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Nouveau bureau exécutif d'Ennahdha : trois générations au pouvoir !
18/07/2016 | 20:30
5 min
Nouveau bureau exécutif d'Ennahdha : trois générations au pouvoir !

Des élections tenues au sein du conseil de la Choura d’Ennahdha ont donné naissance, hier, 17 juillet, à une nouvelle composition du bureau exécutif du parti. Des jeunes mais aussi des barrons du mouvement composent cet organe influent du parti de Rached Ghannouchi. Une réorganisation « pleine de messages » et fidèle aux réformes annoncées lors du 10ème congrès du parti, tenu en mai dernier.

 

Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, a annoncé hier, dimanche 17 juillet 2016, la nouvelle composition du bureau exécutif élu du parti. A l'issue de la seconde réunion des travaux du conseil de la Choura d'Ennahdha, qui a duré six heures, Zied Laâdhari a été élu au poste de secrétaire général du parti. Une élection « pleine de messages » et qui « consacre la complémentarité entre les trois générations du parti », a déclaré Laâdhari sur Shems Fm aujourd’hui. Le nouveau secrétaire général d’Ennahdha a estimé que cette réorganisation du leadership traduit les orientations prises lors du récent congrès du parti.  

Dans la nouvelle composition du bureau exécutif du parti, composé de 25 membres, Abdelfatteh Mourou a été nommé premier vice-président, Ali Laârayedh deuxième vice-président et Nourredine Bhiri, troisième vice-président. On y retrouve, par ailleurs, six femmes, à savoir : Wassila Zoghlami, Sayida Ounissi, Mehrezia Laâbidi, Aroua Ben Abbes, Yamina Zoghlami et Farida Laabidi. En plus de Zied Laâdhari, Sayida Ounissi, nommée porte-parole à l'international, fait partie des jeunes figures comprises dans cette liste.

 

Vers un parti « civil »

Le président du parti, Rached Ghannouchi, a indiqué que cette nouvelle composition qui compte des femmes « voilées et non voilées » ainsi que des jeunes, vient concrétiser les orientations annoncées lors du congrès. Il a affirmé que l’élection de Zied Lâadhari au poste de secrétaire général est un message positif adressé aux jeunes et dénote de la volonté du parti de renforcer la présence des jeunes figures à différents niveaux.

En nommant des personnalités modérées, à l’instar de Zied Lâadhari ou encore de Sayida Ounissi, Rached Ghannouchi, semble vouloir entamer le processus de passage d’un parti « religieux » à un parti « civil » qu’il a lui-même annoncé lors du congrès.

 

En effet, ces figures, jeunes, hautement diplômées, modernes et modérées donnent un souffle nouveau et font sans doute reluire l’image d’Ennahdha, trop souvent jugé comme étant « rétrograde ».

Le bureau exécutif du parti a été rafraîchi à 50%, et « féminisé» à 25% presque. Il comporte désormais des membres appartenant aux « trois générations du parti », et englobe des cadres d’Ennahdha qui ont occupé des postes ministériels, d'autres qui ont fait leurs armes à l’étranger, ceux qui sont restés en Tunisie, ceux qui ont passé des années en prison et d’autres, connus pour leur long militantisme. « Une véritable complémentarité » souligne Zied Laâdhari.

 

Zied Lâadhari et Sayida Ounissi les jeunes têtes d’affiche

Actuellement ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Zied Lâadhari a 41 ans et a été député d’Ennahdha à l’Assemblée des représentants du peuple.

Il est avocat et expert juridique International. Diplômé de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Tunis, il détient également un diplôme de troisième cycle de l’Université de la Sorbonne en droit international et comparé et droit des pays arabes ainsi qu’un second diplôme de troisième cycle en droit bancaire et financier. Il est aussi titulaire du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat obtenu à l’Ecole de Formation des Avocats près de la Cour d’Appel de Paris. Il a été, par ailleurs, il a été auditeur de l’Académie de Droit International près la Cour Internationale de Justice de La Haye.

Zied Lâadhari a été admis comme avocat à l’Ordre National des Avocats de Tunisie en 2001. Il a commencé à exercer la profession au sein de cabinets internationaux d’avocats à Paris avant de réussir l’examen d’accès à la profession d’avocat en France et d’être admis en tant qu’avocat à la Cour d’Appel de Paris. Il s’est spécialisé dans les affaires économiques et financières, et en particulier en droit des relations économiques internationales et en droit des contrats et investissements internationaux.

 

Sayida Ounissi, élue porte-parole adjointe du parti, est députée Ennahdha à l’ARP. Cette jeune de 29 ans, doctorante à la Sorbonne sur le thème : « La mise en œuvre des politiques sociales et le rôle coercitif de l’Etat » a été a plus jeune candidate tête de liste pour la circonscription France Nord par Ennahdha aux élections législatives en 2014.

Présentée par son parti comme une vraie activiste, Sayida Ounissi s’est engagée dans divers domaines. Elle a multiplié son action associative notamment avec l’ONG internationale Initiative of Change qui promeut la paix et la bonne gouvernance et au sein de la FEMYSO, la plus grande plateforme de jeunesse musulmane en Europe.

« Elle entretient des relations privilégiées avec les institutions européennes, et œuvre activement pour la reconnaissance de la contribution des jeunes musulmans dans les sociétés européennes, mais aussi arabes, dans le cadre du partenariat Euro-Med » peut on lire dans sa présentation sur le site français d’Ennahdha.

 

 

Les jeunes et les barons

Rached Ghannouchi a apporté un souffle de fraîcheur au bureau exécutif du parti en nommant de jeunes collaborateurs dont les références et les qualités sont indéniables. Néanmoins, Rached Ghannouchi s’est entouré des barons confirmés du parti, nommés à la vice-présidence : Abdelfettah Mourou en tant que son représentant personnel, alors qu'il avait, pourtant, publiquement annoncé à l’issue du 10ème congrès, vouloir se retirer de toute vie politique pour « se consacrer exclusivement à la prédication ». Le bureau compte, par ailleurs, Ali Laârayedh qui sera chargé des études stratégiques du parti et Noureddine Bhiri, chargé de gérer la coordination avec l’appareil du gouvernement.

D’autres barons du parti marquent, cependant, leur grande absence dont Abellatif Mekki, Abdellatif Jelassi, Samir Dilou etc. Certains ont même refusé des postes au sein du Bureau du parti qui leur ont été proposés à cause, notamment, de certains différends exprimés avec la vision de Rached Ghannouchi pourtant élu à 75% des voix.

 

 

Rached Ghannouchi avait annoncé des « surprises », et il y en a eu. Le leader d’Ennahdha devait réussir la tâche délicate de concilier une volonté de « rafraîchir » le parti en y propulsant des compétences jeunes et appréciées de ses détracteurs, et d'obéir, en même temps, aux équilibres qui font Ennahdha afin de satisfaire les voix sceptiques de ses vieux barons. Les réactions ne tarderont pas à suivre...

 

 

Myriam Ben Zineb

 

 

18/07/2016 | 20:30
5 min
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Commentaires (7)

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zohra
| 20-07-2016 13:22
tout à fait d'accord avec vous malheureusement. "En l'absence ,en face,d'une véritable vision nationale pour amener ce parti à intégrer la sphère nationale et d'assimiler cette tunisianité et par la stigmatisation systématique de cette sensibilité idéologique et son rejet primaire au lieu d'engager un véritable dialogue national fait de vigilance et de responsabilité ,nous ne faisons que contribuer malgré nous à faire le lit des Frères Musulmans".

Azouz
| 20-07-2016 09:18
La structuration de ce parti se poursuit inexorablement dans le vrai sens d'un bloc monolithique tenu d'une main de fer et où la diversité n'est qu'apparât .Tous les signes dégagés par le dernier congrès vont dans le sens d'un durcissement habilement estompé par les sempiternelles manoeuvres des frères où les chemins du tactique et du stratégique ne se rencontrent jamais,où le tactique n'est jamais que cet êcran de fumée pour cacher et la vision et les objectifs.Ce parti n'a point êvolué et demeure au dessus de La Rêpublique et de La Nation tunisienne.En l'absence ,en face,d'une véritable vision nationale pour amener ce parti à intégrer la sphère nationale et d'assimiler cette tunisianité et par la stigmatisation systématique de cette sensibilité idéologique et son rejet primaire au lieu d'engager un véritable dialogue national fait de vigilance et de responsabilité ,nous ne faisons que contribuer malgré nous à faire le lit des Frères Musulmans.Je rappelle cette fameuse rencontre à Kairouan entre le prosélyte êgyptien Wajdi Ghenim et notre girouette nationale A. Mourou qui assurait å son interlocuteur ,inquiet que sa secte aura le contrôle des enfants de ce pays.Cette girouette qui vient d'être choisie comme 1er vice-président du bureau politique de son parti,n'a-t-il pas déclar' tout récemment qu'il se retirait de la vie politique pour se consacrer à la Dâawa?

DIEHK
| 19-07-2016 14:52
Et on ne change pas l'ADN d'un Islamiste par un ADN d'un ELMANIIII.
Ainsi va le monde de Bagla Liha!!
Comment appelle-t-on un habitant de Bagla Liha?

nazou
| 19-07-2016 11:46
Les laicards en perdent la voix !!!

CONQUERANT
| 19-07-2016 07:21
Il a suffi que l'on entende des bruits de bottes du côté du Bosphore pour que l'on crie haro sur le baudet.

Ghannouchi, pressé mais méthodique, réunit les siens pour planifier et organiser à terme la reconquête du pouvoir avec l'aide providentielle de l'ange BCE. C'est donc à une réévaluation plus radicale que les tenants de la reconquête en appellent. On aurait bien tort de tenir l'affaire pour subalterne et sans avenir.

Je ne crois pas à la farce de la conversion d'un parti religieux solidement structuré, aux convictions bien ancrées, en un parti civil et démocratique.
Il faut être l'ingénu de la dernière heure pour croire à cette fadaise.
On a déjà eu un avant-goût de ce que les islamistes sont capables de faire lorsqu'ils ont gouverné la Tunisie en 2011. On en a la confirmation en voyant ce qui se passe, aujourd'hui, en Turquie -leur modèle atavique- avec les exactions en cours.
Point n'est besoin d'être prophète en son pays pour deviner ce qu'ils concoctent une fois la « Reconquista » assurée.
L'islam politique, qui sert d'autres intérêts avant les siens propres, n'est rien moins qu'un cancer. Une fois installé, il prend racine et prolifère.
Rien de bon n'en sortira, donc, ni pour la Tunisie ni pour le monde. Lorsque je vois BHIRI, cette demie portion, stigmatiser ses compatriotes parce qu'ils ont l'heur et le malheur de ne pas partager ses idées, je me dis que le pire est encore à advenir pour cette pauvre Tunisie qui n'en avait pas besoin.
Avez-vous entendu une seule fois, ce sinistre personnage condamner l'effroyable crime génocidaire perpétré à Nice au soir du 14 juillet 2016 ?
Non !
On aurait donc tort de céder encore une fois aux chants des sirènes. Nous sommes loin d'avoir vidé la mer.

Zohra
| 19-07-2016 06:49
femmes voilées, non voilées, avec soutane ou mini-jupe vous êtes les bienvenues sur le navire de la doctrine satanique des barbares

Ameur k
| 18-07-2016 21:36
Une broderie d orfevre composee de vieux camelions beaux parleurs
a l image de MR mourou a qui on ne pourra jamais donner confiance....
Malheureusement les autres partis a l image de Nidaa : des racailles ,opportunistes,heritiers de l ancienne ecole ..ne pourront jamais faire le poids
Conclusion : le navire TUNISIE est a la derive...