La présidente de la commission d’enquête qui doit travailler sur les circuits qui ont permis à des milliers de jeunes tunisiens de rejoindre les foyers de tension, Leila Chettaoui, a affirmé, ce jeudi 30 mars 2017, que toute initiative qui pourrait faciliter le travail de la commission est la bienvenue.
Elle a précisé, lors de son intervention sur Express Fm au micro de Mehdi Kettou, que le travail de la commission est purement technique et devrait être effectué loin de toute considération politique.
« Nous aurons à traiter avec des parties irakiennes, syriennes et libyennes qui seront également consacrées à ce dossier et nous devons être tenus loin des opinions politiques qui n’ont rien à avoir avec le cœur de notre mission » a souligné Mme Chettaoui.
La présidente de la commission d’enquête parlementaire a, par ailleurs, commenté les propos de la députée d’Ennahdha, Yamina Zoghlami, qui avait affirmé que son parti détient aussi des dossiers impliquant certaines parties dans l’envoi des jeunes vers les zones de conflit.
Elle a expliqué qu’elle comprend tout à fait cette attitude et que les accusations proférées à l’encontre de la Troïka justifient ces propos. « Néanmoins, les décisions de la commission n’en ont pas été freinées et les investigations finiront par lever le voile sur les responsabilités de chacun » a précisé Leila Chettaoui.
Pour ce qui est de Nidaa Tounes, auquel son adhésion a été gelée le 16 mars, Mme Chettaoui a réitéré son désarroi de voir le parti désormais dénué de son projet initial, de ses fondements et aussi de ses dirigeants et fondateurs « patriotes ».
« Où sont aujourd’hui Ridha Belhaj, Mohsen Marzouk, Ahmed Smaoui, Taïeb Baccouche, Bochra Bel Haj Hmida, Boujemâa Remili, Said Aïdi, Lazhar Akremi, Hamadi Redissi, Leila Hamrouni, Feiza Kefi, Khmeaies Ksila, Tahar Ben Hassine, Afif Chelbi, Mahmoud Ben Romdhane et d’autres ?, ces militants qui ont fait les grands jours de Nidaa, qui ont risqué leur vie à un moment pour son projet et en ont été écartés par la suite ? » a déclaré Leila Chettaoui, soulignant que Nidaa n’est plus le même depuis 2014.
« Les nouvelles adhésions ou recrutements ont tout fait pour qu’il n’y ait plus cette cohésion qui a, un jour, caractérisé le parti. Ces gens qui font aujourd’hui partie de Nidaa Tounes ont fortement critiqué son président fondateur dans les médias, il y en a même qui ont traité de mécréants des journalistes ! Où est ce qu’on va ? » S’est-t-elle exclamée en réaffirmant son engagement et sa détermination à continuer à défendre le projet de Nidaa Tounes et son espoir de voir se réunir à nouveau les patriotes qui ont un jour porté ce parti.
M.B.Z
