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Les Magistrats et Amnesty International livrés au bon vouloir de la présidence (vidéo)
09/12/2012 | 1
min
Les Magistrats et Amnesty International livrés au bon vouloir de la présidence (vidéo)
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La célébration de la journée internationale des droits de l'Homme à Carthage, organisée hier 8 décembre 2012, en présence des trois présidents, a été émaillée de plusieurs incidents, parmi lesquels l’interdiction pour deux responsables d’Amnesty International, le secrétaire général et le directeur de la section tunisienne de l’organisation, d’assister à la rencontre, malgré le fait qu’ils aient été invités.

"A l'entrée du palais de Carthage, les services de sécurité nous ont spécifié que nous étions indésirables bien qu'ils aient confirmé que nous étions inscrits sur la liste des invités et munis d'invitations officielles de la Présidence de la République", a expliqué à l'agence TAP M. Zouheir Makhlouf, secrétaire général de la section tunisienne d'Amnesty. "Je dénonce de tels comportements qui sont contraires aux principes des droits humains", a-t-il dit, indiquant qu'il s'agit d'une réaction "aux lettres ouvertes critiques" adressées par Makhlouf au président Marzouki concernant les récentes nominations à la haute instance des droits de l'Homme.

Joint au téléphone, M. Adnane Manser, porte-parole officiel à la présidence de la République a indiqué que la sécurité a refusé l'accès de M. Makhlouf au palais de Carthage non pas en sa qualité de responsable à la section tunisienne d'Amnesty International mais en raison "de précédents troubles qu'il avait provoqués", le 13 mars dernier, à l'occasion de la première journée nationale pour la liberté d'Internet organisée à Carthage et au cours de laquelle M. Makhlouf a eu "des comportements indécents" et "a insulté le Président Marzouki", a-t-il dit.

Le porte-parole de la présidence a aussi relevé que M. Makhlouf a eu aujourd'hui également "des comportements déplorables" et a insulté les services de sécurité, le directeur du Cabinet présidentiel et le Président de la République. Des enregistrements sont disponibles concernant ces incidents, a-t-il encore précisé. M. Manser a, en outre, expliqué que les invitations adressées par la présidence de la République émanent de la base de données de la direction du protocole "mais que la sécurité garde la possibilité de décider de l'entrée ou pas de toute personne", a-t-il encore précisé.

Par la suite, au moment de la cérémonie, et alors que des militants des droits de l'Homme de Tunisie et de l'étranger présentaient leurs témoignages sur les exactions de l'époque de la dictature, le président de l'observatoire national des magistrats, Ahmed Rahmouni, protestait contre "l'exclusion" de l'association de cette cérémonie.
En quittant la salle, il a déclaré à la presse qu'il ne pouvait pas croire que l'on puisse faire table rase des luttes menées par l'AMT contre l'ancien régime qui l'avait persécutée par tous les moyens et affirmé qu’il s’agissait là d’une décision politique.
La présidente du Conseil national des libertés, Sihem Ben Sedrine, a exprimé sa solidarité avec l'Association et le syndicat des magistrats tunisiens, malgré le fait qu’elle ait été honorée lors de cette célébration, indiquant ne pas comprendre l'exclusion des magistrats et des journalistes de cet hommage : « Il y a des associations inconnues auxquelles on a rendu hommage, alors que les juges n’ont rien reçu de tel. Il faut rappeler que ce sont les juges qui ont apporté le coup final à Ben Ali, ils ont fait pendant la révolution bien plus que nous tous réunis. Il n’y a plus d’Etat aujourd’hui, le choix des associations présentes et honorées relève du copinage », a-t-elle condamné lors d’une intervention sur Nessma Tv.

M.B.H avec TAP

 
09/12/2012 | 1
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