Kasserine ds les mains de Walid Benneni
a Kasserine l'ETAT Tunisienne n'existe plus
Par Sofiene Ben Hamida
Après quelques jours de tension extrême dans le pays qui rappellent à bien des égards le déclenchement de la révolution du 14 janvier 2011, le calme est revenu dans la quasi-totalité des régions. Kasserine qui a donné les premiers signes de la fronde a été déterminante dans l’apaisement de la tension. En quelques jours, par quelques manifestations, quelques marches, quelques slogans, puis par la réaction citoyenne de ses habitants, Kasserine a dénudé tous nos maux.
Le premier de ces maux est la précarité économique et sociale. C’est précisément contre cette précarité que les Tunisiens se sont révoltés. Cinq ans après, aucune solution n’a été apportée par les gouvernants successifs. Le modèle économique proposé aujourd’hui ne diffère en rien dans sa philosophie du modèle appliqué durant les dernières décennies et qui a généré le déséquilibre régional, l’hypertrophie du contingent des chômeurs et des pauvres ainsi que le sentiment d’abandon chez des milliers de Tunisiens. La révolution était censée pourtant apporter la liberté, la dignité et l’emploi aux Tunisiens, non de permettre à ceux qui n’y ont pas participé et à ceux qui étaient écartés du pouvoir d’y accéder.
Les événements de Kasserine répandus naturellement, parfois d’une manière artificielle, à d’autres régions, ne sont pas qu’une sonnette d’alarme. C’est un carton jaune à la face du monde politique tunisien incapable de se hisser au niveau des exigences réelles du pays. Il n’y a qu’à regarder les réactions du parlement, du gouvernement, de la présidence de la république pour se convaincre combien elles sont hésitantes, timorées, manipulatrices et de mauvaises foi.
Du côté du gouvernement, la première réaction était de chercher l’effet d’annonce. Après une réunion entre certains ministres et les députés de Kasserine, le porte-parole du gouvernement est sorti annoncer plusieurs mesures pour Kasserine dont notamment la création de cinq mille emplois. Mais la couleuvre était trop grandes pour les médias qui ont crié au scandale et à la manipulation, veulent bien ou puissent avaler. Bien que tous ont vu le porte-parole du gouvernement lire les mesures annoncées, directement du PV de la réunion, le ministre des finances déclare, après trente six heures de retard, qu’il y a eu une erreur de communication et que les mesures annoncées exigeaient des précisions supplémentaires. Depuis, le porte-parole du gouvernement, discrédité par ses pairs, s’est éclipsé pour laisser le ministre chargé des associations et des droits de l’Homme, monter au créneau et se morfondre à expliquer autrement, les mesures annoncées initialement, sans réussir à convaincre grand monde. Maintenant que l’orage est passé, le gouvernement se dit ne pas être pressé de prendre des décisions hâtives. Le gouvernement peut-être pas, mais le pays et les centaines de milliers de laissés pour compte le sont.
Quant aux partis de la coalition gouvernementale, ils se sont réunis surtout pour asseoir le leadership des nouveaux dirigeants du Nida. Par contre, ils n’apportent rien de nouveau pour trouver la solution à la crise qui a secoué le pays. L’exigüité de leur approche fait qu’ils avancent comme solution miracle, l’organisation d’une conférence nationale sur l’emploi. Une autre thérapie de groupe en somme.
Pour masquer toutes ces défaillances, il était trop facile, presque mesquin de faire porter le chapeau aux médias accusés d’amplifier la crise et d’exagérer les événements. C’est ce que le président de la république, entre autres responsables, a donné l’impression de faire, lors de son intervention tardive et sans aucune perspective pour les chômeurs et les démunis. C’est à croire que le président de la république cherchait à enregistrer une présence formelle sans plus. C’est ce que le gouverneur de Kasserine a cherché à faire, lamentablement, de son côté. En réduisant les événements à une simple affaire de vol, non avéré, de deux bicyclettes, il s’est montré carrément insultant envers les citoyens de Kasserine et du peuple tunisien. Au lieu d’engager une réflexion courageuse autour des problèmes, les responsables tunisiens n’arrivent pas à se défaire de leurs anciens reflexes et se complaisent dans la théorie du complot, cherchant toujours le bouc émissaire pour lui faire encaisser leurs déboires.
Les comploteurs sont là parmi nous certes, agissant cagoulés sous couvert de la nuit. Mais on s’attendait à plus de courage de la part du président et de ses ministres pour dévoiler l’identité de ces comploteurs. Il ya des silences qui s’apparentent à la compromission et qui font de ceux qui choisissent de se taire les complices de ceux qu’ils dénoncent à demi-mots. Les habitants de Kasserine et des autres régions du pays connaissent, eux, l’identité de ces casseurs et de ces comploteurs. Ils ont crées des comités civiles de défense des institutions dans leurs villes. Ils ont compris qu’ils n’ont rien à attendre de ces politiques sans éthique et ont apporté une réponse, courageuse et pratique aux casseurs.
Par Sofiene Ben Hamida
Après quelques jours de tension extrême dans le pays qui rappellent à bien des égards le déclenchement de la révolution du 14 janvier 2011, le calme est revenu dans la quasi-totalité des régions. Kasserine qui a donné les premiers signes de la fronde a été déterminante dans l’apaisement de la tension. En quelques jours, par quelques manifestations, quelques marches, quelques slogans, puis par la réaction citoyenne de ses habitants, Kasserine a dénudé tous nos maux.
Le premier de ces maux est la précarité économique et sociale. C’est précisément contre cette précarité que les Tunisiens se sont révoltés. Cinq ans après, aucune solution n’a été apportée par les gouvernants successifs. Le modèle économique proposé aujourd’hui ne diffère en rien dans sa philosophie du modèle appliqué durant les dernières décennies et qui a généré le déséquilibre régional, l’hypertrophie du contingent des chômeurs et des pauvres ainsi que le sentiment d’abandon chez des milliers de Tunisiens. La révolution était censée pourtant apporter la liberté, la dignité et l’emploi aux Tunisiens, non de permettre à ceux qui n’y ont pas participé et à ceux qui étaient écartés du pouvoir d’y accéder.
Les événements de Kasserine répandus naturellement, parfois d’une manière artificielle, à d’autres régions, ne sont pas qu’une sonnette d’alarme. C’est un carton jaune à la face du monde politique tunisien incapable de se hisser au niveau des exigences réelles du pays. Il n’y a qu’à regarder les réactions du parlement, du gouvernement, de la présidence de la république pour se convaincre combien elles sont hésitantes, timorées, manipulatrices et de mauvaises foi.
Du côté du gouvernement, la première réaction était de chercher l’effet d’annonce. Après une réunion entre certains ministres et les députés de Kasserine, le porte-parole du gouvernement est sorti annoncer plusieurs mesures pour Kasserine dont notamment la création de cinq mille emplois. Mais la couleuvre était trop grandes pour les médias qui ont crié au scandale et à la manipulation, veulent bien ou puissent avaler. Bien que tous ont vu le porte-parole du gouvernement lire les mesures annoncées, directement du PV de la réunion, le ministre des finances déclare, après trente six heures de retard, qu’il y a eu une erreur de communication et que les mesures annoncées exigeaient des précisions supplémentaires. Depuis, le porte-parole du gouvernement, discrédité par ses pairs, s’est éclipsé pour laisser le ministre chargé des associations et des droits de l’Homme, monter au créneau et se morfondre à expliquer autrement, les mesures annoncées initialement, sans réussir à convaincre grand monde. Maintenant que l’orage est passé, le gouvernement se dit ne pas être pressé de prendre des décisions hâtives. Le gouvernement peut-être pas, mais le pays et les centaines de milliers de laissés pour compte le sont.
Quant aux partis de la coalition gouvernementale, ils se sont réunis surtout pour asseoir le leadership des nouveaux dirigeants du Nida. Par contre, ils n’apportent rien de nouveau pour trouver la solution à la crise qui a secoué le pays. L’exigüité de leur approche fait qu’ils avancent comme solution miracle, l’organisation d’une conférence nationale sur l’emploi. Une autre thérapie de groupe en somme.
Pour masquer toutes ces défaillances, il était trop facile, presque mesquin de faire porter le chapeau aux médias accusés d’amplifier la crise et d’exagérer les événements. C’est ce que le président de la république, entre autres responsables, a donné l’impression de faire, lors de son intervention tardive et sans aucune perspective pour les chômeurs et les démunis. C’est à croire que le président de la république cherchait à enregistrer une présence formelle sans plus. C’est ce que le gouverneur de Kasserine a cherché à faire, lamentablement, de son côté. En réduisant les événements à une simple affaire de vol, non avéré, de deux bicyclettes, il s’est montré carrément insultant envers les citoyens de Kasserine et du peuple tunisien. Au lieu d’engager une réflexion courageuse autour des problèmes, les responsables tunisiens n’arrivent pas à se défaire de leurs anciens reflexes et se complaisent dans la théorie du complot, cherchant toujours le bouc émissaire pour lui faire encaisser leurs déboires.
Les comploteurs sont là parmi nous certes, agissant cagoulés sous couvert de la nuit. Mais on s’attendait à plus de courage de la part du président et de ses ministres pour dévoiler l’identité de ces comploteurs. Il ya des silences qui s’apparentent à la compromission et qui font de ceux qui choisissent de se taire les complices de ceux qu’ils dénoncent à demi-mots. Les habitants de Kasserine et des autres régions du pays connaissent, eux, l’identité de ces casseurs et de ces comploteurs. Ils ont crées des comités civiles de défense des institutions dans leurs villes. Ils ont compris qu’ils n’ont rien à attendre de ces politiques sans éthique et ont apporté une réponse, courageuse et pratique aux casseurs.