Sixième semaine sous confinement, les finances sont au plus bas et le moral est loin d’être bon. Quant à l’avenir, il est assuré qu’il est mauvais. Sur le court et moyen terme du moins. On ne s’en sortira pas indemnes, il y aura de la casse et quasiment aucune analyse de prospective n’a été élaborée pour nous dire à quoi va ressembler la Tunisie de l’après-confinement. La société entière va changer après cette pénible expérience, mais on ne sait trop comment sera la métamorphose.
La prospective est cette science, créée par le philosophe français Gaston Berger (1896-1960), ayant pour objet l'étude des causes techniques, scientifiques, économiques et sociales qui accélèrent l'évolution du monde moderne, et la prévision des situations qui pourraient découler de leurs influences conjuguées. Pour connaitre notre avenir, il faut donc analyser notre présent. Voilà à quoi il ressemble, à travers l’actualité de cette semaine.
Ce qui a fait le buzz dans nos médias est cette querelle de bain maure entre le député Iyadh Elloumi et la députée Abir Moussi. La députée voulait questionner, dans une commission parlementaire, le ministre Salah Ben Youssef sur ce qu’elle considère comme corruption. Elle fut empêchée par différents stratagèmes par quelques collègues, dictateurs, tricheurs et machos, Elloumi à leur tête. Conclusion : nous ne sommes pas vraiment prêts pour accepter le jeu démocratique, la liberté d’opinion, la critique et les procès de nos dirigeants.
Deuxième sujet qui a fait le buzz, l’annonce par le ministre du Commerce de mesures restreignant l’importation de produits à l’équivalent fabriqué en Tunisie (CQFD).
Conclusion : nous ne sommes pas prêts à accepter le jeu du marché libre et encore moins à tirer le tapis sous les pieds des contrebandiers. Appliquer des mesures restrictives pour le marché légal revient à ouvrir des portes pour le marché informel et la contrebande. Nos frontières ne sont pas hermétiques et les produits que veut interdire notre ministre aux ports et aéroports se retrouveront, qu’il le veuille ou pas, dans nos marchés à un prix encore plus élevé. Ils traverseront les frontières par la grâce de quelques billets versés dans les poches de quelques « passeurs », parmi nos contrebandiers ou nos douaniers.
Troisième sujet qui a fait le buzz, la nomination (a priori non encore officielle), à la Kasbah de sieurs Oussama Ben Salem et Imed Hammami, deux membres du Majlis Choura d’Ennahdha. Conclusion : le parti islamiste ne lâche rien, il veut mettre ses espions partout, y compris les plus sales, au vu et au su de tous, sous peine de catapulter le gouvernement, voire le pays. La corruption, le népotisme, le blanchiment d’argent et le mépris des lois ont encore de beaux jours devant eux en Tunisie.
Quatrième sujet, mais celui-ci n’a pas du tout buzzé, en dépit de sa gravité et de ses incidences, l’arrêt brusque de l’année scolaire. Rendez-vous est donné au 1er septembre et on se suffira de deux trimestres pour cette année. Conclusion : on ne mesure pas suffisamment les conséquences sur l’ensemble de la société d’un mauvais enseignement et d’une mauvaise pédagogie. Un ancien ministre est venu un jour voir feu Habib Bourguiba pour lui dire : « - Monsieur le président, l’Enseignement coûte cher. Réponse : Essayez donc l’ignorance ! ». Nos enfants ont été fortement secoués et pénalisés l’année dernière (2018-2019) avec la grève des enseignants et ont perdu trois mois de cours. Cette année, ils le seront encore avec trois mois supplémentaires de perdus. Ces six mois de perdus vont inévitablement se ressentir sur le reste de leur parcours et, ensuite, dans leur parcours professionnel. Devant leur futur employeur, ils seront inemployables. Devant leurs concurrents internationaux, ils ne seront pas compétitifs. Ils seront faillibles devant plusieurs défis qui les attendent et petits devant les grands.
La corruption n’est pas seulement une affaire d’argent, c’est tout un état d’esprit. Mohamed Abbou, chantre de l’anticorruption, a beau rassembler toute sa bonne volonté et sa bonne foi, il ne pourra pas grand-chose devant des esprits empoisonnés et pollués. Qu’aurait-il dû faire dans un « monde parfait », aussi bien lui qu’Elyes Fakhfakh. Je dis bien un « monde parfait », car ce que je lui propose est irréalisable dans un pays comme le nôtre. Pas maintenant en tout cas.
Dans une démocratie ordinaire et par rapport aux faits de cette semaine, Elyes Fakhfakh et Mohamed Abbou auraient dû exiger la démission de leur collègue Salah Ben Youssef. Au nom de la moralisation de la vie politique, au nom de l’exemple, au nom du message qu’ils se doivent d’envoyer au peuple, pour cette simple suspicion de corruption, ils devaient exiger et obtenir cette démission. Idem pour Anouar Mâarouf suspecté d’avoir prêté la Q5 de l’administration à sa fille mineure. Ceci aurait clôt tout débat et enquête parlementaires.
Dans le deuxième sujet, M. Fakhfakh aurait dû démentir publiquement Mohamed Msilini pour envoyer un message clair aux entreprises nationales et aux partenaires internationaux. Non, la Tunisie ne va pas jouer la carte du protectionnisme primaire et anachronique. Non, la Tunisie ne va pas encourager le commerce informel, la contrebande et la corruption. La Tunisie aidera autrement ses entreprises dûment et légalement établies.
Dans le troisième sujet, il est vrai qu’il parait délicat et impossible pour Elyes Fakhfakh de s’opposer aux volontés d’infiltration d’Ennahdha, sans qui il ne pourra pas passer de lois à l’assemblée. Le chef du gouvernement n’a pas d’autre choix que d’accepter de mettre un cheval de Troie dans son équipe. Que faire alors ? Réponse : de la politique !
Puisqu’il se voit acculé d’accepter un espion, autant que ce soit quelqu’un de propre. Elyes Fakhakh aurait dû demander à Ennahdha une autre personne qu’un Oussama Ben Salem, fondateur d’une chaîne pirate, à la fortune aux origines inconnues, qui paie en devises les droits de retransmission de cette chaîne sans que l’on sache comment…
Dans un monde parfait, dans une démocratie qui se respecte, Elyes Fakhfakh aurait dû saisir le parquet pour s’occuper de cette chaîne et de son fondateur. Car il y a clairement suspicion de blanchiment d’argent dans ce dossier.
Avec l’appui des médias et de la société civile et au nom de la lutte contre la corruption et le népotisme, Ennahdha, aurait été en position défensive cherchant à protéger son poulain Ben Salem, plutôt que de nous l’imposer à la Kasbah avec tout le culot du monde.
Le quatrième sujet est le plus délicat et le plus coûteux aussi. Pour nos enfants d’abord, car ce trimestre de cours en moins est perdu à jamais, mais pour l’Etat aussi puisqu’on va payer cinq mois de salaires aux enseignants pendant que ces derniers crèchent tranquillement chez eux. C’est une corruption intellectuelle et une inégalité sans pareil ! Pourquoi, à cause du Covid, des citoyens tunisiens se retrouvent sans salaire aucun juste parce qu’ils sont dans le privé (un garçon de café ou de restaurant par exemple), alors que d’autres ont cinq mois de « congé » payé, juste parce qu’ils sont fonctionnaires de l’Etat. Dans un monde parfait, dans une démocratie qui se respecte, au nom de l’égalité entre tous les citoyens et puisque Elyes Fakhfakh est théoriquement le chef de tous les Tunisiens et non de tous les fonctionnaires, il aurait dû trouver le moyen de retirer aux uns une partie de leur salaire pour donner aux autres qui n’ont pas de salaire du tout.
Dans un monde parfait, dans une démocratie qui se respecte, Elyes Fakhfakh ne devait pas céder à la facilité de l’arrêt immédiat de l’année scolaire, car l’avenir de nos enfants n’est pas un jeu. On ne passe pas d’une année x à une année x+1 sans avoir accompli tous les trimestres, sans avoir achevé tous les modules, tous les chapitres, toutes les leçons. Dans certains pays développés, les USA ou le Canada, on ne tolère même pas le manque d’une leçon pour un seul élève, car il est inimaginable chez eux qu’un élève ait le niveau de « x+1 » alors qu’il lui manque telle ou autre leçon du niveau « x ». C’est comme s’il ne méritait pas ce niveau et il ne le mérite pas en effet !
Qu’aurait pu ou dû faire Fakhfakh pour ce 4ème sujet ? J’ai le beau rôle du critique, mais aussi du payeur (et collecteur) d’impôts, c’est donc à lui de trouver la solution, pas à moi. Je le paie, on le paie, pour trouver la solution et celle-ci ne passe certainement pas par l’hypothèque de l’avenir de nos enfants. Des idées, il peut y en avoir quand on cherche et quand on s’entoure de BONS conseillers au lieu des Jawhar Ben Mbarek et Oussama Ben Salem. Des climatiseurs dans toutes les salles de classe par exemple, de telle sorte qu’ils puissent étudier en juin et juillet ? Quel que soit leur coût, il est inférieur à ce trimestre sauté.
Aujourd’hui, à ces enfants, on fournit un (mauvais) enseignement et tronqué en sus ! Leur avenir est préparé par un gouvernement infiltré par des islamistes voyous et des ministres suspects. Leurs futures lois sont élaborées par un parlement de « clochards », pour reprendre le mot de l’un d’eux.
Voilà les faits (d’une semaine) qui pourraient aider à remplir une page d’une étude prospective de la Tunisie de demain.
Vivement la fin du confinement et la reprise d’une vie normale ! Vivement la prise de conscience des dangers que présentent le virus islamiste et le virus de l’ignorance dans notre société, bien plus ravageurs que le covid-19.
To dois lire l'article 1 er du Code de Procédure Pénale pour comprendre que LE PARQUET doit agir et enquêter...
Mais hélas ...
Cette période serait-elle mise à profit pour réinventer l'école? Rien ne l'indique si on en juge par l'immobilisme régnant.
Peut-être faut-il envisager que toutes les forces vives du pays, y compris les étudiants qui ont su trouver le chemin de l'innovation sous la menace de l'épidémie, se mobilisent pour dégoupiller cette bombe à retardement.
Je suis déçu par la non mea-culpa de votre part .
Il n'y a strictement enregistrement qui incrimine ELLOUMI.
Au contraire que des mensonges de la part de Moussi
On ne peut rien s'attendre d'un gouvernement infiltré par des Islamistes et un parlement clochardisé.
J'espère que M.le chef du gouvernement et M.le ministre de l'éducation lisent cet article.
Avec le corona-virus aux conséquences néfastes sur l'économie nationale, il faut que le gouvernement entame sans attendre les réformes et modifier le budget 2020 sans avoir peur, sachant que le peuple a fait en bon citoyen tout ce que vous lui aviez demandé: confinement, arrêt de travail, aide dons, retenue d'une journée de travail....Faites travail bonté divine!
Les 4 prochaines années vont être fatales pour la Tunisie car on est gouverné par 2 minus (said et fakhfakh) qui ne font pas dutout le poids devant le diable guanouchi (disposant de tout l'appui politique et financier illimités de la Turquie et de Qatar).
Que peut faire Saied? uniquement se terrer dans son palais.
Que peut faire Fakhfakh? ouvrir les portes de la Kasbah au haj ganouchi et à sa troupe.
Que peuvent faire les tunisiens? .....
Le 14 janvier n'est pas loin ...
En considerant notamment le legs francais comme un butin de guerre Bourguiba avait reussi a faire sens commun a federer les tunisiens autour d'un Etat defenseur de l'interet public , de la legitimite de la Loi et d"une societe progressiste
Mais sa fin de regne allait coincider avec nepotisme et instrumentalisation de la Loi
La descente aux enfers debutait alors...
C'est pourquoi j'utilise de maniere obsessionnelle le terme de bedouinisation de laTunisie :
d'une societe fondee dur la responsabilite la.justice ( relative) le savoir et la confiance en le progres collectif
on aboutit a partir des annees 90 a 'emiettement de la legitimite de la Loi de la notion de l interet public puisa celle de l'Etat.
La resurgence des alliances claniques mafieuses fondees sur le regionaliisme ou l'appartenance tribale allait achever cet embryon de modernite et aboutir a ce bordel comique qui fait office de pays aujourd'hui
Tout un chacun surement a fait ses courses en grandes surfaces. Sur cent produits exposés à la vente , combien y a t il d'importés? Entre les fromages, les pâtes , les biscuits, les chemises ou les piscines gonflables pour enfants , combien y en a t il venus d'ailleurs.
Le textile tunisien est mort de par les importations turcs. L'agroalimentaire résiste mollement.
Les déficits des balances commerciales Tunisie/ Turquie ou Tunisie/ Chine ont complètement dérapés .
La Tunisie ne produit plus rien !!! On se cache derrière les contraintes de l'OMC pour ne rien faire.Ce qui est absolument faux !
Le covid 19 a montré les désastres de ce tout commerce à des pays comme la France qui importe quasiment tout de chine même les palettes en bois . Faisons la même chose pour 25% de chômeurs.
L'économie parallèle n'est ni une excuse ni un épouvantail monsieur Bahloul .
Qui a amene ces gens au pouvoir ? Le peuple. Pourquoi ce peuple a t-il vote pour ces politiciens corrompus ?
Parce que ces derniers leur ressemble. Ces corrompus ces ignares ces criminels sont les fils du peuple."
Absolument. Mille fois j'ai pu le constater!
Ainsi -c'est un exemple- ma belle mère, il y a 4 ans, rencontre un type au souk. Il lui propose d'acheter un terrain avec des figuiers, des oliviers, un puits et une petite maison, pour 50.000D. Elle va voir le terrain, parle avec ma femme, elle a plein de projets sur ce coup.
Ok, on marche. Mais m'étant déjà fait avoir de nombreuses fois, je dis à ma belle mère: je vais t'envoyer 3000D. Tu vas aller chez le notaire avec ce type, tu lui donnes l'argent devant le notaire, et vous signez une promesse de vente. Quand le notaire dira que tout est ok, on t'enverra l'argent pour conclure la vente, devant le notaire, avec acte de vente et de propriété et tout le bazar de taxes, impôts etc.... Sur ce, on envoie 3000D. Le temps passe, un mois plus tard je demande à ma femme où en est cette histoire. Ma femme appelle, belle maman affirme que tout est ok, elle a donné l'argent au type.
Je bondis: ELLE A QUOI? COMMENT? ELLE A DONNE QUOI? Elle avait donné les 3000D de la main à la main, "comme on fait en Tunisie". J'ai compris, on avait jeté 3000D à la poubelle.
Et de fait, quelques semaines plus tard, un homme vient voir ma belle mère, et lui demande: c'est toi qui achètes le terrain en bas? Oui! Mais il est à moi (il lui montre l'acte de propriété), et je ne le vends pas!
Bien sûr elle n'a jamais revu le type du souk, ni le propriétaire...
A l'inverse, dans les pays du Nord, si un député paye sa facture de mobile avec sa carte bleue professionnelle, il est viré et passe en justice.
Faut pas se demander pourquoi les pays du Nord marchent mieux que ceux du Sud. La loi, toute la loi, rien que la loi!
En France, on est entre les deux, et par exemple Fillon, Sarkozy, Balkany, Woerth... ont ruiné leurs carrières politiques à cause de fraudes.
La loi, rien que la loi! La culture de la fraude mène à la corruption et à la faillite générale. Les premières victimes sont les pauvres!
Alors si tu as des preuves il faut se conformer à l'article 26 du Code de Procédure Pénale
Sinon tu setas épinglé par l'article 29 du même code
Ah tu es journaliste et ...
Vous n'en n'avez pas marre, vous, de voir votre pays pris en otage par la secte religieuse? De son abyssale incompétence? De ses accointances et de son intimité avec les pires voyous, quand ils ne sont pas eux mêmes voyous?
Il y a de quoi se réveiller de mauvais poil, vraiment! Si seulement le Président tenait sa parole, la loi rien que la loi, mais non, même pas!
Vous êtes en train de plonger dans une situation digne du Mali...
Qui a amene ces gens au pouvoir ? Le peuple. Pourquoi ce peuple a t-il vote pour ces politiciens corrompus ?
Parce que ces derniers leur ressemble. Ces corrompus ces ignares ces criminels sont les fils du peuple.
Si Nizar vous savez tres bien que depuis les annees 80 qu'il existe une culture populaire du crime de l'affairisme de contournement de la Loi de promotion des interets prives au detriment de l'ineret public
Une culture profondement enracinee qui se traduit par la remarquable perennite de la corription et du detournement du bien public depuis 40 annees
Cette praxis sociale n 'est pas issue du neant : elle a ete generee et consolidee progressivement par 2 generations de parvenus sans scrupules.
2 generations 'daffairistes qui se sont servis de l"Etat et de son desengagement pour detourner la Loi et creer des reseaux d'influence
Cela a debute dans les annees 85 avec le nepotisme sahelien et sfaxien avec pour fer de lance la corruption ee l 'administration ansformes
puis cela s'est progressivement etendu a toutes les strates de la population en particulier sous les Trabelsi qui ont par exemple le Ministere de l'Interieur en veritable acteur de regulation socioeconomique ; la Douane est encore de nos jours structuree ainsi faisant office de regulateur de l'economie informelle en Tunisie. Malgre l'ampleur du phenomene cela reste un tabou.
Donc la derive de l'Etat tunisien et la corruption de ses fonctionnaires suppose avant tout des reformes de ruptures de mentalites et de l'impunite
Le President de la Republique l'a compris depuis longtemps. C'est sur lui qu'il.faut compter et non sur Lyes Fakhfakh qui a longuement participe a des operations de corruption lorsqu'il etait dans le prive
Sérieusement, triste constat que le vôtre, mais c'est la réalité, c'est déjà bien de le dire. Tout cela n'était pas prévu en 2011...
Amicalement, bon ramadan, Si Nizar!
courageux, patriote, honnête et visionnaire.
Le design'? titulaire du poste a-t-il ces qualités "walla ma3adou walou"?
Taper toujours sur le gouvernement quelque soit les circonstances est enfantin
Peut être que Bahloul s'est mal réveillé today... mais il a été vraiment très très mauvais