La démocratie tunisienne ne sied pas aux Qataris, mais ne semble pas seoir non plus aux journalistes d’Euronews. Pour eux, le scrutin va se jouer entre les islamistes et les nostalgiques de l’ancien régime de Ben Ali. C’est ce qui ressort de leur reportage télévisé relatif à l’arrestation des terroristes de Oued Ellil dont la conclusion est doublement trompeuse. Réellement, et contrairement à ce que prétend Euronews, le scrutin va se jouer entre les Islamistes d’Ennahdha et le parti Nidaa Tounes.

Les militants et sympathisants sont convaincus qu’il est l’unique à pouvoir contrecarrer le projet islamiste qui a montré ses limites en trois ans d’exercice. Ceci n’a rien à voir avec les proches de Ben Ali, regroupés autour de deux partis, l’Initiative et le Mouvement destourien. La deuxième contrevérité présentée par Euronews est relative à la fermeture des frontières avec la Libye, alors que seules les frontières terrestres ont été fermées. Al Jazeera qui casse du Nidaa Tounes pour les arabophones, Euronews qui s’amuse à faire pareil avec les observateurs internationaux, il y a comme une volonté de transformer médiatiquement les élections tunisiennes en un enterrement pur et simple de la révolution et ses principes.