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Chroniques
La bombe à retardement Chafik Sarsar
09/05/2017 | 15:59
3 min

 

Parfois la décision la plus dure consiste à partir. C’est parfois aussi la seule solution qui se présente.  Chafik Sarsar a démissionné ce matin. « Une véritable catastrophe !», se sont empressés de commenter les acteurs de la scène politique, dans leur majorité. La démission du président de l’instance indépendante pour les élections, ainsi que deux de ses membres, à peine le calendrier électoral annoncé, ne pouvait laisser de marbre. Après moult tergiversations, les dates des élections municipales ont enfin été rendues publiques vendredi. Mais il est clair aujourd’hui, que si cette démission est maintenue, il faudra chambouler tout le calendrier. Les élections tant attendues n’auront pas lieu en décembre 2017. Ceci est un fait.  

 

Les électeurs devront  commencer à s’enregistrer sur les listes électorales à partir du 19 juin, mais comment faire s’il n’y aura pas de capitaine pour guider le navire ? Est-ce que Chafik Sarsar a choisi le bon timing pour démissionner ? Tout porte à croire en tout cas qu’il n’avait pas de meilleur choix.

S’il a refusé de s’exprimer en détail aujourd’hui sur les véritables raisons qui l’ont poussé, lui et deux des membres de l’instance, à présenter leur démission, ces raisons ne sont pas totalement inconnues. Chafik Sarsar se retrouve aujourd’hui au sein d’une équipe qui « ne lui convient plus », une équipe «dont les principes et valeurs sont éloignés des siens » et au sein de laquelle il appartient désormais à « la minorité ».

Chafik Sarsar affirme qu’il « ne pouvait pas faire autrement », que les démissionnaires étaient « obligés » de partir. On évoque ainsi des problèmes de fonctionnement au sein du conseil de l’instance. Des problèmes qui ne dateraient pas d’hier mais qui seraient tellement graves qu’ils représenteraient « une véritable menace sur le processus démocratique ».

L’instance des élections qui a réussi, depuis 2011, à mener un travail titanesque à travers l’organisation des élections de la constituante de 2011, suivies de celles législatives et de la présidentielle de 2014, se retrouve aujourd’hui face à un écueil. Un écueil tristement connu.

 

Des problèmes de fonctionnement interne, on en a connu chez le parti au pouvoir Nidaa Tounes en pleine crise de leadership depuis 2014 n’arrivant toujours pas à organiser son congrès. On en a vu aussi au sein de l’instance de la justice transitionnelle, la tristement célèbre IVD, dont les membres n’arrêtent pas de tirer à boulets rouges sur sa présidente Sihem Ben Sedrine appelant même à son départ. On en a vu aussi au sein même du gouvernement, dit pourtant d’union nationale, où les ministres sont limogés au gré des déclarations et des pressions et où les violons sont tous sauf accordés.

Prémices d’une véritable crise au sein d’une instance clé de la transition démocratique tunisienne, ces démissions « surprise », si toutefois elles sont maintenues, compromettront à coup sur la tenue des élections qu’on attend depuis des mois et dont les dates n’arrêtent pas d’être décalées. Mais cette crise serait profitable à bien des parties, des parties qui n’ont pas du tout intérêt à ce que les élections se tiennent à l’heure actuelle et qui ne sont pas encore prêtes à les affronter car, dans l’état actuel des choses, ce serait la défaite assurée.

 

Les élections municipales, même si elles ne déchaînent pas vraiment les passions, sont vitales aujourd’hui dans la mesure où elles permettront de redonner de l’ordre à des municipalités complètement défaillantes. Les indicateurs économiques seront directement impactés par le résultat de ces élections et le changement qu’elles apporteront. C’est donc peu dire quant à leur urgence.

La démission de Chafik Sarsar, Mourad Ben Moula et Lamia Zargouna de l’ISIE n’est pas encore officielle. Les trois membres de l’ISIE auront 48 heures pour se rétracter. S’il s’agit d’un ultimatum, cette démission est passée comme une lettre à la poste. Si elle est rendue effective, c’est tout le processus démocratique et l’économie, déjà fragile, du pays qui en seront ébranlés…

09/05/2017 | 15:59
3 min
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Commentaires (10)

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bouglagem
| 10-05-2017 13:45
Comme d'habitude on commence a les
connaitre ceux qui ont toujours quelque chose a réveler
c'est souvent des pétards mouillés juste
pour créer le buzz .Ou bien on dit les
choses telles quelles sont ou bien on
la ferme
C'est devenu une maladie virale tous les jours on a eu des déclarations
de cour de maternelle
Des malotrus qui blaterent à la tv
juste pour satisfaire leur égo
Marre les voir et les entendre .Le pays
ne fonctionne que grace aux bonnes volonté de ses enfants patriotes les
contras et ceux qui les manipulent,les
politicards à deux sous dégagez fissa fissa personne n'est dupe

Gg
| 09-05-2017 21:58
"Pourquoi ça marche en France...?"
Oh, c'est assez simple. J'ai eu l'honneur d'être assesseur d'En Marche dans un bureau de vote, et j'ai pu constater que tout au long de la journée, les choses sont organisées (par le Code Électoral) de façon que tout le monde surveille tout le monde !
Cela va de la mise en place de l'urne, un moment avant l'ouverture du bureau de vote, en plexiglas transparent et fermée par deux cadenas dont deux assesseurs ont les clés, au comptage final des voix, où 4 personnes voient les bulletins et les comptent.
Durant toute la journée, les isoloirs sont vidés des bulletins inutilisés.
A l'instant du vote d'un électeur, une personne vérifie la pièce d'identité de l'électeur et prononce le numéro de sa carte d'électeur. Une autre personne lit son nom sur le cahier de la liste des électeurs et le dit à haute voix , et l'enveloppe ne tombe dans l'urne que lorsque l'électeur signe le cahier des électeurs.
Aucune erreur possible, la triche est difficile, même le décompte final est transmis au ministère devant tout le monde !
Finalement c'est facile...

G&G
| 09-05-2017 19:39
Quand on a faim on devient agressif. C'est un comportement quotidien assez fréquent constaté le mois de Ramadan.
Nos jeunes sans le sou constituent la vraie bombe à retardement. Mes statistiques m'ont dévoilé le paradoxe tunisien. En effet, d'un coté on enregistre plus de 600 milles chômeurs et de l'autre on ferme les yeux devant 600 milles qui occupent plus d'un boulot. Des enseignants en activité qui donnent des cours privés. des juges à la retraite qui se convertissent en avocats. Des médecins qui travaillent en public et en privé. Des pharmaciens devenus promoteurs tout en bloquant les nouveaux diplômés d'ouvrir des officines. Des milliers ayant l'age de retraite qui refusent de quitter leur poste pour profiter au maximum sous prétexte d'un déficit des caisses à la retraite.
Je l'avais évoqué plusieurs fois sur ce forum avec des chiffres à l'appuis sur la base d'une expérience de trente cinq années dans les zones reculées.
L'égoïsme du tunisien bat son record. la solidarité est quasi absente. Nafsi nafsi. Et on ose critiquer le comportement des medninois!? Hein!! Si j'étais à leur place contemplant chaque jour le lac de Tunis à travers les chaines de la haute bourgeoisie tunisoise j'allumerais la mèche de ma ceinture.
Beaucoup vont me responsabiliser sur ce fait en tant que zelm. Ma réponse est la suivante: Le discours de Ben Ali du 13 Août était le vrai salut pour tous les tunisiens. Dommage que ce jour là les commanditaires du 14 maudit avaient refusé d'accorder un sursis au meilleurs président de tous les pays arabes.

G&G
RCDiste et fier

HatemC
| 09-05-2017 19:38
Le parti Nida est une pourriture qui a trahi ses électeurs ... en gouvernant avec les ISLAMISMES ...

Ce qui est aberrant avec ce parti Nida créé de bric et de broc .. soit disant Laïc en Tunisie ...

il a gagné les élections et a demandé aux islamistes de gouverner avec lui ...

On voit le résultat ...

Les islamistes ont noyautés le pays ...

C'est comme si Macron qui a gagné les élections demandait au FN de partager le pouvoir !!!!

Voilà ce que Nida a fait ... TRAHIR SES ELECTEURS EN BRADANT LE PAYS AUX ISLMAISTES .... HC

Nephentes
| 09-05-2017 19:34
Apres l'IVD, l"Instance contre la corruption, l'ISIE...

On infiltre, on recrute des "talents' puis surviennent les conflits et le rapport de force

Puis l'implosion de ladite instance.

HAtemC
| 09-05-2017 19:20
Les islamistes sont partout ... ont gangrénés toutes les instances ... toutes les administrations ...

Ils imposent leur point de vue ...

Quand es ce que BCE va enfin prendre ses responsabilités ???? HC

kameleon78
| 09-05-2017 17:32
C'est monsieur et non madame, pas grave, mais j'ai parlé des assesseurs ce sont des personnes qui représentent leur parti en lice pour surveiller le bon dépouillement des bulletins, quant aux dates des élections c'est l'état qui nous les donne donc il n'y a pas besoin d'ISIE. Pour la discipline ce sont les forces de l'ordre qui doivent assurer la sécurité des locaux où se déroule le vote. (il est préférable que les forces soient à l'extérieur des bureaux de vote).

Cordialement

Cordialement

lone star
| 09-05-2017 17:10
bonjour Madame ou Monsieur
permettez moi une simple remarque ,
on ne peut comparer l'incomparable (la France à la Tunisie )! Tout simplement parceque les Tunisiens sont trop jeunes ,la démocratie n'est pas vraiment assimilée !
si vous regardez bien Hamajiya est à tous les coins de rue ,la discipline et la rigueur sont souvent absentes !!!!!

cordialement

GOD BLESS TUNISIA

GOD BLESS TUNISIANS

kameleon78
| 09-05-2017 16:48
En France on n'a pas besoin d'une ISIE, les élections sont organisées par le ministère de l'intérieur et les municipalités qui apportent leur logistique. Le jour du vote, il y a les assesseurs des partis concernés qui surveillent le bon déroulement du dépouillement des bulletins. Pourquoi ça marche en France, pourquoi on n'a pas entendu parler de malversations lors des dernières élections présidentielles? Donc une ISIE n'est pas indispensable en Tunisie.

MT
| 09-05-2017 16:41
Madame, toujours en rêve à des choses impossible, parce qu'on oubli que où Ennahda met,ses pattes rien ne passera sans qu'elle soit satisfaite en plus avant elle chantait que l'élection municipal va le faire avec Nida,mais Nida à voulu le faire tout seul, c'est une cause en plus pour saboter ces élections !