au poste pour le moins important et stratégique de délégué, non pour ses compétences, mais uniquement parce qu’il est  du même bord politique ? Comment expliquer enfin qu’un député d’opposition (Adnène Hajji en l’occurrence) appelle à la violence et au sang pour protester contre des augmentations dans la Loi de finances ? De là où ils sont, Bourguiba, Hached et autres valeureux héros nationaux doivent se retourner dans leurs tombes…

 

Dans un de ses discours en tant que candidat aux  primaires du parti des Républicains en France, François Fillon, adressant une pique à Nicolas Sarkozy, a prononcé une phrase qui est restée dans les annales «  Qui imagine le Général de Gaulles mis en examen ? ». En  Tunisie, « qui imagine Bourguiba ou Hached mis en examen » ? Cela ne pouvait pas arriver tant ces grands hommes étaient des patriotes animés uniquement par l’amour de leur patrie. Désormais, des députés et des présidents des blocs parlementaires se cachent derrière leurs immunités parlementaires pour ne pas se rendre aux convocations de la justice…

                                                                                                                                                            

 

 

Nessim Ben Gharbia

 

 

 

 

                          

 

 

17/01/2018 | 14:00
5 min
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Commentaires (10)

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EL OUAFI
| 19-01-2018 11:57
Nous vous prions de bien vouloir rectifier (les droits de douane des produits importés par la Turquie).
Il a fallu écrire:produits importés de la Turquie.Cordialement)Manai

HatemC
| 18-01-2018 12:38
Ce n'est certes pas vos parents qui ont permis l'indépendance ... c'est bien Bourguiba et ses compagnons qui l'ont arraché et cela restera vrai jusqu'à la nuit des temps les harkis la saloperie immonde ... je n'ai que du mépris pour vous et vos géniteurs ... HC

HatemC
| 18-01-2018 12:34
JW a raison de vous considérez les zimigris comme de la vermine inutile sans attache avec la Tunisie des traitres ... la pire des races avec les beurs et les islamistes ... vous êtes les seuls à cracher sur le pays ... et sur les héros de la Tunisie ...c eux qui ont bâti la Tunisie ... des vendus et des malodorants ... une race a éradiquer ... vous n'êtes que des descendants de HARKI ... Toujours à dénigrer ceux qui ont bâti ce pays ... aucune reconnaissance ... normal vous avez le cul entre 2 chaises ... même dans le pays d'adoption, vous êtes considère comme des lâches ... vous poignardez votre pays ... pourquoi pas le pays d'adoption ... sale race ... ***... HC

Carthage Libre
| 18-01-2018 12:24
C'est tout ce qu'il reste. Je voterai pour elle, c'est acté, entérinée, officialisé. Femme à principe et je m'en contre fou de son passé RCD, du moment qu'elle s'occupera comme il se doit de nos islamistes et de leurs graves complots.

drbm
| 18-01-2018 11:57
Ç est grâce aux fellagas et militants que la France à cédé. Bourguignons n était jamais un vrai prisonnier et il était en arrestation. Il était libre dans ses mouvements. La france le considère comme homme de la france.

citoyen artiste
| 18-01-2018 10:17
C'est triste et honteux que la célébration du plus beau moment de nôtre Histoire soit traité comme une ennuyeuse commémoration
avec des mots alambiqués Une logo machie à la sauce bourguibienne revue et arrangée au goût du pensionnaire de Carthage et Fdaouis patentés sans oublier les cohortes
d'animateurs commentateurs déchainés HACHICH WOU RIICH LA LUTTE POUR L'INDPENDANCE A GALVANISE LES VOLONTES AU PRIX FORT

HatemC
| 17-01-2018 21:33
Tu ne connais rien de l'histoire de la Tunisie pauvre con ... apprends à lire et à écrire d'abord .. et lis et instruits toi pauvre tache immonde ... l'histoire de l'indépendance n'a pas été écrite par Bourguiba et apprends à écrire correctement le nom du ZAIM sale race ... HC

BABAMOMES
| 17-01-2018 21:14
L histoire décrite est celle scellée par borquiba qui comporte des erreurs et manipulations du vainqueur

HatemC
| 17-01-2018 20:36
"Sous la pression des revendications populaires, la France finit par reconnaitre en 1954 l'autonomie interne de la Tunisie" ...

C'est très réducteur comme aperçu historique...

Il y avait à cette époque 2 conceptions de l'indépendance ...

- L'une défendu par Bourguiba qui consistait à proposer à la France une autonomie interne et l'indépendance entre 2 et 20 ans ... Bourguiba était un fin diplomate et vous allez savoir pourquoi ...

- L'autre défendu par le Panarabe BenYoussef qui consistait à poursuivre la confrontation jusqu'à obtention totale de l'indépendance ... autrement dit la confrontation et non le dialogue ...

La seconde option était inacceptable pour la France pour une raison évidente l'Algérie pouvait suivre l'exemple Tunisien ... autrement dit les BenYoussef étaient de parfait crétins .. d'ailleurs leur représentant n'est autre que le TARTOUR Marzouki ....

Bourguiba a proposé aux Tunisiens la politique des étapes ... accepter l'autonomie et l'indépendance au bout de 20 ans ... mais les proches de Bourguiba avaient compris qu'une fois l'autonomie dans la poche ... rien n'obligeait les Tunisiens à imposer l'indépendance immédiatement ...

La stratégie de Bourguiba a payé ...

Bourguiba était un homme d'Etat ... et a permis à la Tunisie de recouvrir son indépendance en 200 jours et sans EFFUSION de sang alors que les Ben Youssefistes voulaient la confrontation et l'effusion de sang ...

Le régime d'autonomie interne est entré en vigueur le 31 août 1955 ... Il a pris fin le 20 mars 1956, date de la signature à Paris du protocole d'accord sur l'indépendance de la Tunisie.
Il a donc été appliqué pendant exactement 200 jours, alors que certaines de ces conventions du 3 juin 1955 prévoyaient des mesures transitoires échelonnées sur une période de 2 à 20 ans ...

POLITIQUE DES ETAPES ... GRAND HOMME D'ETAT ....
La France avait privilégié le dialogue avec Habib Bourguiba ...

Faut savoir aussi que Bourguiba savait que les Ben yousséfistes n'allaient pas accepter le deal entre la France et Bourguiba et ont poursuivi le combat et surtout servi Bourguiba qui a demandé au bout de 200 jours l'indépendance autrement le pays allait s'embraser ..
Benyoussef en piètre politicien a joué la mauvaise carte ... HC

saz
| 17-01-2018 18:58
Parti social démocrate ou parti socialiste destourien?