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Carburant, sucre, farine... Des pénuries qui rompent la confiance entre le citoyen et le gouvernement
07/12/2023 | 13:29
5 min
Carburant, sucre, farine... Des pénuries qui rompent la confiance entre le citoyen et le gouvernement


En Tunisie, les pénuries se sont, petit à petit, transformées d’événements inquiétants en constat routinier. Les citoyens ne cherchent plus à comprendre l’origine du problème ou à avoir des explications plausibles à ce sujet. Ils ne pensent qu’à une seule chose : identifier les magasins ou les épiceries pouvant répondre à leurs besoins.

 

« Les produits seront de nouveau disponibles durant les prochaines heures », « Les marchandises sont exposées et il n’y a pas de pénuries ». Des affirmations qui n’ont plus aucun sens pour le Tunisien lambda, même si elles sont prononcées par des hauts-cadres et des représentants du gouvernement ! Les pénuries se font de plus en plus fréquentes et gagnent du terrain en matière des marchandises concernées.

Avant le 25 juillet 2021, nous nous étions habitués à quelques pénuries au niveau du lait ou du carburant. Ces événements se faisaient rares, mais suscitaient une flopée de réactions et d'interprétations. À chaque fois, les ministres, hauts-cadres, et même des membres de l’ARP se retrouvaient dans l’obligation de s’exprimer au sujet de la chose, de préciser les raisons de l’indisponibilité de certains produits et d’essayer de rassurer les citoyens. Malheureusement, cette communication directe avec les citoyens est devenue plus proche du mythe que de la réalité. Les apparitions et interviews des ministres ont atteint une telle rareté qu’on en est venu à oublier l’existence de quelques-uns. L’ancienne cheffe du gouvernement avait donné l’exemple en occupant ses fonctions durant une année, neuf mois et 21 jours sans accorder une seule interview. 

Depuis le 25-Juillet, le gouvernement s’est transformé en une entité quasi-isolée de la rue. La majorité de ses membres ne cherche pas, évite ou même refuse d’accorder des interviews. Quelques ministres avaient pris ce genre de risques. Mais, la plupart de ces tentatives s’avéreront être, par la suite, défaillantes, voire chaotiques. On peut citer à titre d’exemple les explications fournies par l’ancienne ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Neila Gonji qui avait tenté de tenir le week-end et la fête du Mouled comme principaux responsables d’une pénurie de carburant en Tunisie. Comme s’il s’agissait d’imprévus et d’événements qu’on ne pouvait pas anticiper !

Ce genre de pseudo-arguments non fondés est à l’origine d’une crise majeure entre les citoyens et leur gouvernement. Les pénuries observées aux niveaux des carburants, du lait, du pain, de la farine ou encore du sucre nous démontrent clairement cela : les cadres et responsables de l’administration ont beau assuré que les marchandises manquantes seront de nouveau disponibles dans les points de ventes dans les prochaines heures, rien ne calmait les consommateurs ! Ils sont encore là à faire la queue pour un litre d’essence ou pour un kilo de farine.


Afin de comprendre cela, rappelons cet exemple : la pénurie des carburants enregistrée l’année dernière en octobre 2022. On avait passé près de quatre jours à entendre les mêmes déclarations : « L’essence est disponible… La quantité couvre nos besoins… Le retour à la normale sera enregistré dans les prochaines heures ». Il s’agit des phrases prononcées par la PDG de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir), Fekhta Mehouachi, mais aussi, par Salouen Smiri, secrétaire général de la Fédération générale du pétrole et des produits chimiques, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). D’ailleurs, ce dernier a, hier 6 décembre 2023, accordé une déclaration similaire au sujet de la pénurie actuelle. Le Tunisien ne semble pas être convaincu de la chose. Il ne fait plus confiance à ces déclarations et continue à faire la queue pour avoir du carburant. Pour ce qui est de l’Utica, critiquer le silence et l’absence de réactions de la part de l’organisation patronale ne sert plus à rien puisqu’elle a, sans l'annoncer, fait vœu de silence. Ces leaders se sont limités à se prendre en photo lors de quelques rencontres officielles. Eux aussi semblent éviter les médias !

Bien évidemment, et malgré ces déclarations, la pénurie et les files d'attente se sont poursuivies. Les Tunisiens n’avaient pas confiance ni en les représentants de l’exécutif ni en les représentants des syndicats du secteur concerné. On pouvait observer à chaque station-service des citoyens fatigués d’attendre, mais refusant complètement de rentrer chez eux de peur de rater l’occasion de faire le plein d’essence. Tous et toutes étaient convaincus que les quantités disponibles, contrairement à la version officielle, n’étaient pas suffisantes et que l’acquisition de carburant était décisive ou encore vitale pour leur survie durant les prochains jours.


Il est important d’insister sur l’incapacité de l'exécutif de convaincre les Tunisiens du contraire, car les pénuries se sont multipliées et plusieurs produits sont devenus impossibles à trouver. Malgré les nombreux discours cherchant à rassurer les consommateurs, le riz ou la farine ont disparu des rayons des grandes surfaces. L’épicier du coin, quant à lui, a jeté l’éponge. Il se contente de vendre ce que les fournisseurs proposent, même si les prix ne sont pas conformes à ceux fixés par l’État. Tel est le cas pour les œufs, le riz ou pour le pain. Les intermédiaires fixent des prix dépassant ceux définis par l’exécutif. Ce dernier se contente, de son côté, d'analyser purement théorique et d’affirmer que les prix ont été plafonnés. Les Tunisiens sont, donc, tous seuls face à la réalité des tarifs. Le dilemme est simple : jouer le jeu des prix gonflés et accepter l’impuissance de l’État ou se priver de ces rares marchandises.

 

Un sentiment d'abandon commence à s’installer auprès des Tunisiens. Ils doivent faire face à cette incompétence et à ce silence complice du gouvernement, mais aussi celui des quelques structures patronales et syndicales concernées. Aucune affirmation ne peut, désormais, calmer les consommateurs et les convaincre de ne pas se précipiter vers les files d’attente ou de se contenter d’acheter des quantités de marchandises couvrant uniquement leurs besoins. On ne pense plus qu’à stocker de peur de se retrouver un jour face à une famine.


Sofiene Ghoubantini

07/12/2023 | 13:29
5 min
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Commentaires
Spectayeur
Qui parle d'afficher les prix !
a posté le 11-12-2023 à 23:35
Il fût un temps où un magasin qui n'affiche pas les prix se voit condamné à une fermeture provisoire . Une affiche rose précisant le délit était collée sur sa devanture.

Cherchez maintenant si un seul commerce qui affiche le prix des bananes ou celui des pommes consommables

Certains de ces vendeurs de légumes exercent à quelques centaines de mètres de la municipalité.
takilas
C'est trop tard.
a posté le 10-12-2023 à 16:39
De parler des incompétences de nahdha maintenant, que faisiez-vous lorsque lorsque la barque commençait à couler lorsqu'elle a percuté, volontairement, un iceberg posé par nahdha et ce pour massacrer l'économie tunisienne.
Maintenant deguerpillez il n'y a plus rien à prendre du butin , quoique réciproquement appartenant à la Tunisie et au peuple tunisien, les caisses ont été vidées avec acharnement et sauvagerie pendant dix ans, mais à servi à cescescrocs de.s'approprier de luxueuses demeures soit à Paris ou à Tunis voire à Qatar, et de s'assurer de colossales sommes d'argent dans leurs comptes bancaires ici et ailleurs.
Et ces affamés et criminels nahdha continuent à espérer, espérer quoi ?
Des campagnes de dénigrement, de dernier espoir, sont lancées ces jours ci par nahdha pour tenter un impossible revirement.
takilas
Des pénuries ?
a posté le 10-12-2023 à 05:51
C'est seulement au "grand tunis" le surpeuplé suite à une affluence massive vers ces quatre gouvernorats devenus incroyablement surpeuplés depuis 2011, et puis et surtout avec la spéculation préméditée par les fournisseurs (devenus millionnaires) nahdhaouis, et sudistes, qui monopolisent le commerce à Tunis et qui ont un penchant régionaliste pour nahdha et qui veulent se venger d'avoir perdu le pouvoir qui leur permettait, pendant dix ans, de s'enrichir au détriment de l'état tunisien qui a causé ainsi le massacre de l'économie tunisienne.
Des sans scrupules et des antinationalistes qui ne pensaient qu'à leur intérêt personnel.
Sixtus
Résultat :
a posté le 09-12-2023 à 20:31
de la pénurie de personnes qui sont d'accord de travailler sans marge bénéficiaire
Guide de tourisme
Al Karama...
a posté le 09-12-2023 à 09:46
... est là pour consolider la confiance entre le citoyen et le gouvernement.

Kaies2024 !
Hamza Nouira
Et bien....
a posté le 09-12-2023 à 07:24
On a les représentants que l'on mérite. On continue de chuter dans le vide.

Mais comme dirait un acteur dans un célèbre film....
"L'importance n'est pas la chute, mais l'atterrissage".....



Aye aye aye....

Hammadi
Faillite totale
a posté le 08-12-2023 à 12:13
Et pourtant avec tout ces problemes, l opposition en faillite n arrive pas avoir gain de cause contre KS,ni a convaincre le citoyen qu elle pourrait faire mieux.
takilas
Et reprendre le pouvoir
a posté le à 05:55
Pour continuer à arnaquer et à croire que les gens sont des naïfs et ne se rendent pas compte de leurs flagrantes manigances; d'autant plus qu'ils ont mis main basse sur la capitale Tunis pendant dix ans.
Djodjo
La Tunisie en bonne voie pour là banqueroute
a posté le 08-12-2023 à 10:52
Certains vous diront que tout ça c'est de la faute de nahda parce que corrompu jusqu'à l'os et c'est très juste, d'autre vous diront que c'est de la faute de kais parce que incompétent jusqu'à l'os et c'est très juste aussi.

J'ai toujours été convaincu que lorsqu'une stratégie ne fonctionne pas, il ne faut pas hésiter à en changer, le drame tunisien c'est que la stratégie de kais est un échec monumental dans tout les domaines et que l'on a personne pour le remplacer.

Il nous faut un pragmatique avec des compétences au niveau gestion capable de remettre le pays sur les rails sans esprit de revanche avec comme impératif la prospérité du peuple et pour le moment, je n'en vois pas, conclusion, on va vers la banqueroute à grand pas. C'est évident et on a pas fini de souffrir si ça continu.

Quand une stratégie ne fonctionne paix', inutile de trouver des excuses, lorsqu'une stratégie ne fonctionne pas, il ne faut pas hésiter à en changer. C'est du bon sens et c'est probablement la denrée la plus rare en Tunisie.

Ahmed
Pas d'extrait de naissance en français
a posté le 08-12-2023 à 07:14
Pénurie de quelques choses.
Vraiment la vie est triste.
Hager
Said 2024
a posté le 07-12-2023 à 23:02
Qui rompt confiance que chez vous
Said 2024
Bbaya
La démagogie des pro ks, c'est ennahdha!
a posté le 07-12-2023 à 22:11
Avant ennahdha disait terket ben ali, maintenant terket ennahdha, après le remplaçant de ks va dire terket ks....

Vous voyez l'esprit des populistes
Si le japon ou malysia ou Corée ont réagi de cette manière ils sont encore dans la pauvreté!

Ks bientôt 5ans en pouvoir la moitié de ces 10ans de ennahdha, le bilan est extrêmement catastrophique si on le compare avec les 5 premières années du pouvoir d'ennahdha sachant que ces derniers nous disent que c'est la terka de 23ans de zaba!

Aujourd'hui j'ai payé 4DT pour un litre de fanta, c'est plus chère que les bières!! Ya wallah ahwel!!
takilas
Gouvernement quellevsa faute ?
a posté le 07-12-2023 à 19:29
Dites plutôt le massacre causé par nahdha durant dix ans , et dont les séquelles deviennent de plus en plus évidentes chaque jour.
Et les détracteurs, comme vous autres, empêchent le gouvernement d'appliquer sa politique et sa stratégie qui lui sied ; mais la mauvaise nouvelle à ces saboteurs et ces antinationalistes, c'est quls n'auront pas gain de cause de parvenir à malmener et duper le peuple tunisien pour espérer reprendre leur arnaque.
Hammadi
Et alors
a posté le à 12:19
Jusqu a quand vous pensez tenir avec cet argument mediocre,oui la nahdha est la cause de tous les maux,,mais quand le nouveau regime va commencer a travailler et arreter de mettre tous sur le dos d ennahdha
Bob
Abed
a posté le 07-12-2023 à 19:10
Le protectionnisme ne garantit pas le développement.

La Corée du Sud, dévastée par la guerre en 1960, avait un PIB par habitant de 79 dollars.

En cinq décennies, elle s'est industrialisée en s'intégrant à d'autres pays et en investissant dans l'éducation.

Aujourd'hui, nous voyons des voitures et des Samsung partout dans le monde.
'? l'heure de la mondialisation, ceux qui s'isolent cesseront d'exister.

Si vous n'ouvrez pas votre marché à d'autres pays, le marché intérieur cessera d'exister ; sans marché intérieur, moins d'impôts ; moins d'impôts, moins de pouvoir pour le gouvernement ; moins de pouvoir pour le gouvernement, moins de produits ; moins de produits, moins d'argent... voyez-vous le cycle ?

Nephentes
Délire et anarchie institutionnalisés
a posté le 07-12-2023 à 16:59
La situation est un mélange de tragique et de comique; le seuil de rupture est atteint.

Ahmed
Oui j'attend la rupture
a posté le à 07:15
Elle sera, elle est douloureuse
DHEJ
comme quoi ceux dans le gouvernement ne sont pas des citoyens!
a posté le 07-12-2023 à 15:43
c'est l'oeuvre du tunisien créateur de problèmes!
Juan
ne copiez plus la France .... travaillez v cervelle ..... soyez inventifs .....
a posté le 07-12-2023 à 14:56
carburant ------> vélo
sucre -------> diabète
farine -------> obésité
MFH
Tant qu'on n'ait pas maîtrisé les saboteurs...
a posté le 07-12-2023 à 14:52
N'oublions pas les sabotages et micmacs des khouengias d'une part et des anti-KS de l'autre, pour que rien ne réussisse étaient pour beaucoup dans la déconfiture actuelle. Tant qu'on laisse faire, tant qu'on n'ait pas finit lé travail de sape nécessaire, ni K.S ni quelqu'un d'autre, n'y pourront quoi que ce soit.
Ahmed
Démocratie sans Ghannouchi ni Islamistes
a posté le 07-12-2023 à 14:45
Vous voulez une démocratie sans Ghanouchie, sans Nahdha.
Ce n'était pas possible.
Vous avez alors accepté un Putsh qui a mis les Islamistes en dehors de la scène Politique.
Alors voilà, c'est bien mérité. Goutez. Savourez.
EL OUAFI
Depuis le 25/07/21
a posté le 07-12-2023 à 14:29
Le président et le gouvernement se battent sur tous les fronts, la spéculation, le stockage des produits de première nécessité, la fraude et la corruption sont généralisées, le gouvernement ne peut pas mettre un policier derrière chaque citoyen, or toutes ces manques sont dues à la mauvaise conscience du citoyen, individualisme, égoïsme, aucun respect des consignes emises par le gouvernement.
Accusé le gouvernement et le président c'est facile medias et citoyens oeuvrent pour le sabotage, ils tirent vers le bas, manque de patriotisme, ils veulent avoir accès à tous ce qu'ils les arrangent, voici des décennies qu'ils sont dans ce système, ça ne les arrange pas, tellement obsédés par le profit, ils en sorte d'ignorer la loi parcequelle ne répond pas à leurs désirs.
Président et gouvernement se battent pour remettre le pays sur les bonnes voies ,malheureusement ils rencontrent une multitude d'embûches qui freinent l'avancement, et répondre aux attentes des citoyens.
veritas
Pas d'argent '?'
a posté le 07-12-2023 à 14:15
La Tunisie traverse une période d'austérité pour manque de moyens et des crédits à rembourser qui sont en nombre de 325 crédits c'est tout à fait normal qu'il y'a le strict minimum café sucre carburant etc '?'le fmi vous propose la suppression des subventions pour vous ouvrir le robinet des crédits quand il y'avait les islamistes ils ont fermé l'?il (en accordant les crédits à gogo )sur leur gravissime gestion dans le but d'enfoncer le pays et lui dicter sa loi comme aujourd'hui '?'si vous êtes d'accord aux triplements des prix il y'aura tout ce que vous voulez '?'le gouvernement fait ce qu'il peut avec les moyens du bords .
Le tunisien gagne 500d et veut dépenser 5000 dinars par mois .
JUDILI58
LE CONSTAT D ECHEC
a posté le 07-12-2023 à 13:51
Depuis le 25 juillet 2021 le gouvernement n'a que deux missions assurer la continuité du service public et assurer l'approvisionnement du pays. Pour ces deux missions force est de constater que l'échec est cuisant.
Blu
faire avec ce qu'on a
a posté le à 07:50
Eh oui c'est compliqué mais que voulez vous ! êtes dépendant du FMI qui n'est pas là pour aider les peuples ! Lisez le commentaire de Véritas, il a tout dit. Quant au carburant, que dire des mères qui encombrent les routes aux heures de pointe pour poser ou reprendre leur progéniture qui n'est plus capable de marchez 500 m !!!
Sarra
Et la responsabilité du citoyen ?
a posté le 07-12-2023 à 13:43
Tout est dit dans la dernière phrase, qui met le doigt sur le problème. Qu'en est-il de la responsabilité du citoyen ? "on ne pense plus qu'à stocker", on est dans un cercle vicieux