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Verte, bleue et même orange : ce qu’ambitionne la Conect pour l’économie tunisienne !
10/03/2024 | 08:55
8 min
Verte, bleue et même orange : ce qu’ambitionne la Conect pour l’économie tunisienne !

 

La Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) a révélé, lors d’une rencontre avec les médias et la presse, ses ambitions pour l’année 2024. Une approche dynamique et synonyme d’ouverture d’esprit, largement à l’opposé de sa grande sœur l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), qui semble être complètement sclérosée.

La rencontre s’est tenue, jeudi 7 mars 2024 en présence de plusieurs membres du bureau exécutif de la Conect, dont son président, Aslan Berjeb, sa vice-présidente, Hosn El Oujoud Ben Mustapha, sa trésorière, Mongia Amara, vice-présidente de la Conect internationale, Monia Saïdi et Abdellatif Hammouda. L’événement se veut être une nouvelle tradition instaurée par les décideurs de l’organisation patronale et s’inscrivant dans le cadre de la transparence et de la redevabilité. « C’est un défi que nous relèverons chaque année à la Conect… Il s’agit d’une tradition que nous voulons instaurer au sein de notre organisation », a-t-il dit.

Par la suite, une présentation a eu lieu afin de faire le point sur le travail fait par la Conect et sur ses réalisations. Ainsi, Aslan Berjeb a rappelé que l’organisation patronale a conclu plus de cinquante accords avec des organisations et structures externes et internationales et a organisé plus de cent activités internationales. Il a, par la suite, indiqué que la Conect s’était fixée plusieurs objectifs et ceci depuis l’année 2023 et qu’elle ambitionnait encore de les concrétiser. Parmi eux, nous pouvons citer :

- La mise en place de réformes structurelles.

- La révision de la législation en matière de change.

- Le soutien à l’industrialisation et aux secteurs stratégiques.

- La reconstitution du Conseil de dialogue social.

- La promotion de l’économie verte et circulaire.

- La promotion des énergies renouvelables et de la transition énergétique.

Aslan Berjeb a indiqué que le bureau exécutif de la Conect et ses différentes structures ont tenu plus de quarante réunions et rassemblements afin de dresser un bilan de la situation et de définir les priorités de l’organisation patronale qui se veut être une force de proposition avant tout. Celles-ci ont été présentées sous la forme de ce que l’organisation a appelé "Plan d’action 2024". « Notre bureau exécutif compte 29 membres de divers secteurs et diverses régions… Nous considérons qu’il est largement représentatif… Nous avons tenu notre première conférence de presse trois mois après le congrès, car nous avons priorisé les visites dans les régions et l’entame d’études sectorielles… Notre vision de cette année repose sur ce que nous avons eu comme retour des bureaux régionaux et des groupements sectoriels », a-t-il ajouté.

Ce plan s'articule essentiellement autour de trois axes : « Croissance, Emploi et Richesse », « Transition jumelle : écologique et Numérique » et « Entrepreneuriat, Jeunesse et Talent ». Afin de réaliser cela, Aslan Berjeb a insisté sur l’importance de préserver les filières économiques en Tunisie. Celles-ci sont en train de se détériorer et c’est pour cela que la Conect s’est donnée pour objectif de les préserver. Ceci se traduit par les principaux thèmes abordés dans le cadre du plan d’action 2024, il s’agit de :

- Relever le défi du financement

- Soutenir la compétitivité et l’accès au marché

- Améliorer la complexité économique.

- Soutenir la stratégie nationale de la transition énergétique.

- Sensibiliser les PME tunisiennes pour s’adapter rapidement aux nouvelles exigences fiscales sur le carbone.

- Révision du label RSE-CONECT conformément à la norme internationale ISO 26 000 pour une reconnaissance engagée « Responsibility Europe ».- Consolidation des liens avec la diaspora tunisienne et encouragement de son implication active ainsi que de sa contribution à l’avancement économique et social de la Tunisie.

« Les chiffres, aujourd’hui, peuvent être améliorés… Nous devons assurer une transition jumelle : vers l’écologique et le numérique et soutenir la liberté d’entreprendre. Ceci signifie mettre fin à la rente, aux autorisations et aux cahiers des charges qui bloquent divers secteurs et les jeunes… Il est vrai que notre pays passe par des difficultés financières… Il est vrai que chaque société doit faire preuve de patriotisme. Néanmoins, l’entreprise est la seule source de création de richesse », a-t-il dit.

Aslan Berjeb a mis l’accent sur l’importance de préserver les entreprises tunisiennes, notamment les PME et les startups. Celles-ci sont victimes de la défaillance de la législation en matière de change. Le président de la Conect a, aussi, insisté sur la mise en place d’une économie responsable. « Aujourd’hui, pour que le produit tunisien soit compétitif, nous devons penser à sa valeur sur le marché international et faciliter l’accès pour les entreprises tunisiennes… Nos produits doivent respecter le volet écologique et sociétal… Des produits étrangers concurrents, plus chers que les produits nationaux, sont choisis, car ils respectent ses volets… En ayant un poids et une légitimité, nous nous sommes transformés en force de proposition… Nous ne voulons pas être entendus ! Nous voulons être écoutés attentivement ! », a ajouté le président de la Conect.

Lors de la même conférence, Aslan Berjeb a évoqué la question de l’économie orange (économie créative et culturelle) estimant qu'il s’agit d’un secteur pouvant stimuler et dynamiser l’économie tunisienne. Le dirigeant de l’organisation patronale a insisté sur l’importance et l’impact de l’économie créative. Les activités concernées sont variées et diverses dans ce domaine à savoir le cinéma, le théâtre, la littérature ou encore le gaming. M. Berjeb a cité l’exemple de Malte où 12% du PIB provient du gaming. Il est, aussi, revenu sur la question du transport maritime tout en précisant que 98% des échanges commerciaux du pays avaient lieu par cette voie. Il a appelé à se pencher sur la situation des projets et à prioriser ce secteur. Le président de la Conect a insisté sur le recours aux études et rapports réalisés et menés par des experts et des compétences tunisiennes afin de réformer l’économie.

« Nous comptons beaucoup sur les régions et les représentants de secteurs afin de nous faire parvenir des propositions… Nous sommes en train de préparer la création de l’Observatoire de l’information économique… Actuellement, nous procédons à l’identification des membres de son conseil scientifique… Il s’agira d’une dizaine de personnes choisies en raison de leur profil… Nous ne voulons pas de pseudo-experts… Il s’agira d’un conseil représentant les jeunes… Nous voulons appliquer une approche scientifique… Nous ne voulons pas des approches approximatives », a déclaré Aslan Berjeb à ce sujet.

Interrogés sur quelques axes de ce plan d’action 2024 par Business news, les membres du bureau exécutif de la Conect ont expliqué que pour :

- La question de l’accès au financement : la vice-présidente de l’organisation, Hosn El Oujoud Ben Mustapha a évoqué deux phénomènes. En premier lieu, les entreprises font appel au financement sous forme de prêt bancaire et à un taux d’intérêt excessivement élevé. En second lieu, il est compliqué de s’informer au sujet des programmes d’appui et des lignes de financement étrangères ou les critères d'éligibilité s’avèrent être difficiles à remplir.

- La compétitivité et l’accès au marché : le président de la Conect, Aslan Berjeb a insisté sur l’importance de renforcer le capital humain et d’aborder toute question d’ordre économique en adoptant une approche scientifique. Ainsi, toute proposition doit être le fruit d’études et de rapports réalisés et menés par des experts et des compétences tunisiennes. « Nous sommes une force de proposition… Nous ne voulons pas être entendus ! Nous voulons être écoutés attentivement ! Nous participons aux travaux de toutes les commissions parlementaires et interministérielles », a ajouté Aslan Berjeb à ce sujet.

- Le soutien à la stratégie nationale de la transition énergétique : Abdellatif Hammouda, membre du bureau exécutif de la Conect et chargé de la question de la transition énergétique, a salué l’importance accordée par les médias à ce sujet. Il a mis l’accent sur le rôle joué par le secteur privé dans ce secteur. Il a révélé que la Steg avait déposé plusieurs demandes afin de bénéficier des services et des études permettant de créer le changement. Il a, aussi, indiqué qu’une rencontre aura lieu prochainement avec le secrétaire d’État chargé de la transition énergétique, Ouael Chouchane.

Les échanges, durant cette rencontre, ont abordé plusieurs autres sujets à savoir la coopération et les bonnes relations liant la Conect au gouvernement et au parlement, la formation professionnelle, l’évaluation de la loi de finances prenant en considération les avis de toutes les structures de l’organisation patronale, l’intelligence artificielle, le soutien au secteur industriel, l'énergie et les métiers du futur.

Pour ce qui est des activités prévues en 2024, la Conect ambitionne d’organiser des événements portant sur différentes thématiques :

- Economie d’impact (Avril)

- Innovation disruptive dans la Fintech (Mai)

- 7ème édition du Baromètre de la santé de la PME « MIQYES » (Juin)

- Prix Hannon (Juin)

- Créathon autour de la production du contenu digital (Septembre)

- 10ème Conférence internationale sur la RSE (Octobre)

- Trophée de la Femme Managerde l’Année en Tunisie - TFMA (Octobre)

- Ateliers de sensibilisation RSE

- Ateliers de sensibilisation Taxe Carbone

- Economie Orange (Créative) – CONECT4YOUTH (Incubation virtuelle).

Aslan Berjeb a considéré que la Conect, en tant qu’organisation patronale, devait lutter contre la désintégration du tissu économique tunisien. Il a expliqué qu’elle cherchait à se positionner comme le réseau d’entrepreneurs le plus influent du pays en ancrant son rôle crucial dans le développement durable de la Tunisie et en consacrant une approche basée sur la transparence et la redevabilité. Encore une fois, la Conect se démarque et démontre son attachement aux enjeux économiques du pays. Le plan d’action 2024 reflète une philosophie engagée, maintenant le dialogue et à l’ère du temps en quasi-opposition avec l'Utica dont l’attitude soulève des interrogations quant à sa capacité à s'adapter aux réalités du monde moderne et à répondre aux attentes de ses affiliés.

 

Sofiene Ghoubantini

10/03/2024 | 08:55
8 min
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Commentaires
Siwam Habal
Gesticulation
a posté le 12-03-2024 à 10:06
Ce qu'entreprend la Conect, est de la gesticulation : réforme, révision, soutien, reconstitution, promotion, autres facilités.
On ne peut rien lui reprocher, ni d'ailleurs à l'autre organisation patronale. Vu que les économistes sont dans les nuages, y compris les universitaires d'entre eux, que va-t-on reprocher aux communs des mortels ?
Chez nous, la chose économique est encore perçue comme la gestion de ce qui existe, et pas la création de ce qui n'existe pas encore. Dans le meilleur des cas, nos chers économistes louent la fonction ' Investissement '?'. Or, ailleurs on parle plutôt de :
' ID'?ES DE PROJETS '?'
Exemple : pourquoi la Conect n'aborde pas la problématique des brevets chez nous ?
Carthage Libre
Dis, tu te crois dans un pays "normal" avec un président "normal" pour que tu nous parles de brevets?
a posté le à 11:11
Le problème n°1 du pays est Kaies Saied, un frein pour le pays même pas ABS, après le problème Ennahdha pendant 10 ans, mais là, c'est pire.

Une fois que tu auras résolu ce "problème", parle de ce que tu veux et propose ce que tu veux, quand le pays sera revenu à la "normalité".
Sami
Citoyenne
a posté le 11-03-2024 à 22:59
Qu'en est il des entreprises non citoyennes !
Souad
Langue française
a posté le 11-03-2024 à 19:37
Permettez une correction de langue.
Vous utilisez deux fois " ... se veut être...". Ce n'est donc pas une erreur de frappe. L'expression correcte est: ... se veut ...
le financier
du grand n importe quoi
a posté le 11-03-2024 à 13:31
l initiative est bonne mais c est comme chercher a faire un beau gateau au chocolat en ayant pas de farine ni de chocolat .
Le probleme de la tunisie est la production , l industrialisation (dont agriculture et energie ) et le cadre legislatif et financier , sans une mise a niveau de cela , vous n aurez pas votre economie de reveur de la silicon valley
Carthage Libre
Pour relancer l'économie du pays il faut que Kaies Saied s'en aille.
a posté le 11-03-2024 à 11:28
Et l'on pourra réparer ce pays, qui a subit des dégâts immenses sous Ennahdha et des dégâts presques irreparables sous Kaies Saied.

Ce que fait la connect est..."zayed"...ça brasse du vent, ça sert à rien.
jilani
Et KS les ignore
a posté le 11-03-2024 à 10:21
C'est dommage que KS n'accorde pas une réunion avec les membres de cette organisation qui parait dynamique et entourée de jeunes. Pour lui c'est du privé et donc ne fait pas partie de son cercle de réflexion.