Le coup d’envoi de la Conférence internationale pour la mise en place de l’Instance Vérité et Dignité, sous le thème « Pour une nouvelle génération des commissions de vérité », a eu lieu lundi 9 juin 2014, en présence des trois présidents, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et Mehdi Jomâa. Les objectifs de la conférence : la présentation officielle de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et le lancement de ses activités. En effet, d’anciens commissaires venus du monde entier participeront aux discussions relatives aux priorités et aux défis de l’IVD, se basant sur les expériences comparatives à l’échelle internationale. La finalité étant, le renforcement de la légitimité de l’IVD aux niveaux national et international, engageant ainsi un appui politique, institutionnel et financier des parties concernées.

Prenant la parole, le président de la République, Moncef Marzouki a souligné que le lancement des travaux de l’Instance qui a beaucoup tardé, mettra en place un processus de recherche de la vérité pour connaitre, enfin, l’étendue des violations qui se sont produites en Tunisie et par la même, empêcher leur répétition. Moncef Marzouki a précisé que la présidence de la République mettra ses dossiers à la disposition de l’IVD. Il a rappelé, à cette occasion, l’oppression subie dans le passé par les partis politiques de l’opposition, les syndicats ou les associations, indiquant que la question de la justice transitionnelle est au cœur de la lutte entre les forces révolutionnaires et antirévolutionnaires. Le président a cité en exemple le verdict de la Cour d’appel dans l’affaire des martyrs et blessés de la révolution. Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar a déclaré que la mise en place de l’IVD favorisera la transition démocratique en Tunisie et qu’il s’agit d’un mécanisme emblématique de la justice transitionnelle.

M. Ben Jaâfar a, d’ailleurs, insisté sur le fait que l’Instance soit le résultat des efforts fournis par toutes les parties concernées en Tunisie. Il a tenu à préciser que l’un des objectifs de la révolution a été réalisé avec la mise en place de l’IVD. Le président de l’ANC a salué et félicité le peuple tunisien pour cette réalisation, et pour le fait d’être une inspiration et un exemple pour les pays qui traversent une période de changement social et politique. Lors de son allocution, le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa a annoncé qu’il était nécessaire de dévoiler la vérité et d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme perpétrés lors de la période de dictature en Tunisie. M. Jomâa a souligné que les victimes doivent regagner leur dignité. Durant cette période, selon le chef du gouvernement, il faut restructurer les institutions juridiques de l’Etat afin de pallier à de nouveaux dépassements.

D’un autre côté, Mehdi Jomâa a rappelé aux membres de l’IVD la responsabilité historique qui leur incombe, en leur souhaitant le succès dans cette mission « vitale pour l’avenir du pays ». Il a déclaré que son gouvernement soutiendra l’Instance et que la première réunion de l’IVD se tiendra le 17 juin 2014.