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Chroniques
La dette odieuse serait-elle de retour ?
11/05/2017 | 17:30
3 min

 

A force de s’endetter à tout va, le pays s’est retrouvé en quelques années avec un encours d’endettement colossal, de 40% du PIB en 2010 à 62% du PIB en 2016. Il faut remonter à la crise du milieu des années 1980 pour retrouver un pareil taux d’endettement. Et cela ne semble pas s’arrêter puisque le taux d’endettement prévu en 2017 serait de l’ordre de 64%.

 

Cela donne la mesure, à terme, de l’envolée du remboursement du service de la dette, particulièrement des emprunts obligataires contractés ces dernières années sur les marchés internationaux. Leurs maturités ne cessent de se réduire et leurs coupons d’augmenter. Les statistiques de l’endettement donnent vraiment froid dans le dos. Celles qui concernent l’endettement extérieur peuvent glacer d’effroi. L’encours de la dette extérieure a pris une préoccupante ampleur. Il est passé de 15,6 milliards de dinars en 2010 à 36,4 milliards de dinars en 2016 et une estimation de 42,4 milliards en 2017. Par contre coup, on en paie le prix. Le service de la dette extérieure qui évoluait autour de 2 milliards de dinars depuis le début de cette décennie va dépasser les 3 milliards de dinars à partir 2017 selon les estimations établies par le ministère des Finances. L’intérêt de la dette extérieure va presque doubler à partir de cette année, passant de 600 MD à 1100 MD à partir de 2017.

 

Et ce n’est pas tout. En effet, il convient de savoir que non seulement le pays s’endette de plus en plus, mais le remboursement de cette dette évolue en fonction du taux de change. Selon les données du ministère des Finances, un accroissement de 10 millimes de l’euro impliquerait une surcharge de 67 MD de l’encours de la dette et 2,3 MD du service de la dette. Un accroissement de 10 millimes du dollar US entrainerait une hausse de l’encours de 50 MD et du service de la dette de 3 MD. S’agissant du yen, une variation de 100 millimes à la hausse du cours de cette monnaie induirait une augmentation de 25 MD de l’encours et 2,5 MD du service de la dette. Sachant que notre dette extérieure est libellée, respectivement, à hauteur de 40% en euro, 32% en dollars et 14% en yen, à vos calculatrices.

 

Emprunt Samouraï : 270 MD de commissions, hors taux d’intérêt !

Le risque que le pays entre dans une spirale infernale d’endettement est devenu réel. A cet égard, le recours du pays aux marchés financiers internationaux est symptomatique du risque. 75% des emprunts levés sur le marché yankee durant ces 20 dernières années ont été opérés au cours de ces 3 dernières années. Sur 2,2 milliards d’euro empruntés sur le marché européen durant la même période, 38% environ ont été levés durant la seule année 2017 (850 millions d’euros). Le quart des emprunts obtenus du marché Samouraï en 23 ans a été acquis entre 2012 et 2014.

 

Le plus grave, c’est que tous les emprunts opérés sur ces marchés ont soulevé des polémiques. L’émission obligataire sur le marché européen effectuée en début d’année 2017 n’a pas été satisfaisante en termes de montant par rapport à ce qui était escompté et en termes de taux. Il faut rappeler également la controverse provoquée lors de l’emprunt de 1 milliard de dollar en 2015 ayant amené la Banque centrale à s’expliquer sur les raisons d’un tel montant, alors qu’initialement, l’émission obligataire sur le marché yankee était fixée à un plafond de 750 millions de dinars.

 

Quant aux émissions obligataires effectuées sur le marché Samouraï, en 2012, 2013 et 2014, elles fleurent un étrange parfum de détournement. Car, sur un total d’emprunt, qui plus est garanti par la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC) d’un montant de plus de 1670 MD, seuls un peu plus de 1400 MD sont rentrés dans les caisses de l’Etat. Les 270 MD restant sont passés à la trappe des « frais de garantie et autres dépenses ». Cela représente près de 18% du total de l’emprunt. Pire, on constate que le taux de la commission sur l’emprunt dépasse le taux d’intérêt de l’emprunt (Voir document-joint).

 

Il faudrait bien que la Banque centrale s’explique sur cette « curiosité » qui tend à accréditer l’idée d’une dette odieuse. D’autant plus que le pays devra rembourser en 2022,2023 et 2024 respectivement 25, 22,4 et 50 milliards de yen avec un taux de change dont je laisse le lecteur imaginer le niveau compte tenu de l’évolution actuelle du taux de change du yen.

11/05/2017 | 17:30
3 min
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Commentaires (15)

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cvghk
| 17-05-2017 17:52
Dès l'indépendance, les deux grands projets de la Tunisie étaient l'éducation et le planning familial pour tous. On n'était alors que 3,3 millions d'habitant en 1956. C'est grâce à la baisse du taux de natalité et à l'éducation des jeunes que nous sommes en 2017 que 11 millions d'habitant.La Tunisie n'est pas un pays agricole comme le pense beaucoup de gens. Les 2/3 du pays reçoit une pluviométrie moyenne inférieure à 300 mm qui est insuffisante pour un bon rendement céréalier ou de l'olivier. La Tunisie ne pourra pas nourrir sa population. Nous sommes arrivés à la production agricole maximale grâce aux encouragements accordés aux agriculteurs depuis 1956. Le plus important de ces encouragements est la construction des barrages qui ont permis de créer les périmètres irrigués et d'augmenter la production agricole.Mais, on a exploité toutes nos ressources en eau renouvelables et la possibilité d'accroitre les périmtres irrigués n'existe plus. Les nouveaux périmètres qu'on est en train de créer sont avec des ressources en eau non renouvelables qui vont s'épuiser bientôt.La désalinisation de l'eau nécessite de l'énergie dont nous ne disposons pas.Le coût d'un m3 d'eau d'une station de désalinisation coûte plus de 1 dinar. Le volume d'eau dans nos barrages est en train de diminuer par suite de la vase qui est en train de s'accummuler dans leur réservoir. Nous sommes en train actuellement d'étendre les cultures pluviales sur des terres marginales dont les conséquences sont la désertification qui est vécue par le tunisois par les pluies rouges qui tombent de plus en plus fréquemment sur Tunis.On est en train de fausser l'agriculture tunisienne en exportant notre huile d'olive et en important autant d'autres huiles à bas prix et en procédant à des plantations d'olivier sur ces terres marginales. L'augmentation de la production oléicole est dû au fait que les jeunes plantations qui ont été effectuées depuis l'indépendance sur les bonnes terres non marginales sont rentrés en production. Toute autre extension des oliveraies n'augmentera pas d'une façon significative la production mais augmentera la désertification ou va se faire aux dépens d'autres productions agricoles. Le nombre de tunisien sous alimenté s'est accru depuis 2011 et va s'accroitre durant les prochaines années par suite de la rareté des revenus qui proviennent d'autres secteurs que l'agriculture et qui permettent de procéder à des importations alimentaires (céréales, viande et autres). On est en train de satisfaire le besoin alimentaire du tunisien grâce aux prêts et crédits qui sont passés de 35% en 2011 à 64% en 2016.Heureusement que le gouvernement de Bourguiba a investi aussi bien dans l'agriculture que dans d'autres secteurs (tourisme, petite industrie, service). Les revenus provenant de ces secteurs nous ont permis de pouvoir importer des produits agricoles pour survivre.Ne soyons pas dupe, la Tunisie ne peut jamais arriver à l'autosuffisance alimentaire en se basant sur ses propres ressources en eau et en sol.Par conséquent, continuons à supporter les autres secteurs plus que l'agriculture pour que la Tunisie continue à avancer dans le bon chemin.Ce sont ces autres secteurs qui vont nous permettre de payer nos dettes pour que les générations futures trouvent un pays moins endetté.Pour trouver vite cet équilibre, il est primordial que la population tunisienne se stabilise à 11 millions d'habitants durant les 10 prochaines années. Par conséquent retournons au planning familial de Bourguiba pour réparer le mal causé par la Troïka. On n'a pas besoin d'avoir beaucoup d'enfants (El Banoune) dans la famille pour vivre heureux dans ce bas monde.

Dr. Jamel Tazarki
| 15-05-2017 11:06
On ne peut pas raisonner par l'absurde et dire que la Tunisie peut se permettre une population de 20 ou 30 Millions d'habitants seulement parce que les Allemands ont une population de 80 Millions d'habitants ou les chinois ont une population de 1,3 Milliards d'habitants

Si on voulait comparer la population chinoise à la population tunisienne, on ferait mieux de comparer l'indice de développement humain (IDH) de la Tunisie à celui de la chine et nous allons ainsi voir qu'un milliard de chinois mènent une vie plus paisible que 11 ou 13 Millions de Tunisiens. Je rappelle que l'IDH se base sur trois critères: le PIB par habitant (ce que l'on appelle aussi PKE), l'espérance de vie à la naissance et le niveau d'éducation.


De même si on compare L'Indice de La faim/sous-alimentation (Global Hunger Index, GHI) de la chine à celui de la Tunisie, on conclut qu'en pourcentage les Tunisiens sont beaucoup plus sous-alimentés que les chinois.

Le GHI est calculé à partir de la sous-alimentation (part de la population ayant un apport calorique insuffisant), la sous-alimentation infantile et la mortalité infantile (taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans). La notation va de 0 à 100.


De même les grandes villes chinoises sont beaucoup mieux structurées que nos grandes villes tunisiennes, je cite par exemple Chongqing où vivent 30 Millions de Chinois et ils n'ont jamais nos problèmes d'odeurs, de débordement des égouts publics ou de canalisations bouchées lors d'intempéries' ===> Il est temps de revoir et d'optimiser le développement urbain en Tunisie. Il s'agit de vérifier en permanence dans quelle mesure nos grandes villes pourraient satisfaire aux exigences d'aujourd'hui et de demain et de chercher à concilier les critères sociaux, économiques et écologiques et ceci afin de mieux répondre aux attentes citoyennes et gouvernementales.

Nos grandes villes étouffent dans des problèmes quotidiens a) de débordement des égouts, b) de ruptures des conduites d'eau publiques trop âgées et qui se fendent au moindre choc, c) du manque de moyens efficaces de traitement des eaux usées, d) de recyclages de nos déchets, etc., etc., etc. Il est ainsi irresponsable de laisser, en Tunisie, la poussée démographique galoper vers les 20 ou les 30 millions d'habitants!


C'est un fait qu'actuellement et dans le future proche la Tunisie est incapable de nourrir 13 ou même 11 Millions de Tunisiens et de leur offrir une vie agréable par ses propres ressources et ses propres moyens alors qu'en chine tout le monde mange à sa faim et tout le monde a du travail; de même les 80 millions d'Allemands mènent une vie encore plus agréable que les 11 ou 13 Millions de Tunisiens.

Je rappelle que le taux de fécondité en Chine était de 3,39 par couple en 1960, alors qu'il est aujourd'hui à 1.5 ==> oui, les Chinois ont compris qu'il leur serait impossible à long terme de nourrir 1,3 Milliards de Chinois avec leurs propres ressources et leurs propres moyens internes. ==> D'où la nécessité de freiner la poussée démographique afin de garantir un équilibre entre production et besoins nutritifs, médicaux et éducationnels de la totalité de la population.

Nous ne sommes pas préparés à nourrir et à gérer la vie sociale de 13 Millions de Tunisiens. Nos ressources naturelles ne suffisent afin de nourrir 13 Millions de Tunisiens. Nos réserves de pétrole touchent à leur fin et ne suffisent pas bientôt à satisfaire nos propres besoins.

Mon Conseil au Président de la République est de mieux contrôler la poussée démographique! Oui, tous nos problèmes socio-économiques sont une conséquence directe d'une poussée démographique exagérée que nous ne pouvons pas financer!


Très Cordialement

Jamel Tazarki

Moi
| 14-05-2017 09:38
Quelle est votre message pour Mr. Beji Caid Essebsi qui trouve que 11 millions de Tunisiens sont absolument rien par rapport à la démographie d'autres pays et d'autres villes?

Mr. Beji Caid Essebsi a même raconté une anecdote d'un politicien chinois qui a dû regarder sur sa montre pour nous calculer le nombre d'habitants en Chine à la minute près:
http://www.businessnews.com.tn/beji-caid-essebsi--le-prestige-de-letat-la-force-de-la-loi-et-la-legitimite-des-urnes,519,72156,3

Dr. Jamel Tazarki
| 13-05-2017 11:15
Je veux insister que les données démographiques fournies par notre institut national de la statistique sont partiellement fausses puisqu'elles se contredisent, en effet
-l'âge moyen au premier mariage est de 30,2 ans pour les hommes et de 26,6 pour les femmes en 1994
-l'âge moyen au premier mariage est de 33 ans pour les hommes et de 29,2 pour les femmes en 2004
-l'indice de fécondité était de 2,1 par femme en l'an 2000
-En l'an 2000 la population tunisienne était de 8,3 Millions d'habitant
-En 2017 la population tunisienne touche les 12 millions

Il y a une contradiction évidente entre les données démographiques ci-dessus fournies par notre institut national de la statistique. Et cette contradiction ne se laisse pas justifier avec l'inertie démographique.

Je m'explique: il serait mathématiquement exclu de passer de 8,3 Millions à 11-12 Millions d'habitants de l'an 2000 à l'an 2017, si la fécondité était de 2,1 par femme en l'an 2000 et si l'âge moyen au premier mariage était de 33 ans pour les hommes et de 29,2 pour les femmes en 2004 (ou de 30,2 ans pour les hommes et de 26,6 pour les femmes en 1994). ---> Si notre institut national de la statistique veut une démonstration, je suis prêt à lui en faire!


Sur le lien
http://www.leaders.com.tn/article/2097-le-vieillissement-de-la-population-tunisienne-entre-mythes-et-realites
l'auteur de l'article aboutit à la conclusion absurde et irresponsable suivante: "agir administrativement, financièrement, socialement ou même cultuellement, directement ou indirectement, pour resituer la fécondité au niveau de 3 ou 4 enfants par femme."

Je prie Mr. Slim Chaker, qui est lui-même mathématicien, de conseiller notre Très Cher Président de notre très Chère République du danger de la poussée démographique en Tunisie, et de se méfier ainsi des pseudo-études statistiques sans fondement scientifique qui ne servent qu'à tromper l'opinion publique et la classe politique!

Je prie Mr. Rached Ghanouchi d'être objectif et de ne pas entrainer le pays dans un désastre démographique et socio-économique en partant d'études empiriques partiellement fausses et faites sur-mesure afin de lui plaire. Oui, un une fécondité de 3 à 4 enfants par femme comme le conseille indirectement notre institut national de la statistique sera fatal pour les prochaines générations tunisiennes et pour la Tunisie!


J'aimerais bien rencontrer les hauts responsables de notre institut national de la statistique afin de les convaincre de la très mauvaise qualité de leurs données empiriques.


L'article sur le lien que j'ai donné ci-dessus et qui se base sur des données empiriques fournies par notre institut national de la statistique me rappelle cette histoire de thésard qui voulait démontrer que la Terre est plate:
http://www.businessnews.com.tn/un-thesard-demontre-que-la-terre-est-plate-a-partir-darguments-religieux,520,71298,3


Où sont nos intellectuels?, où sont nos statisticiens?, où sont nos mathématiciens?, où sont nos professeurs universitaires? Comment peuvent-ils se taire face à la médiocrité?


Jamel Tazarki

Emeli Sandé - Read All About It
https://www.youtube.com/watch?v=vaAVByGaON0

Dr. Jamel Tazarki
| 12-05-2017 21:33
Je parle de l'agriculture urbaine effectuée en ville. Franchement, j'adore mes patates cultivées hors sol.

Très Cordialement

Jamel

Gg
| 12-05-2017 20:54
Docteuuuuur.... des patates et des salades hors sol, quelle horreur !
De la terre, du fumier, de l'eau... du goût,voilà la vérité !
Quelle différence entre des gariguettes bio et les grosses fraises espagnoles sans goût ! De bonnes ratounes de pleine terre bio, quelles merveilleuses patates ! De belles tomates bio dont on sent le parfum à 3km!
Allez, je vous pardonne :-)

el manchou
| 12-05-2017 14:06
Chaque gouvernement s'endette un peu plus et passe la patate chaude au gouvernement suivant.

Le pays ne pourra QUE faire faillite et ne plus rembourser ses dettes.

Un moyen de faire rentrer l'argent noir dans les caisses de l'état serait d'annuler les billets en circulation et contraindre les gens à les échanger contre de nouveaux billets et taxer les fonds qu'on ne peut pas justifier ( l'inde l'a fait il y a quelques mois )

déjà-vu
| 12-05-2017 13:56
1-"une dette contractée par un régime, et qui sert à financer des actions contre l'intérêt des citoyens de l'État et dont les créanciers avaient connaissance."

2- On parle aussi de « dette odieuse » lorsqu'elle a été contractée par une dictature et qu'elle doit être remboursée lors de la transition démocratique.

Dans cette optique, ces dettes sont considérées comme des dettes du régime qui les a contractées, et non pas de l'État en entier."

wikipedia.

La "dictature" et de l'avis même de ses plus âpres contradicteurs n'a jamais été opaque sur les dettes qu'elle a contractée. Elle a toujours honoré ses engagements vers ses créanciers et tout était consigné et transparent. Tout ceux qui se sont essayé à mettre cela en doute s'y sont cassé le nez. Donc la partie 2- ne peut s'appliquer. Les institutions prêteuses ne goberaient jamais cette plaisanterie et vous riraient au nez. Elles ont toutes les vraies données.

Reste la partie 1- . C'est après 2010 que l'opacité totale a reigné sur la gestion de la dette. A l'ère de la "transparence glauque". De 2010 à 2016, personne ne sait au juste ce qu'on fait des milliards de dons, prêts et autres friandises très vaguement évoqués à la sauvette par nos démocratos en herbe...

Où voit-on ne fussent que des pierres tombales révélatrices des endroits où ont été enterré nos deniers qui nous coûtent les pupilles des yeux?

Ont-ils été employé au benefice du peuple?!

Mon oeil! Cela se serait su.

Alors, là vous avez une dette odieuse défendable. Et non un leurre pour dévier l'attention vers les cul-de-sacs

Dr. Jamel Tazarki
| 12-05-2017 11:14
On ne peut pas comparer l'année socio-économique de 1980 (voir l'article ci-dessus) et de 2017. En effet, en 1980 la Tunisie n'avait que 6,3 Millions d'habitants et avait un environnement écologique intact.

C'est vraiment triste que no hommes d'affaires et nos politiciens ne parlent jamais de l'environnement. Tous nos malheurs socio-économiques des années 2011-2017 ont été programmés sans aucune mauvaise intention (plutôt par idiotie) durant les années 80 et 90.
Des faits: la progression des exportations durant les années 80 et 90 se traduisait par une détérioration de la qualité de l'environnement. Si on incluait le prix des dégradations environnementales de la Tunisie (pollution, surexploitation) des années 80 et 90 (puisqu'on produisait à bon prix en détruisant le système écologique), on aurait un énorme déficit! Le Golf de Tunis était d'une propreté sans antécédent, la mer de Gabes était bleue claire, à Tazarka, on se baignait dans une mer bleue turquoise, etc., etc., etc.

Le Golf de Tunis avait une capacité de 50 Millions de tonnes de poisson au début des années 80, alors qu'aujourd'hui on n'y trouve pas plus que 5 Millions de tonnes de poisson. Pareil avec le Golf de Gabes. Et ceci seulement à cause des conséquences fatales de la pollution et de la dégradation de notre milieu naturel.

Les quantités de pollutions produites en Tunisie depuis les années 80 sont largement supérieures aux capacités de la nature à se régénérer. Il faut absolument se libérer de cette idée absurde que la mer est immense et serait capable d'absorber toutes nos pollutions et nos eaux usées (la pollution fécale). Notre mer est dévastée, polluée, vidée de ses ressources. On ne peut pas rester indifférent à ce genre de dégâts. Les citoyens tunisiens doivent apprendre à manier la vertu du respect non seulement des pauvres, des femmes, des enfants et des vieux mais aussi des arbres, de la terre, de l'eau et des animaux...

Nos hommes d'affaires et nos politiciens sont en train de réduire les capacités des générations futures à répondre à leurs besoins au nom de l'augmentation des exportations et la rentrée de devises étrangères.

Mr. Mehdi Jomâa ne voyait qu'une seule solution afin de sauver la République, et cette unique solution était l'introduction du gaz de schiste (alors que le gaz de schiste n'était plus rentable à cause des très bas prix du pétrole): Voir le lien suivant:
https://reporterre.net/La-menace-du-gaz-de-schiste-plane

==> Mr. Mehdi a failli ruiner le pays par ses drôles d'idées et heureusement qu'il est parti avant d'enfoncer la Tunisie dans une catastrophe écologique, environnementale et socio-économique.


La notion de développement durable et soutenable devrait être au centre de nos programmes socio-économiques. Il s'agit de concilier le développement socio-économique avec les contraintes environnementales


Le pseudo miracle économique des années 80 et 90 était au prix des dégradations environnementales de la Tunisie! Et notre économie en souffre aujourd'hui énormément! Il faut dire aussi que notre ex-troïka était le club des bornés et a accéléré ainsi la chute socio-économique de la Tunisie'


Puis, il faut arrêter de propager nos fausses statistiques démographiques afin de tromper le monde! J'ai lu récemment un article sur
http://www.leaders.com.tn/article/2097-le-vieillissement-de-la-population-tunisienne-entre-mythes-et-realites
où l'on trouve toutes les tromperies statistiques concernant la poussée démographique en Tunisie. Nous sommes fatigués de ces pseudo-scientifiques qui falsifient/maquillent les données statistiques afin de plaire à certains de nos politiciens (qui ne veulent écouter que ce qu'ils veulent entendre). Dans cet article (voir le lien ci-dessus), on peut lire que le taux de fécondité en l'an 2000 par femme en Tunisie était de 2,1 ce qui signifie que la population tunisienne devrait stagner (ce qui est mathématiquement vérifiable). Or en l'an 2000 la population tunisienne était de 8,3 Millions d'habitant et en 2017 elle touche/dépasse les 12 millions. Ce qui contredit aussi l'assertion/affirmation du même article que l'évolution démographique en Tunisie risque d'entrée dans une phase critique où le taux de mortalité serait supérieur au taux de natalité.
Nous mentir à nous-mêmes nous éloigne de notre propre vérité et nous enfonce encore plus dans les problèmes. Nous sommes victimes en Tunisie des mensonges profonds socio-économiques/politiques que l'on se fait à nous-même,

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 12-05-2017 11:12
La croissance démographique excessive en Tunisie a causé beaucoup de problème dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des transports, du logement, des soins médicaux et de la protection de l'environnement.

Je donne d'abord une explication non mathématique simple et très approximative de la poussée démographique. Comme nous le savons, chaque couple peut avoir zéro ou plusieurs enfants. Quand ce nombre d'enfants par couple est égal à 2, la population tend vers un état final stable (elle n'augmente pas et elle ne diminue pas). Ce qui fait que les parents (un couple) vont mourir un jour et vont laisser exactement deux descendants. On a donc un système en équilibre permanent. Quand le nombre d'enfants par couple est inférieur à 2, alors la population va diminuer. C'est-à-dire deux personnes (un couple) vont disparaitre un jour et vont laisser un seul ou zéro descendant. Mais à partir de 2.1 enfants en moyenne par couple, cela se complique: le nombre d'individus par génération se met à augmenter sans fin. Et cette croissance qui peut paraître lente, est en fait véritablement explosive puisqu'elle a entraîné un quadruplement de la population tunisienne en 60 ans (entre les années 1956 et 2017). Or, un demi-siècle est très vite passé! On ne peut pas continuer à ce rythme.

Ce qui aggrave encore la situation, ce sont les mariages à 16 ans ou même à 15 ans: dans ce cas particulier même une fécondité de 1,6 enfants par couple ne peut pas freiner la croissance explosive de la population tunisienne'

Ignorer la poussée démographique en Tunisie c'est reporter les problèmes à plus tard, à la période où il faudra trouver les moyens à la fois d'arrêter cette croissance et de résoudre autrement cette difficulté restée un temps camouflée

La récolte céréalière tunisienne n'a pas cessé d'augmenter, mais la quantité de grain par tunisien n'a pas cessé de se réduire à cause de la poussée démographique. Un grand pourcentage de l'accroissement annuel du revenu national est absorbé par l'accroissement de la population, ce qui absorbe une grande partie de nos fonds et freine le développement économique et social.

En 1956 la Tunisie comptait 3,3 Millions d'habitants, en 2017 elle compte 11à 13 millions d'habitant et d'après mes calculs statistiques la Tunisie aura 28 millions d'habitants en 2045. Où allons-nous et qu'elles seront les conséquences pour l'environnement?

L'équilibre à long terme entre croissance démographique et approvisionnement alimentaire est indispensable, Il faut s'attendre à ce que le taux annuel de croissance de la production alimentaire par habitant en Tunisie continue de baisser.

La croissance démographique doit diminuer afin de stabiliser la population tunisienne autour de 10 Millions d'habitants. En effet, à un état stationnaire de la productivité il nous faut aussi un état stationnaire de la croissance démographique.

Puis, je rappelle que la fermeture de plusieurs écoles primaires ou la baisse du nombre d'élève en Tunisie n'est pas un signe de la baisse des naissances comme nous le racontent certains pseudo-scientifiques, mais elle est plutôt la conséquence du fait que le nombre d'enfants âgés de 6 à 15 ans n'ayant jamais été à l'école ou l'ayant quittée avant la fin de la scolarité obligatoire s'élève à plus d'un million en Tunisie. L'écart est plus accentué selon le genre, l'âge, le milieu de résidence, ou l'activité des enfants. 67.6% des enfants non scolarisés ou déscolarisés, sont des filles. 60% des enfants concernés habitent les zones rurales et 40% sont en situation de travail.

Nous avons le choix de laisser la nature ajuster la poussée démographique en Tunisie par les catastrophes et les épidémies ou de prendre notre destin en main pour ajuster le nombre des naissances afin de garantir un équilibre entre la poussée démographique et nos ressources naturelles limitées.

Jamel Tazarki