alexametrics
samedi 27 avril 2024
Heure de Tunis : 04:48
A la Une
La relance du Maghreb nâEUR(TM)est pas si utopique que cela !
04/02/2008 | 1
min
La relance du Maghreb nâEUR(TM)est pas si utopique que cela !
{legende_image}
Il y a quelque chose qui bouge au sein du Maghreb ces derniers temps. Au cours du mois de janvier, le Président Zine El Abidine Ben Ali a envoyé et reçu des messages de la part de ses homologues maghrébins et il n’est pas improbable qu’une visite officielle d’un Chef d’Etat maghrébin se fasse les prochains jours. Le Maghreb est-il en train de recouvrer une nouvelle vitalité en coulisses ? Plusieurs signes le montrent et il est attendu qu’il y ait « quelque chose » avant la tenue du 1er sommet de l’Union Méditerranéenne en juin prochain.

Le Maghreb est en panne, le Maghreb doit se faire. L’Union du Maghreb Arabe (UMA) a accusé un retard dans son processus d’intégration. Un retard qui coûte à chaque pays de la région 2% par an de son PIB.
Tout le monde est conscient du handicap et il semble fort, côté coulisses, que l’on y travaille.
Plusieurs signes le montrent en tout cas. Le Président Zine El Abidine Ben Ali a envoyé et reçu plusieurs messages au cours du mois de janvier de ses homologues maghrébins.


Messages


En recevant M. Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères, le 8 janvier, le Président de la République a recommandé de parfaire la préparation des réunions des commissions mixtes avec les pays maghrébins et arabes, de la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe du dialogue 5+5, tenue à Rabat, les 21 et 22 Janvier 2008, et de la réunion du dialogue entre l'Union du Maghreb Arabe et la Troïka européenne. L'objectif est de prospecter les opportunités de coopération, d'investissement et de partenariat entre la Tunisie et ces groupements régionaux et internationaux.
Le 10 janvier, le Chef de l’Etat a chargé M. Foued Mebazâa de la mission d’envoyé spécial porteur d’un message du Président de la République à son frère le Roi Mohammed VI du Maroc.
Le 17 janvier, le Président Ben Ali reçoit un message de la part du Leader libyen Mouammar Kadhafi. Le message porte entre-autres sur l’UMA.
Le lendemain, le Président de la République reçoit un message du Roi Mohammed VI dans lequel il est question du renforcement du développement durable, notamment dans la région du Maghreb Arabe, et s’insérant dans le cadre du dialogue et de la coopération avec l'Union Européenne et du partenariat euro-méditerranéen.
Le 22 janvier, Le Président Zine El Abidine Ben Ali charge M. Foued Mebazâa de transmettre, en qualité d'envoyé spécial, un message à son frère le Président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Le 26 janvier, le Chef de l’Etat reçoit M. Zein Ould Zeidane, premier ministre mauritanien et il a été question lors de l’entretien de la prochaine visite en Tunisie du Président de la République de Mauritanie, M. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Il est par ailleurs question d’une autre visite officielle lors des prochains jours.
Autant de signes montrant que quelque chose de très positif se dessine en haut lieu et il n’est pas du tout interdit de penser que le Président Ben Ali en soit derrière. Ce n’est pas la première fois, d’ailleurs.


Conscients du retard et des défis


Le Maghreb doit se faire et ce statut-quo n’est dans l’intérêt d’aucun de ses Etats membres et de leur population avoisinant les 80 millions d’habitants.
Il est impératif, comme l’a souligné M. Habib Ben Yahia, secrétaire général de l’UMA lors d’une récente rencontre au Maroc, de repenser les moyens visant à impulser l’intégration économique et financière dans notre région. « Une intégration qui est devenue incontournable, dit-il, afin de faire développer nos économies et de faire face à la compétition des grands groupements régionaux.
Beaucoup de défis restent à relever par nos pays, notamment la consolidation du système bancaire, le renforcement de la capacité compétitive de notre système bancaire, l’approfondissement des marchés financiers, l’amélioration de la supervision du secteur financier, et la mise à niveau des institutions financières. Ceci est une donne qu’on ne nie pas, mais compte tenu des nouveaux défis de la mondialisation, de la concurrence et de la nouvelle conjoncture internationale, marquée par une augmentation sans précédent du prix de l’énergie, de certains produits de base et par la dépréciation du dollar provoquant un déséquilibre au niveau des modes de paiement de nos pays respectifs, nos pays doivent, enfin, coordonner leurs efforts afin d’améliorer l’environnement des affaires et des investissements transmaghrébins".
Le secrétaire général de l’UMA rappelle les IDE attirés par le Maghreb ces dernières années. Le volume des investissements, ces trois dernières années, ont quadruplé passant de 6.6 milliards de dollars en 2004 à 23.2 milliards de dollars en 2006.
Cela dit, relativise M. Ben Yahia, ceci reste très peu en comparaison avec la Suède (27.2 milliards de dollars), le Luxembourg (29.3 milliards de dollars) et l’Italie (39.1 milliards de dollars).
L’Union du Maghreb Arabe s’est fixée depuis sa création en 1989 de mettre en place un marché commun au sein duquel devraient s'opérer progressivement la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux.
Malgré cette bonne volonté affichée il y a presque 20 ans, cette UMA accuse un terrible retard dans le processus d’intégration qui lui vaut 2% du PIB chaque année.
Les échanges inter-maghrébins, ne dépassent pas, pour leur part, 3,36%, alors que pour l’ASEAN c’est 21% ; 19% pour le MERCOSUR et 10,7% pour la CEDEAO.


Le privé bouge


Peut-on espérer avec cet état des lieux dressé par tous les experts, et rappelé par M. Ben Yahia, qu’il y ait un changement majeur prochainement ? Au vu de ce qui se passe au niveau politique, la réponse est positive.
Au vu de ce qui se passe dans le secteur financier avec la création prochaine à Tunis de la Banque Maghrébine d’Investissement et de Commerce Extérieur, la réponse est également positive. Cet instrument financier maghrébin est approprié et pourrait assurer la promotion et la facilitation du financement du commerce extérieur et des projets productifs d’intérêt commun, économiquement viables.
On peut également compter sur l’Union des banques maghrébines, la disposition de la BIAT de se développer en Algérie afin d’accompagner les sociétés tunisiennes opérant chez nos voisins, le dynamisme créé par Attijari Bank, et le partenariat entre la BMCE marocaine et le groupe Axis. Et puis ce dernier bel investissement de la société Naft Libya en Tunisie et au Maroc avec le rachat d'Exxon Mobil.
Enfin, du côté des patrons, on notera la création en 2007 de l’Union maghrébine des Employeurs qui a souligné dans son rapport le rôle du secteur privé dans le développement économique et l’intégration régionale au Maghreb (publié en novembre 2007), « la conception et la mise en place d’une charte maghrébine de l’investissement », unifiant et harmonisant les codes d’investissement des cinq pays.
Autant d’éléments qui permettent tout l’optimisme pour un Maghreb sans frontières touchant aussi bien les personnes que les biens et services.

04/02/2008 | 1
min
Suivez-nous