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Chroniques
Refus de signature ou mise à mort de l’éthique ?
Par Sofiene Ben Hamida
07/06/2020 | 15:59
3 min
Refus de signature ou mise à mort de l’éthique ?

Finalement, la Tunisie n’aura pas son pacte de stabilité et de solidarité. Le mouvement Ennahdha a annoncé au dernier moment, son refus de signer ce pacte et le chef de gouvernement a été contraint d’annoncer, le report sine die de la cérémonie de signature de ce document. Il était pourtant censé symboliser l’engagement éthique et solennel des partis de la coalition gouvernementale en faveur d’une meilleure coopération et d’une cohabitation plus cordiale entre eux. Le choix des lieux qui allaient abriter la cérémonie de signature était lui aussi symbolique : Beit Al Hikma. La tournure prise par les événements a montré malheureusement que ce qui manque le plus au paysage politique tunisien, c’est précisément la sagesse ou, comme disent les anciens, Al Hikma.

Il est évident que la position du mouvement Ennahdha et sa volte-face vendredi est une réaction au déroulement de la séance tenue au siège de l’ARP deux jours plus tôt. Cette plénière avait discuté et voté une motion présentée par le bloc parlementaire du parti destourien libre sur la situation en Libye et le refus de la Tunisie de s’engager en faveur de l’un des deux belligérants dans le conflit libyen. Le résultat du vote, même s’il n’a pas permis à la motion de passer, a mis les islamistes et leurs acolytes dans un coin et montré leur poids au sein du parlement. Un poids qui leur permet au plus, d’avoir le tiers bloquant au besoin au sein du parlement,  mais aucunement une majorité absolue des voix. Le deuxième point de cette plénière était consacré à la discussion de la question épineuse de la diplomatie parlementaire qui a viré très vite, comme c’était attendu, à une mise en accusation du président du parlement et du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, accusé d’outrepasser ses prérogatives et d’engager tout le pays sur des positions non concertées qui sont en définitive des positions défendues par les seuls islamistes et leurs appendices. Jamais les islamistes n’ont vu leur chef aussi critiqué, malmené, maltraité ; et jamais ils ne se sont sentis aussi esseulés et isolés au sein du parlement et probablement aussi au sein de la société tunisienne.

Cette volte-face du mouvement Ennahdha était pourtant attendue. L’invocation de la plénière du 3 juin dernier n’est qu’un alibi. En effet, les islamistes avaient boycotté les réunions de négociation qui ont précédé la cérémonie de signature. Ils avaient envoyé leurs remarques par écrit ce qui a provoqué un premier report de la signature du pacte de la stabilité et de la solidarité, quelques jours avant les fêtes de l’Aïd. Ennahdha voulait profiter de la discussion de ce pacte, pour imposer à ses autres partenaires de la coalition gouvernementale et au chef du gouvernement lui-même, l’idée d’élargissement de la coalition à d’autres partis politiques notamment le parti Qalb Tounes.

L’autre alibi invoqué par les islamistes pour refuser de signer le pacte est tout aussi fallacieux. Dire que le mouvement Ennahdha n’accepte pas qu’un parti membre de la coalition gouvernementale, le Mouvement Echâab en l’occurrence, soit l’un des animateurs de la fronde contre leur chef à la tête du parlement, relève d’un double langage manifeste. Les islamistes étaient les premiers à appeler à dissocier le processus parlementaire du processus gouvernemental et ont refusé toute négociation concernant le gouvernement avant l’élection de Rached Ghannouchi à la tête de l’ARP. C’était juste après les dernières élections législatives et les islamistes ne pensaient pas que cet argument allait se retourner contre eux.

Aujourd’hui, la Tunisie n’aura pas un pacte éthique qui balise les rapports entre les composantes de la coalition gouvernementale et ce n’est pas plus mal. L’éthique ne doit pas être l’objet de négociations ou de tractations. C’est un code et un ensemble de règles auxquels on adhère par un simple engagement personnel sans aucune contrainte ou obligation. En plus la non-signature de ce document fera au pays l’économie d’un nouveau mensonge.

Par Sofiene Ben Hamida
07/06/2020 | 15:59
3 min
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Commentaires
kol
La derniere phrase est cle: elle resume tout
a posté le 08-06-2020 à 11:24
" la non-signature de ce document fera au pays l'économie d'un nouveau mensonge"

j'espere qu'il y aura une vraie revolution: on a degage Ben Ali, degager les corrompus de Nahdha et les corrupteurs de Kleb Tounis est un jeu d'enfants!

Inshallah itwensa il kol ye9foulhom!
Houcine
Changer.
a posté le 08-06-2020 à 05:42
Minoritaire dans les suffrages, à l'ARP et si l'on regarde sur la durée depuis 2011, toujours minoritaire et pourtant... Ennahdha domine et dicte l'agenda ayant pénétré les rouages et placé ses agents dans tous les postes décisifs.
Sa responsabilité est éminente dans l'état calamiteux de l'économie du pays. Les troubles et la terreur ont gagné en vigueur et leurs effets sur l'image du pays ont ruiné le tourisme et diffusé la peur jusque dans les confins du pays. Les assassinats politiques ont achevé de convaincre même les prudents que désormais une guerre est entretenue au pays pour le soumettre et barrer toute perspective d'échapper à l'emprise de l'islamisme.
D'élections en élections, la fraude se répète et permet aux mêmes de se maintenir en imposant par les combines et autres tractations sous la menace leur prééminence. Ainsi, de l'installation de Ghannouchi à la tête de l'ARP, entre autres opérations.
Tout cela a eu lieu et se poursuit grâce aux appareils d'Etat, Justice et Intérieur, qu'ils ont noyautés et asservis.
Or, il existe une majorité arithmétique qui faillit voir le jour en cette Plénière du 3 juin 2020. Elle existe et figure une alternative si ses composantes parvenaient à transcender leur peur et leurs rivalités.
Il y a, de même, un Président dont les pouvoirs autorisent la dissolution de l'assemblée apparue comme un pouvoir concurrent et lui dispute certaines de ses prérogatives.
Ainsi donc, la fragmentation des "démocrates", l'inertie du Président et une société civile "confinée" laissent le champ libre à toutes les initiatives islamistes... qui n'en demandent pas tant pour ourdir leurs coups.
Il est temps de se tourner vers les électeurs pour faire cesser la gabegie et arrêter les illégalismes.
Momo
Des fourbes
a posté le 07-06-2020 à 20:44
Ils ont ça dans le sang. Ils ne changeront jamais. Khouamji pour un jour... khouamji pour toujours. Waylon lil mounafi9ines... mais ce n'est pas de leur faute... C'est la faute à ceux qui acceptent de pactiser avec eux. Welli jabettou sa9ih la3sa lih...fa bi7aythou la trod fess 3la hrawa...
Raad
Peine perdue
a posté le 07-06-2020 à 20:43
@ S.B.H vous venez de le dire vous même, ce parti vient de faire votre face, mais c'est bis et répétita et ça sera toujours comme ça.
Ils ne veulent que les choses qui vont dans leurs sens et rien d'autres.
Alors, la seule et unique solution pour sortir de ce dilemme, c'est la dissolution de cette assemblée et en premier chef faire dégager R.G du poste qu'il occupe à sa guise.
Aucun gouvernement ne réussira, tant que cette vermine fait la pluie et le beau temps dans ce pays.
Jusqu'à présent nous ne comprenons pas l'attitude du président K.S et son silence.
Afin que ce pays puisse avancé aussi, il faut modifier notre constitution.
Il faut revenir au pouvoir présidentiel. Actuellement nous avons l'impression d'être dirigé par trois têtes à l'exécutif, ou plus personne ne comprend plus rien.
Que ce 14 juin, arrivera une bonne nouvelle pour l'ensemble des tunisiens, prio.s ne bon dieu que ce vieux soit exaucé.
Nephentes
Mise a mort de ia Liberte en Tunisie
a posté le 07-06-2020 à 18:16
Le defoulement hysterique anti Nahdha a l'ARP n'aura finalement servi qu'a ....defouler certains et certaines nevrosees

Comme d'habitude les islamistes ont fait le gros dos et ont trouve une occasion de resserer les rangs

Les ripoux de tout bord et de tout uniforme jubilent : que ces abrutis s'etripent nous on continue a se remplir la panse a peu de frais

Il serait tres irresponsable de ne pas voir que ce qui a ete considerablement affaibli c'est le perimetre effectif de nos libertes
Je vous signale d'ailleurs que le blocage despre9aratifs d'un coup d'etat ne televe oas uniqueleny d'un fantasme :
il y a 16 jours se so t deroules pendant 5 jours ee suite des entrainements massifs a la repression anti emeute

avec auto mitrailleuse canon a eau charge anti foule avec balles en caoutchouc grenades assourdissantes et bergers allemands de dont deroules dabs toutes les casernes BOP et GARDE du pays


Abir
Il y en a encore qui donne de l'importance aux signatures de cette secte
a posté le 07-06-2020 à 17:26
Alors que depuis 2011 n'a jamais tenu parole sur qui que soit, rappelons nous la signature où elle devait rester qu'un ans, elle est resté 3 ans et elle sortie qu'après avoir égorger notre patriote Shokrat ! n'en parlons pas de ses promesses bidonnes et empoisonnées ! Si vous voulez récupérer notre belle Tunisie et qui était épanouie , il faut s'en passer de cette secte et définitivement