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CPR- Al Irada : Moncef Marzouki, l'homme qui ne sait pas rassembler
23/08/2017 | 19:59
6 min
CPR- Al Irada : Moncef Marzouki, l'homme qui ne sait pas rassembler

Constitué il y a un peu plus d’un an, Harak Tounes Al Irada connait actuellement une crise interne sans précédent. Il faut dire que le parti de l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, n’était pas né sous les meilleurs auspices. Déjà dans l’œuf que les tensions avec le CPR, ancien parti de Marzouki ont éclaté.

Nombreux membres du parti fondé en 2001 avaient refusé la fusion avec Al Irada et si le nouveau parti a récolté les biens de l’ancien, il a aussi hérité d’une composition fragmentée et désunie.

Aujourd’hui, c’est une vague de démissions dans l’instance politique du parti qui appelle à se demander si Moncef Marzouki n’a pas sacrifié son parti de toujours pour rien, et s’il n’est pas au final tout simplement victime de son manque de discernement…

 

 

L’ancien président de la République, Moncef Marzouki, avait affirmé, lors de son intervention au Forum “Hodges” des affaires internationales, au mois de mars, qu'il est encore trop tôt pour annoncer une éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle et qu’il œuvre en ce moment en tant qu’activiste et non en qualité de politicien.

Il a toutefois estimé que le peuple a besoin de temps avant de comprendre qu’un gouvernement ne peut pas tout arranger tout de suite et que quand il aura intégré cette donnée « quelqu’un comme lui sera probablement élu de nouveau ».

La réflexion de Moncef Marzouki peut laisser perplexe si l’on s’attardait un peu sur le bilan laissé de son mandat en tant que président de la République, mais aussi sur la présidence des deux partis, désormais disloqués, qu’il a fondés en 2001 puis en 2016.

 

Dans un communiqué émis dans la soirée du mercredi 16 août 2017, l’instance politique de Harak Tounes Al Irada, avait annoncé sa démission collective du comité politique. Mabrouk Hrizi, Zouheir Ismaël, Brahim Ben Saïd, Sabri Dkhil, Ghassen Marzouki, Rabîi El Abdi, Yadh Elloumi, Yassine Oumeya, Zied Soltane, Sami Ilahi, Leila Sebri et Karim Hammami, ont expliqué qu’ils ne peuvent continuer leur activité au sein d'un parti dans lequel « règne l’hégémonie d’une minorité qui essaye d’imposer sa décision et d’isoler les structures, les institutions et les adhérents » et ce malgré les erreurs répétitives, l’échec évident et la politique de l’improvisation et du désordre.

Dans une lettre, adressée à Moncef Marzouki, on reprochait également à certains cadres du parti de vouloir « le saboter » en barrant la route aux compétences, en privilégiant des intérêts personnels et ceux d’autres parties et en créant la discorde au sein du parti.

 

Ce mercredi 23 août, les démissionnaires, désormais plus nombreux ont expliqué les raisons de leur départ. Il est notamment question de « la négation des évolutions du parti depuis sa constitution, il y a un an », « du non-respect des engagements vis-à-vis des bâtisseurs du parti et des résultats du dernier congrès notamment en ce qui concerne les principes de transparence et de comportement démocratique » ce qui, selon les termes du communiqué, a fragilisé Al Irada jusqu’à « menacer son existence ».

Les démissionnaires ont, en outre, critiqué « l’absence de confiance et la dégradation des liens organisationnels, dus au narcissisme démesuré de certaines personnalités du parti ». Des dénonciations évoquant des querelles intestines au sein du parti et des hostilités qui perdurent et qui ont engendré « un état de tristesse » au sein d’Al Irada.

Le communiqué mentionne également le diktat d’une minorité au sein du parti. Les personnes visées « gèrent les activités d’Al Irada comme bon leur semble alors que les comptes du parti ne devraient pas le permettre ». Autant de raisons qui expliquent la dislocation du parti Al Irada, « l’accentuation de la fracture au sein de ses membres » et « la marginalisation de certaines structures qui se trouvent privées de leur prérogative ».

Les démissionnaires ont néanmoins tenu à rappeler les principes du parti et son projet social auxquels ils demeurent attachés tels que « la construction d’une démocratie participative ayant pour fondement le pouvoir local et la valeur symbolique du parti représentée par Moncef Marzouki ».

 

Le président d’Al Irada, n’est pas directement visé par les critiques des membres démissionnaires du parti, toutefois son entourage proche l’est sans conteste. Moncef Marzouki n’est pas à sa première crise partisane. Le CPR, parti qu’il a fondé en 2001 et dont il a été président, a aussi connu ces remous. En 2012 c’était Abderraouf Ayadi, alors vice-président du parti qui annonçait son départ et la création de Tayar Al Wafa, plus tard en 2013, Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR, en faisait de même en créant le Courant démocrate. Les deux avaient exprimé leur désaccord avec Moncef Marzouki, qui effectuait alors son mandat de président provisoire de la République. 

 

Après l’annonce de la création d’Al Irada en 2016, le ton des CPRistes est monté d’un cran. Les membres du CPR ont lancé des accusations concernant les finances louches du parti dissous et l’illégalité de la dissolution. On continuera par la suite à qualifier la fusion des deux partis de mascarade, à crier au scandale et à qualifier la dissolution du CPR d’assassinat. Deux camps qui se revendiquent du CPR, se sont livrés une guerre sans merci. Les uns voulaient le dissoudre pour l’intégrer à Irada, les autres le maintenir en vie, même si l’essentiel des troupes avait déjà quitté le navire. Qualifié par Moncef Marzouki de parti « sali », le CPR est abandonné pour Irada, plus « poli » et rassembleur.

 

Les récents évènements prouvent néanmoins qu’il n’en est rien. Irada n’arrive même plus à rassembler ses propres membres et le rêve de Marzouki semble voler en éclats. Rajouter à cela les bavures en tout genre de l’ancien président, la dernière en date relative à ses déclarations douteuses sur Al Jazeera, où faisant fi de son devoir de réserve il a déballé sur une chaine qatarie le linge sale de son pays, suscitant une vague d’indignation et de démentis, Moncef Marzouki s’isole de plus en plus.

Il est vrai que ses « apôtres » de toujours, Daïmi, Kahlaoui et Mansar continuent de le soutenir contre vents et marées, mais est-ce que cela sert réellement l’ancien président, là est toute la question. Moncef Marzouki a toujours enchainé les bévues et si les choses continuent, c’est qu’il est très mal conseillé par ceux qui l’entourent et qui, de l’avis de leurs propres compagnons, le font mal et mettent ainsi en péril son parti mais aussi sa propre crédibilité.

 

Même de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, dont il a été président de 1989 à 1994 et président honorifique depuis, Moncef Marzouki a décidé comme sur un coup de tête de l’abandonner, prétextant que la ligne adoptée, notamment concernant le dossier de la Syrie, est en désaccord avec ses principes.

 

 

Moncef Marzouki patauge et ce n’est pas nouveau. Il a prouvé lors de son court mandat présidentiel qu’il n’était pas homme à diriger un pays. Il prouve aujourd’hui encore qu’il n’a pas l’étoffe d’un leader capable de résoudre des différends et de rassembler autour de lui des fidèles de bon conseil et compétents. N’importe quel dirigeant aurait pris la peine de s’arrêter sur ses échecs, de faire un bilan et de reconsidérer sa façon de faire et celle de ses conseillers, mais pour l’ancien président, cela semble être inenvisageable. Ses propres collègues l’accusent, à demi-mot encore, de laisser une minorité faire régner son hégémonie au sein de son parti. Un comble pour celui qui s’érige depuis toujours en fervent défenseur de la démocratie…

 

 

Myriam Ben Zineb

23/08/2017 | 19:59
6 min
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Commentaires (11)

Commenter

Maryem
| 27-09-2017 00:36
Certes la liberté d'expression est un droit pour les hommes et les femmes libres comme ceux et celle qui soutiennent le leader international MR le président DR Moncef marzouki mais pour vos semblables ce ne peut devenir qu' un droit d'exprimer sa haine pauvres diables

LARIO
| 24-08-2017 22:31
il nous a fait perdu trois ans pour un démarrage bien réfléchi et bien préparé pour faire face à nos difficultés économiques et sociales, notre constitution peut étre préte dans un mois, il l'a prolongée pour trois ans, aucune initiative et aucune décision de sa part n'a été bénéfique et productive pour notre chére TUNISIE, c'est la période la plus sombre et la plus catastrophique de notre deuxieme REPUBLIQUE, un fou de narcisme et d'orgueil soutenu par des ignorants, et des stagiaires nahdhaouis , des débutants en politique et à la gouvernance se trouvent subitement à la téte d'une nation qui s'est écroulée et qu' au lieu de la sauver de la banqueroute,ils ont aggravé ses marasmes et ses calamités et nous voilà jusqu'à ce jour, on est en train de tatonner et de chercher une issue pour éviter de tomber dans le profond gouffre, et à savoir combien nos recherches et nos tentations vont durer pour trouver cet oiseau rare et le juste chemin à prendre, que dieu éclaire nos actuels et nos futurs décideurs politiques aux solutions les plus efficaces à nos maux et à nos souffrances. Amin ya rab alamine

Mohamed Obey
| 24-08-2017 17:03
Oui, 'par intérim' est, juridiquement, plus approprié; mais j'ai opté pour un terme qui fait partie des termes circulant dans le discours politique issu de l''involution' de 2011...Amicalement...

Pat
| 24-08-2017 15:05
Nom : marzouki
Prénom : moncef
Nom d'artiste: provisoire
Rien ne sera définitif avec cet homme.

Hatemc
| 24-08-2017 11:06
Le militant de PACOTILLE ... qui a abusé des droits de l'homme comme tant d'autres usurpateur ... ben Sedrine entre autre ...

Ce type est un menteur pathologique et il sait qu'il traine des casseroles et tente de valoriser son parcours chaotique

TOUT D'ABORD IL PARLE D'EXIL ...
Il n'a jamais été un exilé politique en France et il ne peut même pas le prouver ... car tout exilé possède une CARTE SPECIFIQUE et non une CARTE DE SEJOUR ... pour preuve la vidéo ' tout comme Ben Hmiden il n'a jamais été un refugié politique ...

https://www.youtube.com/watch?v=e8PrB7Ll9EE

IL A FAIT DE LA PRISON BENALI ...
Il n'a jamais fait de la prison comme il le crie sur tous les toits mais arrêté quelques heure et assigné à résidence à Sousse ...

IL DIT ETRE UN FAROUCHE OPPOSANT A BENALI DEPUIS 1987 ...
Or il a été un soutient de BenAli en 1989 jusqu'en 1994 ...

Il a soutenu la candidature de Ben Ali et voté pour lui en 1989 ...
Il a écris et crié avoir rompu avec Ben Ali en 1987 ... alors qu'il a voté pour lui en 1989 et écris un pamphlet à sa gloire en 1989

Tout le monde connait le journal ESSABAH en arabe ...
Il faut lire l'article publié le 25 mars 1989 sur les colonnes d'Assabah pour s'en convaincre ...

Extrait de l'article .... C'EST UN CHEF D''UVRE, sous le titre « Pour que réussisse l'élève Tunisie »

Marzouki écrit :

« Que viennent ces 99% non pas pour susciter en nous l'ironie mais pour exprimer la confiance que nous avons en l'homme du consensus.
Que viennent ces 99% pour qu'il soit le président de tous les Tunisiens. »

Tout ceux qui ont vécu cette période le savent ... les archives d'ESSABAH existe encore ... ( lien plus bas )

LA VERITE SUR SON POSTE DE PRESIDENT DE LA LTDH

En vérité Ben Ali lui a proposé le poste de président de la LTDH et succéder ainsi à Charfi ... pour l'avoir soutenu et appeler à voter pour Ben Ali ...

Il a donc soutenu BenAli écris des articles pensant finir comme cela avait été le cas des cinq autres membres de la LTDH .... Sâdeddine ZMERLI ... Hammouda BEN SLAMA ... Dali JAZI ... Iyadh OUEDERNI et Mohamed CHARFI auquel Marzouki a succédé à la tête de la LTDH, lorsque CHARFI a été nommé ministre en 1990 ...

Ben Ali pour le récompenser a demandé aux RCDistes de la ligue de voter pour lui ' des consignes pour qu'il succède à Charfi ...

VOILA COMMENT IL EST DEVENU PRESIDENT DE LA LTDH ...

Son opposition à Ben Ali survient en 1994 ... quand il a compris qu'il ne serait jamais ministre
La cause ..

Lors d'un déplacement en France sur invitation de Bernard Kouchner ...plusieurs Ligues des Droits de l'Homme étaient présentent ...

il s'agissait de JUSTFIER l'invasion de l'Irak et préparer les opinions ...

Ce GOUMI a soutenu donc la formule « le Droit d'Ingérence Humanitaire » dont le but était de camoufler les guerres impérialistes contre les peuples et a donc soutenu L'INVASION DE L'IRAK ..; puisque le slogan à l'époque était de dire que ... SADDAM tuait son peuple ... l'intervention était justifié ...
Ben Ali était furieux, lui qui a condamné l'invasion ...

Ben Ali l'a viré de la présidence de la LTDH en 1994

Lors d'un déplacement en Espagne il déclare à un journal espagnol, son intention de se présenter à l'élection présidentielle et comme à son habitude a commencé à salir l'image de la Tunisie tout comme maintenant à al jazeera ... à son retour en tunisie il a été arrêté et assigné à résidence .. il a juré que le journal a déformé ses dires !!!!!

Ce GOUMI en 2011 quand le BRAWTI s'est immolé et que les manifestations ont éclaté ... il a promis à ses troupes depuis la France (vidéo à l'appui ) qu'il serait en première ligne et au milieu des manifestants pour en finir avec la « dictature de BenAli »...

Il est rentré que le 18 quand benAli est parti et pas avant ... il n'a pas eu le courage de rentrer tant que BenAli était en tunisie ... ses troupes lui ont voulu et d'ailleurs il a été dégagé comme un malpropre à la kasbah ...

https://www.youtube.com/watch?v=HHrc_STKzrc

Lisez l'excellent Blog de Samy Benabdballah bien documenté qui revient sur le parcours de ce GOUMI .... HC

http://www.samibenabdallah.info/

Citoyen_H
| 24-08-2017 09:39

"Ce Président-là n'a pas su comprendre qu'il a été nommé 'Provisoire'; et il se veut éternel."

Je suppose qu'il s'agit, du complexé, du traitre, en bref du du goumi!!

Par "intérim", serait plus approprié!

Salutations.


Mohamed Obey
| 24-08-2017 07:15
Si un politicien, quelle que soit sa motivation, a soutenu l'assaut idéologique, médiatique et militaire contre un pays frère, il ne peut aucunement se considérer champion des Droits de l'Homme. IL ne peut non plus s'appeler Président patriote s'il attaque son pays depuis un territoire ou un médias extérieur. Ce Président-là n'a pas su comprendre qu'il a été nommé 'Provisoire'; et il se veut éternel.

Épicure
| 23-08-2017 22:19
Je suis gentil de la qualifier de petit homme !
C'est tout simplement UN RIEN, un petit, un tout petit RIEN !
Un profiteur, un inconscient et un, comment dire ? !
Oui, je sais, un MINABLE.
Un nul, un MOINS QUE RIEN !

Ses amis ont mis beaucoup de temps pour le comprendre !

Fehri
| 23-08-2017 21:08
Comment pourrait-il diriger un pays alors qu'il est incapable de diriger un parti politique. Il est temps qu'il prenne sa retraite pour montrer qu'il possede une irada.

L'astronaute
| 23-08-2017 20:46
Vous allez en prendre encore pour votre grande sur Al Jazeera ;)