« Chaque parole a une conséquence. Chaque silence aussi », disait Jean-Paul Sartre. C’est le silence qu’a choisi Kaïs Saïed face à l’échec de l’une des phases les plus importantes de son entreprise juilletiste. Aussi petit soit-il, le chiffre que l’Isie a communiqué – 8,8% de taux de participation qui est passé à 11,22% dans la conférence de presse de l'Isie ce soir – est, de toute évidence, bien lourd à digérer pour le porteur du projet. Il s’agit, en effet, du taux le plus faible depuis les élections de 2011. Pire, les électeurs tunisiens ont, vraisemblablement, fui les urnes comme la peste cette fois-ci, laissant Kaïs Saïed face à un record mondial d'abstentionnisme. Un cauchemar électoral qui risque d’empirer au second tour.
Ce silence de plomb, bien que compréhensible compte tenu de l’épreuve pénible par laquelle passe actuellement Carthage, reste inapproprié et s’apparente à un manque de respect envers les électeurs que le président de la République a convoqués pour un rendez-vous historique, un rendez-vous dont l’issue serait une transformation totale de la face de la scène politique, économique et sociale, un rendez-vous qui permettrait à ces électeurs de reprendre leur destin en main. « C’est une opportunité historique, ne la ratez pas », disait Kaïs Saïed au démarrage de la campagne électorale. Une « opportunité » qu’il a fait luire à nouveau le matin même du samedi 17 décembre violant avec toute la désinvolture du monde le silence électoral. « Créer une nouvelle histoire pour la Tunisie », nous a-t-il lancé avant de tremper son doigt.
À « cette opportunité », à cette « nouvelle histoire », la majorité écrasante des électeurs ont préféré tourner le dos, remplissant par une défection historique les creux des discours logorrhéiques du président de la République. Les longues tirades sur la lutte contre la corruption, la cherté de la vie et un avenir meilleur pour la Tunisie n’ont pas été convaincants et ne risquent pas de le devenir. La crise multidimensionnelle s’aggrave, les prix s’envolent vers des sommets stratosphériques, l’économie plonge, le citoyen creuse dans ses poches vides, les bailleurs de fonds nous boudent et les partenaires stratégiques multiplient les leçons en démocratie… en vain. Ce ne sont pas des élections qui viendraient changer la donne. C’est du moins ce qu’auraient pensé les électeurs avant de torpiller le projet de Kaïs Saïed.
La situation est compliquée, mais ce n’est certainement pas par le mutisme de Carthage qu’elle va s’améliorer. Le mea-culpa n’est sans doute pas toujours payant en politique mais une repentance n’est jamais de trop dans un paysage où l’erreur a souvent été de l’autre et jamais sienne. L’histoire en est témoin. L’ancienne Première ministre britannique, Liz Truss, et l’ancien président français Charles De Gaule, quelques exemples. Au bout de six semaines de mandat chaotique, l’ancienne patronne de Downing Street a annoncé sa démission. Son programme économique ayant provoqué un véritable tourbillon sur les marchés financiers, elle a laissé sa place à Rishi Sunak. Charles de Gaulle a, lui, démissionné après le résultat négatif de son référendum sur « le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat » en 1969. Le soir même de la proclamation des résultats, le dirigeant a concédé son échec en ces mots : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi ».
Kaïs Saïed, quant à lui, nous refuse la parole. Il nous refuse même un petit statut sur ce grand camouflet sur la page de la présidence de la République. D’ailleurs, depuis samedi 17 décembre à 10h35 et jusqu’à l’écriture de ces lignes, rien n’a été publié sur le seul canal de communication de Carthage. Le maître des lieux, est-il en manque d’explications ou n’arrive-t-il toujours pas à appréhender la chute ?
Nadya Jennene
je ne vous fais pas de dessin
Ne le dérangez plus SVP avec vos enfantillages allez hop circulez y a rien a voir.
Il faut tourner la page et la reconcilliation est obligatoire
Et arretons de noyer le pays
Le milliardaire de la tech Elon Musk fait voter les utilisateurs sur Twitter pour savoir s'il doit démissionner de son poste de chef d'entreprise. "Should I step down as head of Twitter ?", a-t-il écrit dimanche (heure locale) sur Twitter. Il se plierait au résultat du sondage.
Celui-ci devrait durer une demi-journée. Musk avait récemment réalisé plusieurs sondages avant d'en appliquer le résultat, notamment en débloquant le compte de l'ex-président américain Donald Trump. Musk avait acheté Twitter cette année, s'en était attribué la direction et avait, selon de nombreux commentateurs, plongé l'entreprise dans le chaos.
le taux de participation aux élections de 8,8% à 11,22% ne suffit pas pour partir en beauté ?