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Chroniques
Privatisons-les tous !
01/03/2017 | 15:59
4 min

 

Evoquer la privatisation d’entreprises publiques en Tunisie soulève toujours la méfiance et la critique. Les arguments contre ce type de mesures sont tout prêts : Le FMI et la Banque Mondiale contrôlent le pays et nous font vendre nos biens les plus précieux, la privatisation est une obéissance aveugle au capitalisme mondial, privatiser des entreprises publiques prive l’Etat de ressources nécessaires au développement…

 

Toutefois, force est de constater que plusieurs entreprises publiques sont un gouffre à argent, un puits sans fond que l’Etat s’évertue à maintenir à flot juste parce qu’il les possède. Donc, privatiser et laisser l’Etat se concentrer sur ses missions régaliennes pourrait être une bonne solution si le process est maitrisé. Cela ne semble pas être le cas, du moins dans la communication qui en a été faite. Il y a eu du cafouillage et les intentions du gouvernement ne sont pas claires sur le sujet même si l’intention de départ est louable.  

 

Le gouvernement ne dit pas toute la vérité et l’opposition fanfaronne pour rien. D’abord, grâce à la clarté et au pragmatisme de Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, nous avons compris qu’il n’était pas question de privatiser les entreprises stratégiques de l’Etat. Il n’est donc pas question de privatiser la STEG, la Sonede ou encore les services du type santé et autres.

 

Pour ce qui est des banques publiques, il faut se rendre à l’évidence. Il s’agit simplement de grosses administrations. Il fût un certain temps, il y avait une banque qui s’appelait la Banque du Sud. A cette époque, une banque comme la STB était de loin meilleure. Décision a été prise de privatiser la Banque du Sud et au fil des années c’est devenu un champion national dénommé Attijari Bank. Pendant ce temps-là, la STB, la BNA ou la BH ont évolué comme n’importe quelle administration publique, c’est-à-dire très lentement. Quand les marocains sont venus racheter la Banque du Sud, ils ont trouvé un nombre incalculable de cadavres dans les placards, et il a fallu du temps et de la patience pour redresser la barre et pour faire de la banque ce qu’elle est aujourd’hui. La même chose s’est passée quand la Société Générale est entrée dans le capital de l’UIB. Il a fallu assainir, recapitaliser et surtout, travailler. C’est au bout d’années d’efforts que ces banques sont devenues ce qu’elles sont aujourd’hui. Apparemment, c’est cet effort et ce sacrifice qui font peur.

Aujourd’hui, les banques publiques stagnent car leurs employés et leurs dirigeants sont des fonctionnaires soumis au diktat de l’Etat. Elles peinent à réaliser des avancées notables alors que d’autres banques privées crèvent le plafond tunisien et envisagent même de s’exporter en Afrique. On peut aussi évoquer la privatisation de Magasin Général ou la privatisation partielle de Tunisie Telecom en tant que success-stories. La privatisation fait peur et on s’y oppose par principe, mais quand elle est faite et que l’entreprise avance, on fait mine de ne pas le voir. Pour certains c’est même pire, on essaye même de la saboter et de mettre en doute ses décisions et les compétences qui y travaillent. C’était le cas dernièrement pour Tunisie Telecom puisque certains élus du peuple ont jugé utile de critiquer et de mettre en doute le rachat de Go Malte, une société qui a eu le « tort » de réaliser près de 28 millions d’euros de bénéfice avant impôt en 2016…

 

En fait, on ne veut pas de la privatisation parce qu’on se complait dans le statuquo, qu’on veut garde ses petits privilèges et qu’on cherche une présence politique. L’inconnu fait toujours peur et on préfère maintenir une situation dramatique plutôt que de tenter quelque chose. C’est logique, puisque, après tout, ce n’est que l’argent de l’Etat. Et plus tard quand l’Etat n’aura pas assez d’argent et qu’il faudra augmenter les taxes, ou les prix ou encore ajourner des augmentations de salaire, et bien on descendra dans la rue, pourquoi ? Pour maintenir le statuquo…

 

La situation est telle en Tunisie que nous n’avons plus le luxe d’attendre ou le luxe de faire les fines bouches. Il faut se rendre à l’évidence et comprendre que c’est fini, qu’il nous faut travailler nuit et jour, « plier le genou » en espérant que ce soit suffisant pour nous en sortir. La situation des finances publiques est une menace de sécurité nationale. Un responsable de haut rang me confiait un jour : « En Tunisie, tout le monde est d’accord sur le diagnostic, mais personne ne fait rien pour que ça change ! ». Il semblerait qu’il n’a pas fini d’avoir raison.     

01/03/2017 | 15:59
4 min
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Commentaires (7)

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Bechir Toukabri
| 07-03-2017 13:53
Privatiser ou non est un faux problème. Tant que le modèle économique en vigueur c'est le système capitaliste tordu à la Tunisienne, aucune formule de résoudra le problème de l'incompétence généralisée?Nous sommes un petit pays, et nous devons choisir notre camp: Soit continuer à travailler dans et pour la domination des pays occidentaux qui sont des rapaces capitalistes. Soit revenir au système étatique qui est une déformation du système socialiste qui a échoué en URSS. Soit suivre la voie des pays émergents (les BRICS)qui connaissent des sucés rapides.

Darsalem
| 07-03-2017 10:51
L exemple qui saute à mes yeux c est dans ma ville à Ferryville il existait une société nationale qui s appelé La Socomena qui a repris le ancien arsenal tout équipé que nous avez laissé la France un véritable gouffre financier 3000 ouvriers qui tournés en rond sans aucun navire à l horizon et puis l état à décidé de le privatiser il a été repris par les chantiers navals de Marseille ils ont investis pour le remettre à niveau ils ont vidés les placards de centaines de profiteurs sans qualifications ils ont créés un centre de formation pour les métiers de la construction navale de gros navires sachant que les salaires sont les plus élevés de toute la Tunisie c est ce chantier qui gère à présent tous les navires de méditerranée il faut que l État se debarasse de toutes ces casseroles qui sont un véritable gouffre financier privatiser privatiser pour remettre le Tunisien au travail

HBA
| 04-03-2017 14:07
Pourquoi privatiser?, et non reformer, re-structurer, assainir, renover dans un pays qui se dit bouré d'experts financiers banquiers, économistes, stratagèmes. Faire ce que les nouveaux propriétaires feront de ces banques. Dans cet environnement de corruption et d'nstabilité politique, qui assurera que leur argent ne sera pas transité d'une manière ou d'une autre (les moyens existent) vers des banques suisses ou du golfe, panamiennes pour toujours ou partagé aux partisans des partis "patriotiques", ces banques ne valent plus les montants de leur recapitilisation et les côuts de leur privatisation (honoraires avocats, experts, commissionnaires etc.pour des mois et des mois), imaginer ces calculs, la somme finales est le perdant reste toujours la Tunisie.

Jilani
| 02-03-2017 14:55
J'ai travaillé dans une filiale de cette banque. Elle était dans une situation catastrophique. La plupart de ses directeurs n'avaient pas le bac et corrompus. Aujourd'hui c'est une banque respectable qui attire les clients. Les sociétés ne jouent que les intérêts des personnes qui les gèrent. Souvent le PDG est *** et ne fait que recruter les personnes de sa région pour assoir sa position politique. La privatisation est la meilleure solution mais elle doit êtreaccompgnee par un état solide et de droit et non pas par bce.

takilas
| 01-03-2017 21:38
Pour que les riches (enrichis par les corruptions, les magouilles et les produits subventionnés par l'État) enrichissent et se permettront de mener, en parallèle, une vie raffinée autre que celle des tunisiens oridinaires qui servent de boucs émissaires quand c'est nécessaire.
Pour ce qui est du luxe, des demeures de luxe à Carthage, Sidi Bou Said, Ennasr...et des entreprises à. Paris ou en Europe, c'est déjà fait. Maintenant pour concrétiser tout cela il faut éliminer au moins 80 % de la population, comme cela a été tracé par ces arnaqueurs lorsqu'ils étaient à Londres et à Paris et qu'ils préparent y compris Marzouki et ses amis le complot et l'invasion de La Tunisie et se saisir de même des arnaques de Ben Ali et ses amis.

L cause du peuple
| 01-03-2017 18:50
pq- il n'ya pas des reformes en Tunisie
pq- L'EAT TUNISIENE N'AS PAS COMPRENDRE que LE FMI pour des pauvres (tunisie) encore plus pauvre
pq. la Tunisie offrir bccc du temps pr FMI
pq: la Tunisie n'a pas reclamer sa role au Banque Mondiale qui finacerait le FMI
-L'ETAT n'as pas imposer des vues 'economiques(MADE IN TUNISIA )

A4
| 01-03-2017 18:42
Si on privatise tout, où irons les fainéants ???