Amateurisme, enfantillages, caprices, impulsivité, idiotie. Ni la langue française, ni arabe, ne devraient manquer de qualificatifs pour décrire cette journée du mercredi 15 juillet. Une journée qui s’inscrira dans les annales, mais pas dans l’Histoire du pays tant elle est honteuse. La « crème » du pays, ses politiciens, a agi comme des adolescents de deux quartiers populaires en train de se disputer, à coups de bâtons et de cailloux, pour savoir qui a « la plus longue ».
L’histoire est simple et aurait pu être résolue rapidement si les différents protagonistes avaient un minimum de culture politique, à défaut d’avoir de l’expérience. Et c’est là le malheur originel de notre pays, les hommes politiques tunisiens ne lisent pas, n’investissent pas dans la culture, ils n’essaient par de combler leur inexpérience, inévitable après des décennies de despotisme empêchant toute vie politique normale, en puisant dans l’expérience des hommes politiques étrangers. À l’exception de Béji Caïd Essebsi et de Mehdi Jomâa, tous les chefs du gouvernement venus après la révolution sont tombés à cause de fautes politiques primaires.
Ce qui s’est passé ce mercredi 15 juillet relève de ces enfantillages.
Que s’est-il passé ?
Ennahdha
Le parti islamiste Ennahdha a été élu en basant sa campagne sur des promesses de développement, de lutte contre le chômage et la précarité et de paix sociale. Ce mercredi 15 juillet, il dépose une motion de censure contre le gouvernement dont il est une des composantes. Peu importent les raisons, on ne peut pas se renvoyer de chez soi. La première règle est que quand on gagne des élections, on gouverne, on ne laisse pas sa place à d’autres, point. Au pire des cas, si la gouvernance du chef (avec qui vous avez signé, il y a trois mois, tout un plan d’action) vous déplait, eh bien vous quittez le gouvernement, vous ne déposez pas une motion de censure contre lui tout en restant dans ce même gouvernement ! C’est comme cela que cela se passe chez les politiques expérimentés.
Qalb Tounes
Lors de la campagne électorale, le président du parti Nabil Karoui était injustement en prison et c’est son épouse Salwa Smaoui qui a fait tout le boulot. Sa campagne était facile à résumer : modernisme, progrès, lutte contre l’extrémisme, lutte contre la précarité. 416.000 personnes (14,55%) ont voté pour Qalb Tounes aux législatives (et plus d’un million pour son président) en croyant à ces bobards de campagne. Ce mercredi 15 juillet, le parti s’affiche tout guilleret aux côtés du plus extrémiste et du plus fasciste des partis tunisiens, Al Karama. Le même Karama qui a bâti sa campagne en dénigrant et injuriant Nabil Karoui. Pire, Qalb Tounes s’affiche également aux côtés d’Ennahdha qui, lui aussi, le dénigrait et l’injuriait durant la campagne. Quel message renvoie Qalb Tounes à ses électeurs ? Idem pour les électeurs d’Al Karama et d’Ennahdha qui s’affichent avec le parti qui symbolise (à leurs yeux, c’est eux qui le disaient) la corruption par excellence. C’est comme cela que cela se passe chez les politiques qui ne respectent pas leurs électeurs.
Elyes Fakhfakh
Il décroche, haut la main, la palme d’or de l’amateurisme politique, conjugué à son inexpérience et son impulsivité. Elyes Fakhfakh a été attrapé la main dans le sac dans une affaire de conflit d’intérêts. Dans une sale affaire d’argent comme on dit. Avant même que l’affaire ne s’ébruite médiatiquement, le parti Ennahdha a essayé de la monnayer en lui demandant des portefeuilles qu’il s’est refusé à leur donner. Se croyant intelligent, il a été le premier à parler de l’affaire dans les médias, tout en la minimisant. Mal lui en a pris, la tactique n’a pas marché, car l’affaire n’était pas « minimisable », les Tunisiens ne sont pas idiots. Jouant la carte de la fuite en avant, il a défié ceux qui criaient au scandale avec son fameux « yabta chouaya » prononcé à l’ARP.
Lundi dernier, il annonce un remaniement qu’il met à exécution ce mercredi 15 juillet, quelques heures après le dépôt d’une motion de censure contre lui et le dépôt de sa propre démission. Les « exécutés » sont les ministres d’Ennahdha dont le seul fait coupable qu’il leur reproche est leur appartenance au parti islamiste.
Si Elyes Fakhfakh avait du tact politique, du flair, de l’expérience, il aurait agi autrement dès l’ébruitement de son affaire. Sachant pertinemment qu’il est coupable et qu’il est mêlé dans des affaires d’argent suspectes (l’argent est toujours suspect dans nos contrées) il aurait dû présenter sa démission à Kaïs Saïed dès le jour où l’affaire a commencé à s’ébruiter. « Monsieur le président, j’ai des entreprises en situation de conflit d’intérêts et, à cause du coronavirus, je n’ai pas mis de l’ordre dans mes affaires. Une enquête va s’ouvrir à l’Inlucc et, probablement, à l’assemblée. Je ne tiens pas à devenir suspect et à entacher mon poste, voici ma démission ». Il aurait agi ainsi, Elyes Fakhfakh aurait tiré le tapis sous tous ses détracteurs. Le président de la République aurait refusé sa démission et l’opinion publique se serait montrée compréhensive, vu que la situation de conflit est née à cause d’un cas de force majeure (covid).
Si Elyes Fakhfakh avait du tact politique, du flair, de l’expérience, il aurait négocié dans les coulisses avec Rached Ghannouchi pour le convaincre de l’impossibilité d’élargir, pour le moment, le gouvernement à des ministres de Qalb Tounes. Il aurait mis Ghannouchi dans sa poche au lieu de se le mettre à dos.
Si Elyes Fakhfakh avait du tact politique, du flair, de l’expérience, il n’aurait pas annoncé un remaniement lundi, il l’aurait décidé, poussant ainsi Ennahdha à ses derniers retranchements.
L’annonce du limogeage quelques heures après la motion de censure donne l’image de quelqu’un d’impulsif. D’un enfant gâté impulsif. A ce stade, on est loin de l’homme politique et très, très loin de l’homme d’Etat. Le pire est que dans sa réaction impulsive, Elyes Fakhfakh a commis une erreur d’ordre constitutionnel, comme s’il n’avait aucun conseiller juridique à ses côtés et comme s’il n’a pas lu lui-même la constitution. En présentant sa démission, ses ministres sont réputés, de fait, démissionnaires, d’après l’article 98 de la Constitution. Quel sens donc au limogeage de personnes qui sont déjà dehors ?!
C’est du gâchis, c’est triste, c’est désolant. La Tunisie avait vraiment besoin d’un quadra qui la sort de son embourbement. A son arrivée, Elyes Fakhfakh a fait naitre tant d’espoirs. Sa brillante gestion de la crise Covid a été salutaire et saluée. C’était hélas éphémère, comme un feu de paille.
En quelques semaines, il a été rattrapé par l’administration, sa bureaucratie et les bâtons qu’elle met dans les roues des entreprises. Ses décrets de sauvetage économiques sont restés lettre morte laissant ainsi nos entreprises dans la mouise. Sa gestion de son propre scandale a été calamiteuse, préférant le déni et la fuite en avant plutôt que l’affrontement et le pardon.
Le pire c’est que cet amateurisme est généralisé à l’ensemble de la scène politique. Ce qui arrive aujourd’hui, était prévisible et les lecteurs de Business News en ont été informés depuis des mois déjà.
Dans ce qui s’est passé ces dernières semaines, il y a deux vainqueurs, les seuls qui sont restés fidèles à leurs principes et leurs promesses électorales. Les seuls qui n’ont pas déçu leurs électeurs. Kaïs Saïed et Abir Moussi. Tôt ou tard, c’est ce duo qui sera à la tête de l’Etat, car les Tunisiens, quoiqu’on dise, n’ont pas la mémoire courte.
Elyes Fakhfakh sortira par la petite porte, tout comme Qalb Tounes, tout comme Al Karama. Quant à Ennahdha, l’expérience observée dans l’Histoire montre que les islamistes ne sortent jamais que par le sang. Pourvu qu’on n’en soit pas là chez nous et qu’ils sortent, eux aussi, par la petite porte.
et Zut, l'onglet a planté'?' sur pc
Je pense qu'il faut etre l'avocat du diable et voir ce qui peut faire basculer un PDL vers le fascisme/populisme, mais j'opposerai a cela deja un exemple: le vote contre la loi populiste sur l'audiovisuel.
Je partage votre avis sur la violence verbale et l'aggression dont peut etre parfois tres coupable le PDL, mais le financement etranger reste une hypothese TRES faible (allons loin et posons nous la question a qui profetrait un parti comme le PDL au pouvoir? je ne vois aucune force etrangere qui en beneficierait, peut-etre et encore l'UE si le PDL promet de mettre fin aux vagues d'immigrations grace a une armee/police forte), quand au faschisme, j'ai du mal a le reconnaitre encore une fois: je pense que c'est un parti tunisien et le tunisien est passionel, aggressif, avec une bouche bien ouverte pour dire tout et n'importe quoi (le "sage et calme" fakfak l'abien montre avec son yabta chwaya). Donc j'ai plus d'espoir quand a une gouvernance solide du PDL et peut etre a la Duerte: malheureusement je ne vois pas d'issue court terme sans le renforcement de la police et de l'armee, car si on veut amener la democratie par l'education et le debat, on doit encore attendre 30 ans, et encore, on doit pour cela s'assurer que les l'ecole a la plus grande part de l'investissment publique, mais les politiques actuels n'en font pas vraiment une priorite!
Donc le PDL est la solution la moins pire.... surtout qu'il y a un vrai potentiel a transformer l'essai: d'un parti bruyant et peut etre trop vocal a un parti qui sublime cette specificite en vrai debat
je reve trop? :)
allez tahya tounes, on s'en sortira quand meme, n'en deplaise a bcp, I am sure
Qu'est ce qui vaudra mieux pour ce pauvre petit pays ? accepter ce jeu de triche, ou renverser la table avec ce risque mortel de faire introduire les loups, tous les loups dans la bergerie !!
Je vous rejoins malgré tout sur votre dernier paragraphe sur le fait d'être médecin (entre autres) ne garantit pas d'être un bon président !
A part son language rigide, que presque aucun tunisien mortel normal, de toute façon ne comprend.. Il peut avoir été un bon professeur, mais avec un politicien moderne que notre pays cherche, il n'a rien à voir avec: Dommage qu'il soit avéré un flop et il n'a même pas le profil d´un ambitionierte amateur!
Nous n´avons eu, jusqu'à présent, depuis l'indépendance - sauf peut-être Mr.M.M. Marzouki - seulement des dictateurs égocentriques pathologiques et étranges!
Apprendre et maitriser bien la justice constitutionnelle, la médecine ou faire une carriere militaire de général, ne garantie surement pas la capacité pour devenir président de la république!
Rabbi Inoub Alinà !
Vu que tu maîtrises très bien le verlan,
J'ai 1 question:
C quoi la + longue? Tu pales du bâton du berger ou d'autre chose!!!
Je ne maîtrises plus la langue de ma France!!!!
Le PDL est lui aussi finance par des parties etrangeres qui ne veulent pas forcement du bien a ce pays
Et surtout surtout l'accession au pouvoir du PDL amenera certainement un conflit arme auquel Nahdha s'est solidement prepare
Ce conflit fera des dizaines de milliers de morts et ne sera pas remporte par les laics bien au contraire
Ce conflit signifiera la destruction durable de ce pays
Tous les conflits d'intérêts des islamistes et à leurs têtes le GOUROU Khriji !
C'est mon souhait.
Je ne veux pas mettre à rude épreuve votre intelligence politique ni la sous-estimer, mais ici, elle n'est tout simplement pas explicable :
"Tôt ou tard, c'est ce duo qui sera à la tête de l'Etat, car les Tunisiens, quoiqu'on dise, n'ont pas la mémoire courte."
Vous voulez dire que la contre-révolution (NeoRCD + Ben Zaid) va bientôt devenir une majorité absolue sûre dans l'ARP pour diriger la "démocratie" tunisienne, reinstaurer les frères Trabelsia avec ce peuple de partis à l'air bien élevé dans l'opposition ?
Ennahda a très bien joué et gagner la première bataille, el a proposé a kais said d ouvrir des concertions pour le choix d un nouveau chef de gouvernement celui ci a répondu kil ne négocie pa avec les décisions prises dan les chambres obscures et ke le gouvernement reste en place.
Le lendemain dépot d une motion de censure et le pire président de la Tunisie viole la constitution en demandant la démission de son 1er ministre et noUs parle de démission avant la motion kel honte kel bassesse s il yave une cour constitutionnelle elle l orait puni sévèrement.
La plus grande déception est KS ki a été humilié par Ghannouchi et par le choix de fakhfakh
Mais trop centre sur les gamineries de ces politicoullions
Alors que le pays le vrai gronde
Que la criminalite explose
Alors qu a Sidi Bouzid Meknassy Fouchzna Douar Hicher Gafsa Douz Sejnane Mednine les forces de l'ordre sont obligees de se terrer 19 h les postes sont fermes
Les jeunes sont livres a eux memes font n'importe quoi a El Kram la Goulette vandalisent les rues de Sidi Bou Said
La tension est palpable partout surtout les cites ouvrieres
Qui va gerer ces risques de derives surtout lorsque les mouvements sociaux vont etre infiltres par les milices et hommes de main
Malgre tout ce que l'on peut dire sur ce parti, ce sont les vrais patriotes de la scene politique actuelle
Et je serai tres heureuse de voir se reinstaller le respect de la loi, de la police et la neutralite de la justice.
Je suis convaincue que l'on aura ca avec le PDL et KS
Il y a de tte facon suffisement de garde-foux dans la societe maintenant pour rassurer ce qui les trouvent populistes et demagos - ils ne le sont pas anyway
Continuez ainsi à semer la haine partout.
Malheureusement, nos Gouvernants et notre "élite" politique ne brillent ni par leur savoir, ni leur culture, y compris la culture politique, ni leur créativité, ni leur civisme, ni leur respect de leurs électeurs et leurs concitoyens...ni par leur dévouement aux intêrets de la nation et à la chose publique...
Comment voulez vous que des énergumènes (pardon à ceux qui ne le sont pas) qui se comportent vis à vis du pouvoir comme des hyènes affamées produisent autre chose que ce spectacle nauséabond que nous subissons depuis si longtemps ?
Pourquoi s'étonner du bilan? Vous avez cité Fakhfakh, Ghannouchi, Makhlouf, Karoui...Ils ne sont pas les seuls. Le paysage politique national n'est fait que de ces éspèces qui ne sont que le produit de la décadence de notre société, de la perversité du système politique sui nous a été imposé, de notre hypocrisie, de notre lâcheté, de notre incompétence, de notre aveuglement et de notre égoïsme...
Enfin, pourquoi refusons nous totalement de regarder la réalité en face? Sommes nous, avec l'attitude et les comportements qui sont les nôtres aujourd'hui, un peuple digne de liberté, d'une vie démocratique active et d'un avenir meilleurs pour nos gamins...? Yabta chwaya disait quelqu'un qui était supposé nous conduire à des lendemains plus gaîs...Quel gâchis!
Vous vous posez la question à cent balles qu'est : Quel message renvoie Qalb Tounes à ses électeurs, et pourquoi pas el 'arama, mais aussi enna'ra ?
'?lémentaire mon cher watson, en Tunisie nous avons une frange non négligeable d'électeurs et électrices doté(e)s de « moins d'un millionième de neurone », et ce malgré une éducation bourguibiènne forcenée durant presque six décennies !
To be or not to be, that is the question ?
'?tre ou ne pas être, ignare et demeuré, à l'intellect en état de délabrement trop avancé, c'est là toute la question ?
Doit-on les sortir par le sang? Sinon, que faire?
Kaïs Saïed est réjoui, il va pouvoir mener la barque et personne n'est en train de lui rappeler que c'est lui avec youssef Chahed qui ont imposé Fakhfakh sur la scène.
Maintenant KS doit obligatoirement faire appel à des compétences neutres pour sauver le pays sans aucune participation partisanes de quel qui soit. Le pays ne supporte plus l'amateurisme de nos politiciens.Il s'avéraient et confirmer leur incompétence de gouverner depuis 14 janvier 2011.
- Les anciens présidents de la république depuis 2011
- Les anciens chefs de gouvernements depuis 2011
- Les anciens présidents de l'assemblée depuis 2011
- Tous les députés depuis 2011
- Tous les fonctionnaires embauchés depuis 2011
- Tous les chômeurs depuis 2011
En queue du cortège il y aura le défilé militaire avec 3 pelotons :
- La ligue LPR avec dans une main une bouteille de vin rouge et de l'autre un couteau .
- La milice el karama avec Makhlouf en chef de bande la langue entre les dents et sa kalachnikov.
- La milice du mont chaambi avec leurs survêtements et leurs bombes artisanales .
En ce qui concerne le feu d'artifice , à mon avis , il sera tiré à partir de la frontière libyenne .
Il avait un grand capital de sympathie. Emprisonné sans jugement durant la campagne électorale, il arrive second, sur la promesse faite aux électeurs de ne jamais faire alliance avec les islamistes.
Et sitôt installé dans ses nouvelles fonctions, il retourne sa veste et trahit la confiance de ses électeurs.
Il ne s'en remettra pas!
Cela rejoint votre article sur la confiance, l'avenir pourrait appartenir à ceux et celles qui ne transigent pas avec la confiance du peuple.
C'est beau...
Réaction immédiate du Président: FF limoge tous les ministres nahdaouis.
Puis FF remet sa démission avant que les islamiste n'aient le temps de réagir.
Résultat: le Président a la main, et la place est nette.
C'est tombé comme la foudre, KS sait aller vite!
Et FF a fait preuve de patriotisme, il n'a pas cherché à s'accrocher, il faudra s'en souvenir!