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Chroniques
La loi sur l'investissement, ou l'art de mettre la charrue avant les bœufs
02/04/2017 | 15:59
3 min

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, la nouvelle loi tant attendue sur l’investissement est finalement entrée en vigueur hier samedi. Cette loi est considérée comme l’une des réformes les plus importantes depuis la révolution. Elle vise à promouvoir les investissements privés, à créer des emplois et à favoriser un développement régional intégré et durable. Mais bonté divine, comme disait l’autre, pourquoi ont-ils choisit un premier avril pour la mettre en vigueur ?

 

Sans vouloir jouer le trouble-fête ni être l’oiseau de mauvais augure, toutes les conditions semblent être réunies pour que cette loi soit juste un nouveau texte de plus dans l’arsenal législatif tunisien déjà surchargé, sans impact réel sur l’investissement, le développement régional et l’emploi. En effet il ne s’agit pas de légiférer pour devenir attractif ou performant. Il s’agit avant tout de réunir les conditions pour le devenir. Or, ce qui fait crucialement défaut pour l’instant, ce sont les conditions objectives d’un investissement durable dans nos régions qui restent isolées, avec des infrastructures vétustes ou inexistantes et socialement instables. Aussi, ce qui rend cette loi sur l’investissement pratiquement inopérante, c’est notre réalité administrative tout juste catastrophique et la gangrène de la corruption qui sévit encore et se propage dans l’impunité la plus totale.

 

La nouvelle loi sur l’investissement est un outil qui aurait pu être efficace si elle avait été précédée par d’autres réformes urgentes et nécessaires.

Au niveau de l’administration d’abord. La lenteur et les complications administratives actuelles font que notre pays n’est pas attractif. Tout en ayant la totale conscience de ce handicap, le gouvernement tarde à prendre les mesures nécessaires pour réformer le système, alléger les procédures, réduire les délais et amaigrir le mammouth. La décision de rattacher les prérogatives du ministère de la Fonction publique aux services de la présidence de la République n’est pas de nature à donner un signal fort concernant la volonté de ce gouvernement de réformer l’administration tunisienne en profondeur.

On pourrait rétorquer que cette situation a été imposée par la démission/éviction du ministre Abid Briki et la défaillance de son remplaçant  Khalil Ghériani. Mais la situation avait été créée avant, par la décision d’ôter à ce ministère ses prérogatives de contrôle, ce qui le rend inefficace dans la lutte anti-corruption. D’ailleurs, c’est ce fléau de la corruption qui se dissémine partout, dans l’administration ainsi que dans toutes les sphères d’activités; et qui se propage en toute quiétude, dans l’impunité totale, qui fait que notre pays n’est plus attractif, ni pour l’investissement étranger, ni pour l’entreprenariat national. Tant que des corrompus notoires n’ont pas été montrés publiquement, poings et pieds liés, jugés sévèrement et écroués sans merci, il serait difficile de convaincre que le gouvernement lutte contre la corruption.

 

Pour l’heure, il est malheureusement difficile de convaincre de l’existence d’un gouvernement fort qui gère les affaires d’un Etat fort. Sur le terrain, les signes de la faiblesse de l’Etat se multiplient chaque jour et se propagent dans les régions. Sinon comment expliquer que l’Etat se déplace pour négocier avec des individus qui bloquent la route à Kerkennah ou ailleurs? Comment accepter que des contrebandiers, connus par tous, imposent leur loi comme à El Jem ou Msaken avec la bénédiction des notables locaux soudoyés? Comment accepter que des régions réclament des ponctions directes sur leurs productions minières ou exigent un traitement préférentiel dans l’embauche dans les entreprises installées dans ces régions?

 

Le gouvernement actuel n’assume pas seul cette situation de dépérissement de l’Etat. C’est une situation héritée depuis plus de six ans déjà et qui empire de jour en jour. Malheureusement, il ne servira à rien de mettre le cadre juridique d’une réforme profonde si on ne sent pas et on ne voit pas derrière un Etat fort et un gouvernement efficace. 

 

02/04/2017 | 15:59
3 min
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Commentaires (8)

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tunisiana
| 03-04-2017 13:07
puisque le journaliste ne donne aucun referance à la loi je me demande si il l'a vraiment lu? Pas de mention des nouvelles mesures (conseil de l'investissement ou bien les nouvelles types d'aides aux investiteurs par example) alors je trouve cet article très superficiel et sans acun apprentissage sur la nouvelle loi. Seulement une opinion politique sans base.

JOHN WAYNE
| 03-04-2017 10:37
PUBLIE EN AOUT 2016 SUR BUSINESS NEWS.

ISLAM, SIONISME, ET COLONIALISME : CONCLUSION ET FIN.

Finalement, les révolutions Arabes auront servi à quelque chose.
Et ce « quelque chose » est la vérité en ce qui concerne les peuples et les Nations.
Par exemple, elles ont montré que les algériens étaient un peuple uni, fort, et conscient.
Que les égyptiens avaient en eux et en leurs institutions une tradition Nassérienne puissante, encore plus puissante que la tradition Kamélienne de l'armée Turque qui aujourd'hui se dissipe en faveur de l'Islam et de sa malédiction.
Que des pays comme la Syrie et son régime Baathiste finiront par avoir des armées puissantes car endurcies par des années de guerre et modernisées par une coopération Russe bénéfique.
Et finalement que les Tunisiens étaient un peuple profondément bête et sous-développé, imbibé de matérialisme aveugle, d'opportunisme odieux, et de fanatisme indélébile.
Les peuples arrogants sont en général stupides. Comme les Français qui a la veille de la deuxième guerre mondiale parlaient de grandeur de la France face à un Hitler qui déchainait les masses, tout simplement parce que le Français puisait sa puissance de son mépris et de sa cruauté envers des peuples comme les Algériens et les Vietnamiens qui était faibles et pauvres.
L'arrogance des Tunisiens elle, est doublement sotte et stérile car elle est alliée à un sentiment de supériorité dépourvu d'assise technologique. Le Tunisien est arrogant car il possède un diplôme mais en réalité il s'agit d'un être vide, superficiel, matérialiste, cruel, régionaliste, sous-développé, ayant un complexe d'infériorité éternel face aux hommes de la race blanche, et dépourvu de tout patriotisme.
Etre Tunisien est tout simplement synonyme d'être le néant.
Les attributs énumérés ci-dessus ne concernent pas l'Elite Nationaliste qui a libéré et bâti la Nation Tunisienne et cette Elite représente hélas une minorité.
Je méprise les Tunisiens car ils ne respectent pas leur pays.
Voyez-vous peuple dégoutant de traitres et esclaves de l'émir du Qatar, j'ai grandi avec ce sentiment douloureux d'avoir eu des parents n'ayant jamais eu d'éducation mais ces parents étaient dotés d'un esprit de pragmatisme et d'une intelligence qui m'évoque aujourd'hui celle de Bourguiba.
Pourquoi ?
Parce que mes parents ont toujours pris leur distance avec l'Islam.
Car l'Islam est le grand danger pour les peuples Arabes parce qu'il confère à ces mêmes peuples un esprit irrationnel et inflexible qui fait que ces mêmes peuples ne pourront jamais atteindre un stade de révolution industrielle.
Les puissances coloniales d'antan et celles d'aujourd'hui colonialo-sionistes ont toujours atteint leur but d'exploiter, d'asservir, et même de détruire les peuples en frappant a la seule porte la plus facile à ouvrir : celle de l'Islam car l'Islam est le talon d'Achille des peuples Arabes pas seulement parce qu'il maintient les peuples dans une confusion et une cécité intellectuelle, mais parce que l'Islam est l'antithèse du Nationalisme et du Patriotisme.
Lorsque les peuples sont nourris d'Islam, ils cèdent aux exigences des puissances coloniales et le meilleur exemple contemporain fut la Libye de Kadhafi et ses rebelles de Benghazi proches de frères musulmans.
L'Islam est aujourd'hui fort en Libye mais il n'existe plus de nationalisme et donc de Nation tout court. La Libye a été frappée par la même dynamique qui a animé le début du siècle quand les Anglais ont aidé Jamel Eddine Al Afghani et son panislamisme dans le but de contrer les nationalistes Egyptiens car le canal de Suez était vital aux intérêts de l'empire Britannique.
Une de premières mosquées appartenant aux frères musulmans a été bâtie à Ismaïlia moyennant un don de la compagnie du Canal de Suez.
Et après avoir servi mon pays pendant plus de quarante années et parcouru le monde, j'en suis arrivé à la conclusion simpliste mais vraie suivante quant à l'avenir des Arabes :
Que les Arabes ne survivront et ne seront véritablement libérés que lorsqu'ils prendront leurs distances avec l'Islam.
Que les Arabes ne deviendront réellement indépendants que lorsqu'ils possèderont la bombe atomique.
Et que posséder la bombe atomique passera nécessairement par une entente économique, culturelle, militaire, et technologique avec le seul pays loyal au monde Arabe : La Russie.

JOHN WAYNE
« LE PEUPLE TUNISIEN EST L'ENEMI DE L'HUMANITE »

Mertah
| 02-04-2017 22:36
je pense que les critères les plus déterminants des décisions des investisseurs étrangers et nationaux ne sont pas les avantages fiscaux et autres avantages financiers, mais ce sont surtout ceux relatifs à la paix sociale i.e. grèves, etc.!!! que notre gouvernement, comme certains l'ont souligné, n'arrivent pas à maîtriser.

Miguel Fares El Arabi
| 02-04-2017 18:47
Mais qu'est ce que c'est long !

En plus, la montagne accouche d'une souris...Où sont les décrets d'application ?

Il y a quelque temps, ma fierté était de dire que la Tunisie était la première démocratie arabe !

Maintenant, je me dis à quoi ça sert ?

Nous avons fait une constitution qui crée de la 'lenteur' avec son organisation tri-partite... Mais qu'est ce que c'est long ! Mais qu'est ce que c'est long !!!!!

Un ami me disait tout à l'heure que les pays comme les notres, en vois de développement ne pouvait s'en sortir qu'avec des 'dictatures éclairées'...

Mais il faut faire avancer les choses plus vite !!!!
Quand je vois comment le roi du Maroc décide et fait pour son pays, je me dis 'Bravo'. Ils vont plus vite et surtout ils 'FONT' très vite les choses

Tahamomo
| 02-04-2017 18:40
Très belle analyse ! Mes félicitations à l'auteur de l'article.

DHEJ
| 02-04-2017 18:33
Mais quel accroissement possible du CAPITAL dans un pays en stagnation?

Jilani
| 02-04-2017 17:25
Je ne fais pas de différence entre islamistes et corrompus. Les relegieux quelque soit leur religion ont trahi leurs pays. Il suffit de voir l'époque coloniale et la collaboration des religieux avec les colons. Cette année je vais payer 7.5 % de plus des impôts. Dans des circonstances normales je serai fier de le faire pour aider le pays à sortir de cette crise mais sachant que cet argent aboutira dans les poches des rcdistes et islamistes, je suis vraiment montre naïf pour ne pas gerer mon argent autrement.

N.Burma
| 02-04-2017 16:33
Il est généralement admis que les lois portant sur l'investissement, sont mises en place pour garantir aux investisseurs potentiels des profits substantiels par le jeu de la fiscalité et à ces profits, s'y ajoutent des conditions objectives de réussites dans un pays en excellente paix sociale, un pays qui serait fort dynamique, très motivé et pourquoi pas compétent dans les domaines des investisseurs.
Or si l'on prenait un à un les critères de la réussite économique, sans qu'il soit nécessaire de souffrir de cécité, il est extrêmement difficile de réunir les conditions minimales du succès, à supposer que les investisseurs se pressent aux portillons pour vouloir coute que coute investir en Tunisie.
Dès lors que l'Etat ne réunit aucune des conditions nécessaires et satisfaisantes de la réussite du plan d'investissement, il pourra continuer à s'agiter pour amuser la galerie à défaut d'attirer les investisseurs.