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La Tunisie, acteur clé dans la résolution du conflit libyen
09/01/2017 | 19:59
6 min
La Tunisie, acteur clé dans la résolution du conflit libyen

 

La situation en Libye est, depuis des mois, au cœur des préoccupations de la scène politique régionale et internationale. Le chaos qui y règne, depuis la chute de Kadhafi, menace la sécurité, toute aussi relative, de ses voisins et plus particulièrement la Tunisie. C’est dans ce cadre qu’une initiative conjointe entre la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte a été lancée afin de trouver une solution d’urgence au conflit libyen.

 

Le 5 janvier 2017, les efforts consentis par la Tunisie et les pays du voisinage pour aider les parties libyennes à trouver une solution politique à la crise ont été au centre de l’entretien qu’a eu le président Béji Caïd Essebsi avec le président du parlement libyen Aguila Salah Issa, en marge de sa visite de travail en Tunisie à l’invitation de son homologue Mohamed Ennaceur.

Le Chef de l’Etat a expliqué, dans ce cadre, que l’initiative tunisienne visant à régler la crise libyenne a pour objectif d’aider toutes les parties libyennes et de les encourager au dialogue et au consensus nécessaires au service de la Libye, de la Tunisie et des pays du voisinage, ajoutant, selon un communiqué de la présidence de la République, que la coordination est en cours, notamment, avec l’Algérie et l’Egypte pour assurer la réussite de cette initiative. « La solution doit émaner de la volonté des Libyens » a précisé Béji Caïd Essebsi, appelant toutes les parties libyennes à trouver une plate-forme commune de dialogue et de réconciliation.

 

Le président du parlement Libyen a salué, pour sa part, le souci du président tunisien de trouver une issue à la crise en Libye et les efforts déployés dans ce sens par la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte. Aguila Salah Issa a, par ailleurs, rendu hommage à la Tunisie pour son soutien indéfectible au peuple libyen en cette conjoncture délicate, saluant sa position contre toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires libyennes.

L’initiative tunisienne a également été saluée par le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, qui a affirmé, dans une interview accordée à Radio Monte Carlo dimanche 8 janvier et relayée par Bawebet Al Wassat, que la Tunisie, l’Egypte et l’Algérie, qui sont à l’origine de l’initiative autour de la crise en Libye, sont des pays voisins avec lesquels son pays a toujours entretenu des liens forts et qu’il est par conséquent normal qu’ils jouent un rôle positif dans le désamorçage de la crise Libyenne.

Il a précisé que la nouvelle initiative tripartite, conçue pour faciliter le dialogue entre les parties libyennes sur le processus politique encore inconstant, sera discutée en Tunisie au courant de ce mois, ajoutant que la réunion des trois ministres des Affaires étrangères concernés permettra d’en dresser les bases et de remplacer la médiation internationale à ce sujet.  Mohamed Dayri a en outre souligné, que la pierre angulaire de cette initiative réside dans le fait que la décision reste exclusivement libyenne.

 

L’initiative tunisienne a été lancée lors de la 146e session ordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue des Etats arabes, qui s’est tenue, en septembre 2016 au Caire (Egypte), et ce en vue de pallier l’absence de l’Organisation panarabe dans le règlement du dossier libyen.

La Tunisie, dont l’expérience a été saluée de par le monde, a cherché à favoriser la contribution de la Ligue arabe au règlement de la crise en Libye. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères avait précisé que l’objectif était d’amener les parties libyennes à résoudre les différends qui demeurent en suspens et d’aplanir les difficultés qui entravent la mise en application de l’ensemble des termes de l’accord politique.

« Le lancement de cette initiative est nourri par le souci de renforcer le rôle arabe dans le règlement des questions arabes et d’impulser le processus du règlement politique de la crise en Libye, en optant pour le mécanisme des pays du voisinage libyen et le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Il s’agit, également, de fournir aux Libyens les cadres de dialogue nécessaires pour aboutir à un consensus » pouvait-on lire dans le communiqué du MAE.

Ainsi, a précisé la même source, l’initiative tunisienne prévoit aussi la mise en œuvre des décisions adoptées par la Ligue des Etats arabes au sujet de la Libye et la dynamisation de son rôle dans le soutien du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale.

Pour ce faire, la Tunisie a proposé la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes pour la Libye qui aura pour mission d’assurer le suivi des développements de la situation dans le pays, d’établir des contacts avec les différents acteurs de la sphère politique et sociale libyenne et les parties internationales concernées par le dossier libyen, afin d’aboutir à un règlement politique de la crise en Libye.

Selon le ministre des Affaires étrangères et président de la 146e session ordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue des Etats arabe, cités par la TAP « l’engagement de la Tunisie à lancer cette initiative est nourri par le sentiment du devoir vis-à-vis des frères libyens et son attachement aux constantes de sa politique extérieure.

 

Aujourd’hui, la situation en Libye est des plus incertaines. En plus des guerres fratricides et tribales, deux grands camps se livrent une lutte sans merci, d’un côté le régime de Tripoli et de l’autre celui de Tobrouk. Chacune de ces villes ennemies est le fief d’une assemblée et de groupes armés.

A Tripoli une première assemblée dominée par les islamistes a élu domicile, soutenue par les milices de la ville de Misrata, Fajr Libya bénéficie à l’étranger du soutien du Qatar et de la Turquie. Tobrouk, est le siège d’une deuxième assemblée, plus modérée, libérale qui a pour soutien les milices de Zintan ainsi que les forces du général Khalifa Haftar.

Un gouvernement d’union nationale a vu le jour en décembre 2015, issu d’un accord interlibyen parrainé par l’ONU et signé au Maroc. Il y a tout juste un an, Fayez al-Sarraj a été nommé premier ministre en Libye pour le nouveau gouvernement d’union nationale formé par l’ONU avec le Conseil présidentiel libyen. Ce nouveau gouvernement, constitué de 32 ministres et qui siège à Tripoli, n’a cependant pas reçu la confiance du parlement libyen, installé à Tobrouk.

Ce parlement, reconnu par la communauté internationale, soutient en effet une autre autorité basée dans l’est du pays,  à Baïda. La situation est telle qu’aujourd’hui, le gouvernement d’union nationale a du mal à affirmer et à asseoir son autorité à l’échelle du pays, en proie toujours à une instabilité politique qui continue de le ronger.

 

A l’heure actuelle, aucune précision sur le contenu de l’initiative en question ou sur les détails de sa mise en application n'a été dévoilée par les parties officielles. Toutefois le désamorçage de la crise libyenne est plus que jamais urgent et décisif, tant la situation affecte aux plus hauts degrés les pays voisins. Une stabilité politique libyenne favorisera sans doute un retour au calme dans toute la région et relancera les opportunités d’une reprise économique, plus que salutaire, pour la Tunisie.

 

09/01/2017 | 19:59
6 min
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Commentaires (6)

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kr
| 12-01-2017 21:34
c'est une très bonne initiative engagée par les trois pays elle doit aboutir

beni hilal
| 10-01-2017 20:09
Ligue de quoi ?
Qyand un pays comme l'Arabie Saoudite et ses mignons de service, Le Qatar et le reste des du golfe Arabe + Le Maroc attaquent un pauvre pays ARABE comme le Yémen, on peut se demander ce que cette ligue fait ?
Ne parlons pas de la Syrie et de l'Irak. Ces 2 pays sont à genoux..
Vous croyez que ces pays vont continuer à jouer aux cartes dans les couloirs de cette organisation ?
La Tunisie aussi est dans le pétrin et c'est toujours les mafieux enturbannés qui nous attaquent avec nos propres citoyens endoctrinés.
Je propose que le Maghreb quitte cette assemblée de bons à rien. C'est de la perte de temps. On n'a rien en commun. Et ne me dites surtout pas que nous Avons la langue en commun, car je défie quiconque au Maghreb de prouver qu'il ou elle parle l'Arabe avec les voisins, les gens dans la rue ou læa famille. Quand à l'Islam, ces pousseurs de chameaux l'ont défiguré.
JE NE SUIS PAS ARABO WAHABITE. Capice ?

versus
| 10-01-2017 19:39
Remercient la Tunisie pour son incommensurable aide en ayant et en envoyant des combattants sur le sol libyen.
Et d'ajouter, que la Libye en a trop reçue et prie la Tunisie de ne l'aider plus au delà.

La cause du peuple
| 10-01-2017 11:45
@L'oil du daible ,

REGLE NO- 1: le devoir Mahgrebine ( geo-polit) c pr servivir les arabes du Machrekine

REVEILLEZT VS IL YA DES PLANS B -C-D-E CONTRE L'ALGERIE ET LA TUNISIE SUR LES TABLES DU RACHED AMBASSADEURS DE L'USA -QATAR-TURQUIE A TUNIS

alors leS MOT MAGRAB ARABE OU ARABE LEAGUE OU AUTRES ORG DE *** PR DETERUIRE LES ARABES DU NORD AFRIQUE
C COMME AU MACHREK OU LE MO

URMAX
| 10-01-2017 08:46
ça va "crescendo" et ce n'est pas bon pour nous ; mais alors là, pas du tout.
...
Sommes coincés entre le marteau et l'enclume !
...
URMAX

Loeil du diable
| 09-01-2017 20:20
Notre pays doit absolument travailler main dans la main avec L Algerie pour aider les Lybiens a s entendre.Surtout ne pas laisser l initiative a l Allemand Kolber pour canaliser les reunions et rencontres.Le probleme est Maghrebin et doit etre resolu en entente par les Maghrebins