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Chroniques
Les indéboulonnables, les paresseux et les endoctrinés
21/06/2016 | 16:07
3 min

« Etes-vous optimiste ou pessimiste quant à l’avenir de votre pays ? ». Cette question m’a été posée la semaine dernière à l’occasion d’un dîner organisé par l’ambassadeur américain à l’attention de journalistes tunisiens. Cette même question m’a été posée à maintes reprises, par nombreuses personnes intéressées par la « grande destinée tunisienne », ces dernières années. La réponse reste toujours aussi épineuse…

 

Oui, car on a beau échafauder les meilleurs scénarios pour le pays, voir les choses en grand et continuer à espérer, tout ceci se heurte à une réalité tristement tenace. La Tunisie fait face aujourd’hui à une faillite presque imminente et le dinar atteint son niveau le plus bas de l’Histoire. La fuite des cerveaux continue de plus belle et les plus brillantes réussites au baccalauréat se voient offrir des bourses d’Etat pour partir à l’étranger. L’administration tunisienne continue à faire la sieste en ce mois de ramadan qui, combiné aux vacances estivales et à la calamité de la séance unique, n’arrange rien.

 

Comment le pays pourra-t-il se relever si on continue à encourager son élite à partir loin une fois le bac en poche ? Les meilleures moyennes du pays continuent à se voir offrir, par l’Etat tunisien, des bourses pour poursuivre leurs études dans les universités les plus prestigieuses des Etats-Unis, d’Europe et d’ailleurs. Souvent pour étudier des spécialités indisponibles en Tunisie et, ainsi, abandonner tout espoir de revenir faire carrière un jour dans son pays natal. Des compétences locales dont on fait bénéficier d’autres pays et de futures fortunes qui paieront les impôts d’autres Etats, alors que le pays en a plus que jamais besoin aujourd’hui.

La Tunisie compte 20% de la population maghrébine installée à l’étranger selon une étude effectuée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement. Certes, tous ne sont pas des « cerveaux » mais les migrations estudiantines connaissent une hausse fulgurante depuis 2000. Et les bacheliers ne sont pas les seuls concernés, mais d’autres filiales universitaires d’importance capitale pour le pays : Commerce, Finances, Médecine et autres. Etudier à l’étranger, et s’y installer à terme, est aujourd’hui présenté comme le sésame d’une vie ambitieuse et sans encombres. Là où la valeur du travail est enfin reconnue, où le népotisme ne résout pas tout et où on a enfin une chance de devenir quelqu’un.

 

Un « brain drain » dont profitent les pays hôtes, alors que la Tunisie en a plus que jamais besoin aujourd’hui, mais dont les premiers bénéficiaires restent incontestablement les jeunes compétences tunisiennes. Etre jeune et plein de ressources n’est, en effet, pas la grande tendance du moment dans le pays de la « révolution du jasmin ». Cette attitude est largement supplantée par une autre qui glorifie les paresseux et les endoctrinés. Ceux qui salivent face à un job où ils seront « indéboulonnables » et ceux qui choisissent la facilité préférant se faire exploser avec les takfiristes et autres intégristes. Difficile pour ces jeunes, à qui la chance « sourit enfin », de se résigner à rester dans un pays qui les renie et qui cherche, par tous les moyens, à gommer leur créativité pour les voir fondre dans la masse.  

 

Ce n’est pas aux jeunes qu’il faut en vouloir aujourd’hui. Mais à ceux qui les poussent à plier bagage et à abandonner un pays qui a plus que jamais besoin d’eux. Tous ne font certes pas carrière, mais les chances de les voir réussir sont nettement supérieures qu’ici en Tunisie. Une chance de ne devenir un autre mort-vivant qui somnole derrière un bureau, qui s’extasie devant les pitoyables productions télévisées ramadanesques et qui a du mal à boucler ses fins de mois.  

 

Suis-je optimiste alors ? Je le suis incontestablement, malgré tout. Mais est-ce que je pense que les Tunisiens retrousseront leurs manches pour travailler (enfin) et donner le meilleur d’eux-mêmes ? Pour rompre, petit à petit, avec la tradition de la paresse, ne plus honorer la médiocrité et encourager, enfin, ceux qui, contre toute attente, réussissent. Pour ne plus être une société d’indéboulonnables et de paresseux qui au lieu de faire de leur mieux et d’assumer, servent du « inchallah » (Si Dieu le veut) et « Allah Ghaleb » (Dieu en a voulu autrement). C’est là que ma foi vacille et que mes doutes reprennent le dessus…

 

 

21/06/2016 | 16:07
3 min
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Commentaires (25)

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amal
| 24-06-2016 15:51
Hello Why,
how are-you ?

''''

'''' ? ( ni zenme yang ? )

" Car pendant qu'en Tunisie, on discute de tout et de n'importe quoi, d'autres gens travaillent ailleurs et obtiennent des résultats. "

Vous êtes comme la grande majorité, pris au piège du tourbillon mondial infernal de la finance et du commerce international.

OUI, vous avez raison : " d'autres gens travaillent ailleurs et obtiennent des résultats. "

Et quelle en est la finalité de tout cela ??
Dans quel but ??
Et quand on aura détruit la moitié de la planète pour en construire une, après on fait quoi ?
On détruit celle qui a été construite pour construire celle qui a été dépossédée, c'est ça ?
Puis, on recommence et ainsi de suite parce qu'il faut donner à l'homme une occupation, c'est ça ?
Ou bien, peut-être, attendons-nous à avoir notre robot qui fera le travail à notre place, en attendant que l'humain disparaisse à jamais de cette terre pour ne garder que " élite ", c'est sûrement un des objectifs de ce tourbillon infernal ??

Et vous en Chine, vous travaillez dans quel domaine ?

Tout le plaisir est pour moi !

why
| 24-06-2016 05:25
Confus, votre texte madame...
Moi, je vous parle d'un exemple concret qui est la Corée Du Sud. J'ai bossé là-bas, j'ai des clients là-bas, et j'y vais régulièrement. Donc, autant que vous connaissez la France, je connais la Corée du Sud.
Pour ce qui est de la Corée du Nord, là, on parle de choses différentes. Un pays fermé où si quelqu'un part clandestinement, TOUTE la famille se retrouve au camp de travail, ce n'est pas exactement un pays qui peut se targuer de garder ses esprits et stopper l'exode des cerveaux.
Pour revenir sur la Corée du Sud, c'est un exemple qui montre qu'on peut partir de 0 à un niveau respectable. Et contrairement à ce que vous croyez, ceci ne se fait pas à coups de "inchallah" ni "allah ghaleb". La recette est le travail. Le travail. Le travail.
Pour votre gouverne, je ne vis plus en France, je vis en Chine et je dirige une entreprise... Donc, j'ai aussi des boss, mais c'est le jeu et il faut accepter les conséquences.
Pour ce qui est de la Tunisie, lutter contre la fuite des cerveaux ne se fait pas à coups de déclarations. Si demain on veut vraiment inciter au retour ces compétences, un fond spécial pourrait aider. Mais ce ne sera que la première partie de la solution. La solution devrait être globale avec lutte contre la corruption, retour de l'Etat de Droit et remise au goût du jour de la valeur Travail. Car pendant qu'en Tunisie, on discute de tout et de n'importe quoi, d'autres gens travaillent ailleurs et obtiennent des résultats.
Au plaisir !

epicure
| 23-06-2016 21:39
Votre récit est touchant et émouvant !
La Tunisie a beaucoup souffert de cette "révolution" qui a été accaparée par les opportunistes islamistes qui ne sont venus (ou revenus) qu'après la bataille pour accaparer les dividendes et le gâteau qui leur a été confié et qu'ils n'ont aucunement voulu partager, ou si peu !
Aidés en cela par une frange de la population inculte dans son grand ensemble et trop endoctrinée ou tout simplement simpliste et primaire.
Les intellectuels et autres démocrates, républicains ne cautionnent pas ces faits.
Nous sommes honteux et voudrions sortir de cette situation qui nous pèse et nous insupporte.
Nous sommes nombreux à ne pas vouloir céder à cet obscurantisme qui nous guette.
Nous n'abdiquerons JAMAIS.
Faite nous confiance ! Nous nous battrons jusqu'au au bout, et nous vaincrons !

Abel Chater
| 23-06-2016 04:20
Et les citoyens qui se débrouillaient tout seuls, même pour la sécurité de leur quartier, pour la circulation de leurs voitures et pour qu'on ne leur brûle ni maisons, ni commerces, ni voitures?
Et les magasins dérobés et dévastés à plusieurs reprises?
On a eu besoin d'au moins deux années pour stabiliser le pays et lui restituer son équilibre. Tout ce gigantesque travail de la Troïka est balayé par le revers de main, de ces arrivistes baratineurs, comme si de rien n'était lors de la Révolution du 14 janvier 2011 et comme si le pouvoir fut remis à la Troïka en bonne et due forme de toute passation calme et amicale.
Malgré toutes les difficultés, tous les sabotages, tous les mensonges et toutes les intrigues, la nouvelle Tunisie appartenant aux pays avancés est née et ne mourra plus jamais. Il y va encore d'un tout petit peu de temps pour que la démocratie, la citoyenneté et le patriotisme deviennent une mentalité de tous les Tunisiens, pour qu'on devienne la Suisse de l'Afrique.
Nous ne voulons plus être comme le Maroc, qui s'enfonce davantage dans des succès imaginaires, qui le guident là où on était avec Ben Ali, lorsque Chirac lui disait que la Tunisie faisait des miracles. Ce baratin mensonger a ruiné tous les pays arabes. Le seul vrai succès, c'est de remettre le pays à ses institutions, et de cesser de «pharaoniser» un mortel pour son propre profit, comme ce fut le cas avec les deux dictateurs déchus Bourguiba et Ben Ali. La caméra cachée de Attassia TV a dénudé plus d'un, en cette tendance criminelle.
La Tunisie a réussi le plus grand pas en cette tendance. La preuve, c'est qu'aucune personnalité ne pourra plus s'illustrer comme «Gourou» et que, bien que le parti au pouvoir Nidaa Tounes ait été démembré en miettes, le pays continue à avancer dans le la légalité et le calme absolus, comme si on était aux USA.
C'est ça l'essentiel pour l'avenir de notre pays. Une fois que cela devienne crédible chez les investisseurs, la Tunisie sera le Monaco de l'autre rive de la méditerranée. Ni tourisme, ni investissements d'esclavagistes. Tout cela est à la portée de toutes les sangsues de ce monde. Mais une démocratie et un pays dirigé par ses institutions comme en Italie, c'est là où dure et perdure le succès. Il n'y a pas plus de crimes, même contre les touristes comme en Italie, malgré tout, rien n'ébranle ce pays, parce que tout le monde sait qu'ils ont affaire à un pays de droit et stable, non pas à l'humeur d'un dictateur comme Kadhafi ou Ben Ali.
J'en suis sûr et certain que nous avons franchi le plus grand pas de difficultés et de misère, vers une nouvelle Tunisie, où les vrais investisseurs mondiaux vont affluer, comme ils affluent en Allemagne et partout où la stabilité est une mentalité, non pas un théâtre et un baratin comme dans les pays du tiers-monde. Nous possédons le facteur éducationnel et une main d''uvre compétente en sa spécialité. Il ne nous manque encore que la confiance des autres. Cette confiance est sabotée non-stop par ces avides du pouvoir, qui veulent gouverner coûte que coûte. C'est pour cela que le président Béji Caïd Essebsi leur jette cet appât de gouvernement d'union nationale, afin qu'ils cessent d'intriguer contre leur propre patrie, une fois qu'ils se sentent eux-mêmes concernés.
Vive la Tunisie libérée de la dictature, du despotisme et des traîtres saboteurs et intrigants contre leur propre patrie.
Allahou Akbar.

Abel Chater
| 23-06-2016 04:19
Il n'y a pas un seul point négatif évoqué dans cet article qui n'existe pas depuis l'indépendance de la Tunisie avant 60 ans.
Depuis l'indépendance de la Tunisie, il n'y a jamais eu de travail et d'embauche sans pistons. Il n'y a jamais eu d'élites qui retournent en Tunisie pour trouver un accueil à bras ouverts. Des académiciens docteurs et chercheurs bourrés de diplômes acquis en Europe et aux USA, trouvent à leur retour en Tunisie toutes les portes fermées pour des années. Ils doivent passer par tous ces concours théâtraux, où des dizaines se présentent pour un poste, déjà réservé à quelqu'un de pistonné. Tous les autres candidats ne sont en vérité que du décor pour une transparence qui n'existe que dans leur baratin. J'ai connu personnellement un «Meddeb» de «Kotteb» originaire de Monastir, haussé en un temps record, d'un simple instituteur d'école primaire, en un professeur universitaire par ordre présidentiel de Bourguiba lui-même. Une autre Tunisoise docteur en biologie venue de France, dut pleurer aux larmes et travailler bénévolement à la faculté de médecine de Tunis pendant des années, pour avoir réussi un poste d'enseignante du supérieur. A chaque bureau de recteur d'université, on te dira qu'ils exécutent les ordres inscrits sur le coin extérieur du dossier en papier kraft. On m'a dit qu'ils n'ont même pas le droit de regarder le contenu du dossier. Les ordres sont les ordres.
Donc, le défunt dictateur déchu Bourguiba laissa le pays dans la pire des situations qui puisse exister, mais encore en état de faillite totale. Le dictateur déchu Ben Ali ne pouvait qu'améliorer la situation du pays, car l'empirer d'un seul gramme, voulait dire son départ obligatoire. Ce que les intellectuels tunisiens semblent omettre, c'est que Ben Ali a vendu toutes les propriétés de l'état aux privés contre un argent fou (privatisation), sans qu'on ne sache où se trouve tout cet argent en devises. Malgré tout, Ben Ali laissa aux Tunisiens en 2010, 26 milliards de Dinars de dettes et un pays brûlé de son extrême sud à son extrême nord. Il a fallu de beaucoup de travail et de beaucoup de lucidité pour stabiliser le pays, rendre espoir à son peuple et restituer l'état de droit.
Qui a oublié les postes de police et de gendarmerie désertés et brûlés avec les municipalités, les recettes des finances, les tribunaux et presque toutes les institutions étatiques, où le «dégage» à leurs PDG fut presque généralisé?
Et les usines, les autoroutes, les voies ferrées, les gouvernorats et les délégations bloquées par les manifestants, sans qu'il n'y ait de forces de l'ordre pour les empêcher?

amal
| 23-06-2016 00:28
Mon très très cher petit bonhomme, Why or Why not, isn't-it ???

Tout ce que je vous demande, c'est de bien retenir mon pseudo : amal ( pour les intimes ! ).

Quand, je parle de Corée, je n'ai VOLONTAIREMENT ni précisé si il s'agit du Sud ou du Nord.
Donc que me racontez-vous ???

Mais, bien-entendu, j'ai tout mis en oeuvre pour laisser à penser que je faisais allusion à la Corée du Nord.

Quand, je parle de fermer le robinet, il s'agit d'un jeu de mot puisque nous parlons de fuite !

Maintenant et pour votre gouverne, sachez que j'habite dans la plus grande de France depuis des décennies. Les poumons de la France, c'est là où tout se respire, s'expire et se vomit...
Cette ville, je la connais par coeur, sous toutes ses coutures..sa beauté, ses faiblesses, ses bas-fonds, sa crasse et sa puanteur..comme toutes les villes du monde, elle a toutes ces facettes.

Donc, SVP, ne venez pas à moi, me raconter vos palabres et me dire que ce que j'ai écrit est faux.
Encore une fois, sachez qu'ici, je guide le Tunisien ( tounsi horr ), le pauvre, le perdu, celui qui veut et accepte d'être guidé pour ne pas se perdre dans les sentiers et pièges de ces infâmes personnages qui tiennent le monde par la barbichette dont vous, même, en faites partie, tout en pensant que vous êtes un homme libre..puisque vous allez bosser et le soir venu vous rentrez chez vous, épuisé, pour dormir et le lendemain rebelote..pour gagner une misère..pauvre esclave des temps modernes..MERCI PATRON !
Je vous rassure, nous sommes des milliards sous le joug du patron dont nos contres-maîtres ne sont, ni plus ni moins, que les syndicats ( on nous fouette mais avec douceur : SOFT POWER! ). Faut-il encore en avoir conscience et l'avoir compris pour avancer dans les yeux grand ouverts !

Je comprends qu'après une journée de labeur éreintante, allongé dans votre lit, vous vous mettiez à rêver de cela : " je rêve un jour qu'on cesse les palabres et qu'on se mette à bosser sérieusement en nous inspirant de cet exemple, comme parmi tant d'autres."

En attendant que votre BIG BOSSE lâche la grappe de tous les humains et que l'homme arrête d'être esclave, je vous invite mon petit, tout petit homme,Why, à lire ces quelques sur la COREE DU NORD et vous verrez si SES CERVEAUX sont allées étudier chez pierre, paul ou jacques.
Lisez bien et prenez-en de la graine :

" Han, comme une dizaine d'autres camarades, est l'un des très rares ressortissants de son pays à avoir obtenu le privilège d'étudier à l'étranger

Décrits comme des privilégiés du régime, cela ne les empêchait pas d'être surveillés comme le lait sur le feu. "

Cela vous le retrouverez ici ( en 2014, c'était hier, n'est-ce-pas ? ) :

Mauvais plan pour l'architecte nord-coréen - Le Parisien
www.leparisien.fr/.../mauvais-plan-pour-l-architecte-nord-coreen-21-11-2014-43110...

En Corée du Nord COMME dans toute l'ASIE d'ailleurs, tu ne badines pas avec le mot PATRIOTISME..et toute la différence est là !
Une chose est sûre, c'est que la Corée du Nord a ses propres matières grises qui ont prouvé à la planète entière qu'ils n'avaient pas besoin d'aller étudier ailleurs, ce que eux-mêmes pouvaient être en mesure de savoir inventer !!!

Ravie d'avoir fait votre connaissance, Why !

" le patriotisme, c'est un sang qui coule dans les veines. Tu l'as ou tu ne l'as pas! ".

ZABALEGRECQ
| 22-06-2016 19:54
Madame Tajine...
Vous nous gratifiez comme à votre habitude d'un bon article fumant, mais malheureusement mal odorant au regard de l'épreuve que traverse Notre Belle Tunisie!
Je salue également au passage la lucidité de certains commentaires en adéquation avec la triste et amère réalité qui persiste dans cette belle Tunisie depuis déjà trop longtemps...
Moi qui vous lis d'ailleurs, aujourd'hui, je pleure le souvenir d'un pays fier, ou les citoyens m'ont accueillis à bras ouverts et fait aimer ce si beau pays.
Je vous parle d'un temps que les moins de 10 ans ont pu connaitre.
J'ai eu le bonheur de sillonner pendant 7 ans la Tunisie du nord au sud, de l'est à l'ouest sans jamais avoir eu un sentiment de peur ou d'animosité. Nous vivions les uns à coté des autres, les uns avec les autres, au travail ou après le travail. Nous partagions avec nos voisins, l'acida des jours de fêtes et le couscous du vendredi en toute simplicité à bab jdhid... Les portes étaient ouvertes, les gens solidaires, citoyens, travailleurs et respectueux de leurs prochains... A cette époque j'ai retrouvé en Tunisie des valeurs qui avaient disparues depuis belle lurette dans ma Nation Gauloise déjà à la dérive...
Puis j'ai quitté Tunis pour d'autre cieux pendant 4 ans et maktoub, dieu a décidé de me rapatrier à nouveau au pays du jasmin juste au lendemain de la révolution qui porte le même nom! Le choc à été violent, heureusement qu'il restait les ruines de Carthage pour me situer, tellement la culture et l'état d'esprit avaient changés dans l'ensemble du pays... Je ne comprends toujours pas, comment et pourquoi la Tunisie et une partie des Tunisiens se sont détournés de ce qui faisait leurs valeurs, leurs forces et leurs réussites???!!! Et je suis toujours aussi stupéfait de voir le hold up qui a été réalisé par une poignée de politicards véreux, assoiffés de pouvoir, de haine et d'argent...
Pourtant quand je pense "Tunisie" il y'a toujours cette petite lueur d'espoir qui m'envahie!
Elle réside dans l'élite intellectuelle des forces vives de ce si beau pays, dans la sagesse des ses anciens et dans la fougue de sa jeunesse qui ne doit pas se laisser aller à la fatalité et à la facilité. Le destin d'une Nation se prends en mains et se bâtit tous les jours au quotidien. Les ALLAH GHALEB et les INCHALLAH n'y pourront rien, je confirme! Alors prends toi en mains, c'est ton destin!!!
RABI MAK à tous mes amis Tounsi
ZABA LE GRECQ...

Épicure
| 22-06-2016 16:52
J'aime votre chronique Synda Tajine.
Beaucoup de réalisme et de finesse.
Ce que vous décrivez, je le vois, je le ressens et je vis tous les jours autour de moi.
Le tunisien est pour le changement, pour le travail et pour l'effort, pas pour lui, mais pour l'autre !
Je ne sais pas si on se relèvera un jour.
La démocratie ne semble pas nous convenir. En tous cas pas à tous !
Pour mettre un peu d'ordre et afin de mettre tout le monde au travail, il nous faudrait une dictature douce ou alors une démocratie musclée !

why
| 22-06-2016 16:41
Faux, faux et archi-faux!!!
Vous vous mélangez les pinceaux entre Corée du Nord et celle du Sud. La Corée du Sud: les jeunes Coréens font 2 ans d'armée et c'est très dur. Et pendant 7 ans, ils auront des piqûres de rappel sous forme de 2 jours/3 nuits à l'armée. Ceci instaure bien sûr la discipline. En ce qui concerne le pays en lui-même: les Coréens ont réussi entre autres parce que ce sont de vrais gros bosseurs. Au sortir de la guerre en 53, ils étaient plus pauvres que le Bengladseh! Aujourd'hui, c'est la 11ème économie mondiale en PIB! Tout ceci ne s'obtient pas du jour au lendemain. Mais à force de travail. Et puis la Corée a toujours été ouverte pour attirer les étrangers: les voitures coréennes ont été développées entre autres grâce à l apport de nombreux expat français, américains etc. Donc, moi qui suis en admiration devant la Corée, je rêve un jour qu'on cesse les palabres et qu'on se mette à bosser sérieusement en nous inspirant de cet exemple, comme parmi tant d'autres.

les chevaux de l'apocalypse
| 22-06-2016 14:38
la tunisie n'existe que sur la zone cotiere qui s'etend de tunis jusqu'a sfax.
le reste bien sur a ete "OBLIGE" a repeter inlassablement LES ALLAH GHALEB et INCHALLAH.en attendant des jours meilleurs qui ne vont pas venir, merci a une mentalite regionaliste tres nefaste.