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Le ministère de l'Intérieur ne veut plus être le Grand Méchant Loup !
28/09/2017 | 19:59
5 min
Le ministère de l'Intérieur ne veut plus être le Grand Méchant Loup !

Longtemps placé sous le signe de l’opacité la plus totale, le ministère de l’Intérieur a entamé, depuis la révolution de 2011, une métamorphose remarquable en ce qui concerne sa communication. Ce ministère, dont la structure impénétrable a depuis toujours été associée aux pratiques barbares de la dictature, apparaît aujourd’hui dans un nouvel habit privilégiant la transparence et une proximité inédite avec les citoyens. Pour cela, il a fallu revoir et mettre en place une stratégie de communication efficace et valorisante. Un pas qui semble pour l’instant porter ses fruits…

 

Le ministère de l’Intérieur n’a pas bonne réputation et pour cause ! Cet édifice aux airs de forteresse hostile a abrité, des années durant, les geôles d’une sombre époque. Dans les cellules au sous-sol atterrissent ceux qui ont fait les frais d’un régime autoritaire et policier afin d’y subir les sévices les plus tordus. A la révolution de 2011 c’est d’ailleurs devant ce bâtiment austère, cristallisant à lui tout seul les craintes d’un peuple opprimé, que se sont rassemblés les Tunisiens pour scander « dégage », slogan d’un ras-le-bol populaire devenu hymne des peuples qui ont décidé de briser les chaînes de la peur. Sept années se sont écoulées depuis et le ministère de l’Intérieur a su venir à bout de sa macabre étiquette et se faire plus proche des Tunisiens. Une proximité qu’il a pu établir grâce notamment à la refonte de sa stratégie de communication qu’il souhaite fonder sur la transparence, rendant ainsi accessible l’information.

 

La stratégie de communication du ministère consiste à déterminer les objectifs à long terme d’une institution, adopter des moyens d’action et allouer des ressources nécessaires pour atteindre ces objectifs. « Notre stratégie est articulée autour d’une finalité bien précise qui est l’amélioration de l’image du ministère de l’Intérieur chez les médias et le public » indique un communiqué du MI relatif à la mise en place de sa stratégie de communication de crise.

Les objectifs de cette stratégie consistent à extérioriser et améliorer l’image du ministère de l’Intérieur chez les médias et le public, à installer un rapport de confiance avec les citoyens, à renforcer la sensation de stabilité et de sécurité chez les citoyens et enfin à établir un système fiable et fluide de communication interne pour une communication externe mieux développée.

Ainsi, la stratégie de communication interne devra unifier les messages et le processus de communication du ministère de l’Intérieur, à s’assurer que tous les intervenants soient informés sur la politique et les principales actions du ministère et à travailler en bonne coordination avec les directions générales du MI.

La communication externe revêt, quant à elle, deux aspects. Les relations avec les médias et la gestion de la communication sur les réseaux sociaux. Pour ce qui est des médias, il s’agit de fournir toujours une information aussi actuelle, précise et vérifiée que possible, de consolider les relations avec les médias de tous genres et leurs représentants (syndicats, associations, etc.), d’améliorer les relations avec la société civile, de communiquer avec les médias à travers différents outils de communication (communiqués, déclarations, vidéos), d’utiliser des techniques de rédaction et de communication journalistiques pour rendre plus accessible le langage, le message pour les journalistes et par la suite pour les citoyens, de diversifier les sources d’information pour les journalistes et de publier des informations et des statistiques. Cette stratégie est également basée sur une coopération soutenue avec les journalistes, faisant ainsi appel à eux pour couvrir des évènements sur le terrain, de communiquer avec les médias lors des évènements sécuritaires, d’organiser des manifestations en commun avec les journalistes pour renforcer les relations avec les médias et pour les sensibiliser, de réaliser fréquemment des interviews avec les journalistes, de faciliter la réalisation de reportages télévisés, radiophoniques ou de presse écrite et d’organiser des conférences de presse mensuelles pour permettre une interaction constante avec le secteur.

 

En ce qui concerne les réseaux sociaux, soit le portail du ministère, la page FB, la page Twitter et la chaîne Youtube, le MI a amorcé une vraie révolution. Il a articulé sa stratégie autour de la publication quotidienne de communiqués actuels, de la création de hashtags relatifs aux évènements marquants. Le ministère œuvre, en outre, à fournir un discours contre l’extrémisme et la discrimination par le biais de vidéos et d’autres supports et à réaliser des spots de sensibilisation et de promotion du travail effectué par les sécuritaires. La page Facebook du MI est suivie par près d’1 million d’internautes et le ministère possède, au niveau des supports numériques, les interfaces les plus riches et les mieux accessibles.

Le nouveau contexte tunisien est marqué par une menace terroriste omniprésente et réelle, où les évènements les plus tragiques ont ébranlé une institution particulièrement ciblée. Contexte qui a soulevé la nécessité d’élaborer une stratégie de communication de crise adaptée.  Lors des moments « sensibles », comme les attentats terroristes par exemple, le ministère de l’Intérieur opte pour une communication où l’erreur et les négligences sont « moins tolérables qu’en temps normal ».

La communication de crise obéit également à un rythme particulier. Elle est avant tout régie par l’urgence. L’idée est de publier le plus tôt possible, soit en maximum une heure de temps, les premières informations sur les réseaux sociaux. Il faut, ensuite, les faire suivre par un communiqué publié sur le site du ministère avant de rendre public un suivi régulier de la situation et d’interagir enfin avec les réactions des internautes. Tout un programme !

 

Le ministère de l’Intérieur cherche, à travers la nette amélioration de sa stratégie de communication, à redorer son image. Les efforts entrepris dans ce sens sont notables et il n’y a qu’à visiter les différents supports de l’institution gouvernementale pour le constater. A travers cette nouvelle dynamique, le MI instaure une proximité nouvelle avec les médias et les citoyens et fait preuve d’une volonté concrète de transparence et de plus de coopération. Il contrôle ainsi le meilleur outil anti-intox, et à travers une communication claire et régulière devient également maître de l’information qu’il souhaite véhiculer. Une approche tout bénef en somme…

 

 

 

28/09/2017 | 19:59
5 min
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Commentaires (21)

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HAGARD ÖLSEN
| 06-10-2017 00:51
Goumor,

... Peut-être qu'il faut commencer par changer les personnels qui montent la garde derrière le ministère de l'intérieur !
Une fine équipe composée d'un colonel de la police, d'un policier en civil, et du gardien du parking qui fouillent les véhicules avant de les laisser pénétrer dans l'immeuble-parking sis derrière et attenant le ministère de l'intérieur.
J'accompagnais un TUNISO-CANADIEN qui devait aller récupérer son passeport au service qui est juste derrière le ministère. Le gardien du parking répondant au prénom de MAHER a fouillé la voiture de la personne que j'accompagnait et est tombé sur un petit couteau suisse qu'il confisqua. Le monsieur sortit de sa voiture et alla se plaindre à l'autorité que représente le colonel de la police. Ce dernier lui dit en souriant que son couteau sera confisqué compte tenu de la situation de l'état d'alerte que vit le pays et que ce couteau suisse (très beau car c'est un collector qui a été offert en cadeau par son père) est considéré comme une arme.
Mon ami lui demande alors un reçut, afin qu'il puisse écrire au ministre ou à toutes autre autorité à qui de droit. Mal lui en prit, car le policier le menaça de le foutre en prison et de ne pouvoir sortir qu'après quelques mois. Je l'avais entendu de mes propres oreilles et quand j'ai intervenu, il me somma de présenter mes papiers. Quand il a vu mes papiers diplomatiques, il a vite perdu son assurance et s'est tourn vers mon ami pour lui intimer l'ordre de déguerpir avant qu'il ne l'embarque.
Déstabilisé, le TUNISO-CANADIEN préféra abandonner plutôt que de se retrouver dans une situation inextricable. La TUNISE n'est pas le CANADA malheureusement, sinon cela se serait su.
Alors si aujourd'hui, le ministère commence à faire de la comm, il serait souhaitable à ce qu'il devienne compétent dans la traque du renseignement pour combattre le terrorisme devant sa porte au lieu de voler des petits couteau Suisse.
La TUNISIE est en crise à tous les niveaux, et la réussite est de la responsabilité de toutes les TUNISIENNES, de tous les TUNISIENS et de tous les amis et des amoureux de ce pays.

Hadet Farvel ... adjö

takilas
| 01-10-2017 21:23
Une justice (plutôt injustice) de cirque en Tunisie, du jamais rencontré dans ce pays malmené par les menaces et les banditismes de la corrompue et mafieuse nahdha.

Rached Mahbouli
| 01-10-2017 13:24
Que le ministère s'organise sur le plan de la communication, c'est bien, mais pour dire quoi de vrai aux citoyens lésés par l'arbitraire et la corruption. Qu'en est-il, par exemple du cas de cet homosexuel qui a été récemment bien tabassé et sans raison dans un commissariat?

ourwa
| 30-09-2017 15:15
" Une volonté extraordinaire de la part du ministère de l'Intérieur, à saluer et à combler d'éloges ses initiateurs, s'il n'y avait pas encore ce gangrène de la corruption, de la manipulation et de l'injustice mortelle au sein des postes de police eux-mêmes." (sic)
Vous l'avez dit, bouffi; " votre effort de communication" entrepris par le ministère de l'intérieur est de la poudre aux yeux, comme vous le savez. C'est un peu comme la "communication d'ennahdha, de l'enfumage. L'essentiel-et vous l'avez dit- c'est la corruption, la manipulation, l'injustice dont la police est friande. Celle-ci n'a rien à envier à la police de ben ali, une police pourrie jusqu'à l'os. Et ça vous arrange, vous les islamo-fascistes, corrompus, liberticides, terroristes, voleurs...

Abel Chater
| 29-09-2017 20:52
J'ai l'énorme et gigantesque sentiment que le nouveau ministre de l'Intérieur, le colonel-major de la Garde nationale Lotfi Brahem, est sérieux de compétence et soucieux de bonne volonté à construire une symétrie moderne autour du ministère de l'Intérieur, à l'image du changement historique et légendaire réalisé par l'ancien ministre de l'Intérieur sous Bourguiba, Driss Guiga. Ce dernier fut ambassadeur en Allemagne pour quatre ans, puis nommé de suite à la tête du ministère de l'Intérieur en 1980. Il réforma ce ministère suivant la tendance sécuritaire moderne de l'Allemagne. L'approche des forces de sécurité des citoyens et l'acquisition de leur confiance, avec un penchant incontournable autour d'une coopération réciproque, faisaient les piliers essentiels de sa merveilleuse nouvelle stratégie. Il a même essayé de copier le slogan allemand «Die Polizei dein Freund und Helfer» (La Police ton amie et ton soutien), s'il n'y avait pas eu par la suite ce «micmaqueur» Mohamed Mzali, qui détruisit tout le projet de Driss Guiga. Ben Ali en trouva toute la liberté d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, depuis qu'il fut directeur de la Sureté nationale, s'étant emparé du ministère de l'Intérieur jusqu'à son putsch contre Bourguiba. Le résultat catastrophique de la faillite sécuritaire que les dictateurs arabes louaient à Ben Ali, au point que le dictateur déchu Hosni Moubarak d'Egypte, disait qu'il prenait école du «génie sécuritaire» du dictateur déchu Ben Ali, leur fut payé cash. Ils ont tous payé ce qu'ils appelaient génie par le feu et le fer. Le désastre dans les pays arabes en est encore pour des décennies.
Celui qui n'apprend pas de son passé, n'aura jamais d'avenir.
Maintenant, avec la bonne volonté du nouveau ministre de l'Intérieur Lotfi Brahem, nous avons l'occasion la plus propice après la Révolution du 14 janvier 2011, pour réussir le changement tant rêvé en Tunisie au sein du ministère de l'Intérieur. Sauf que le malaise dont Lotfi Brahem omet lui-même et ne fait aucun effort remarquable pour le dresser et le redresser, c'est le malheur dont vivent les citoyens tunisiens dans les postes de police et de la gendarmerie en Tunisie. Les pistons et les interventions contre la loi et contre la Justice elle-même, qui trouvent lieu souvent à titre d'ordres hiérarchiques pour enfreindre la loi par toutes les ruses à leur disposition. Il y a une citoyenne tunisienne vivant en Allemagne, dont le cas est en cours de médiatisation ici-même en Allemagne. Elle a entre les mains un jugement définitif concernant la pension alimentaire pour ses enfants, rendu par le tribunal de Ben Arous et soutenu par une décision en bonne et due forme par le Procureur de la République, assignant au poste de police d'Hammam-Lif d'exécuter le jugement, soit par le paiement de la pension alimentaire pour les enfants, soit par l'inscrire du nom du fautif sur la liste des personnes recherchées. Après toutes les interventions des «micmaqueurs» au profit de l'inculpé, ils ont trouvé la ruse de l'inscrire sur la liste des recherchés par le poste de police d'Hammam-Lif uniquement. C'est-à-dire qu'il ne sera jamais arrêté, parce qu'à Hammam-Lif, ses pistons ne l'arrêteront jamais. Une ruse parmi tant d'autres, où ils font semblant de se tromper d'adresse, etc.
Mon appel au nouveau ministre de l'Intérieur Lotfi Brahem, c'est de commencer le plus tôt possible par mener une campagne au sein des postes de police et de gendarmerie, afin de faire dépoussiérer les dossiers qui nichent là-bas de bonne ou de mauvaise foi jusqu'à cinq ans et plus. Lorsqu'ils passent au tribunal, au lieu de blâmer le poste de police, ils seront prescrits parce qu'ils ont traîné dans les oubliettes. Une méthode du Far West, qui n'est pas digne de l'Etat moderne et crédible qu'on essaie de bâtir par notre deuxième République tunisienne. Le monde entier regarde dans notre direction. Qu'on soit à la hauteur des attentes même de l'ONU, avec qui nous correspondons régulièrement.
Sans faire régner la loi dans les postes de police et de gendarmerie, comme il se doit dans les pays avancés, il n'y aura jamais d'amélioration au sein du ministère de l'Intérieur.
Honni soit qui mal y pense.

el manchou
| 29-09-2017 19:07
"Gorjani night" comme disait feu Nasreddine ben Mokhtar

Olfetta
| 29-09-2017 18:50
Etant étudiante j'ai déposé mes papiers pour renouveler ma cartes d'identité le 30 juin 2017. Je n'arrive pas à l'avoir jusqu'à ce jour. Apparemment elle est égarée. Pourtant d'après les registres de la police technique elle a été faite le 4 juillet 2017 mais ils ne savent pas où elle est. J'ai voulu refaire une autre mais ils me faut une déclaration de perte. Je suis perdue dans l'histoire de l'oeuf et de la poule.
Pauvre Tunisie.

anti-islamiste
| 29-09-2017 16:54
Pour un qui bave de charia vous n'êtes pas crédible!

alpha
| 29-09-2017 16:13
rien a voir avec la réalité

POLICE ABSENTE DES QUARTIERS.....
| 29-09-2017 15:47
a part d arreter les voitures pour tirer quelques billets, ou emmerder des amoureux en voiture dans un parc, aussi pour les faire chanter...NADA..il n y a AUCUNE SECURITE DANS AUCUN QUARTIER DU PAYS...et vous appelez le 197.....bonne chance......
IL N Y A RIEN QUI MARCHE DANS LE PAYS.....