Entre 1.200 et 1.500 avocats ont répondu présents à l’appel lancé par l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat) et se sont rassemblés, aujourd’hui 16 mai 2024, en face du tribunal de première instance de Tunis. Ils manifestent contre les agressions ciblant les avocats et l'acte de vandalisme visant les locaux de l’ordre.
Les avocats étaient tous vêtus de leur robe noire. Ils se sont regroupés devant le siège de l’Onat qui se trouve en face du tribunal de première instance de Tunis. Ils ont été rejoints par plusieurs activistes et militants pour les droits de l’Homme. Ils ont scandé plusieurs slogans critiquant la situation du pays et les récents événements, particulièrement les actes de torture qui ont visé leur confrère, Mehdi Zagrouba.
Dans d’autres slogans, les avocats ont exprimé leur soutien à leur collègue Mehdi Zagrouba arrêté à la suite d’un raid policier visant les locaux de l’ordre le 14 mai 2024. Quelques jours avant, la police avait pris d’assaut le même endroit afin d'arrêter l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani. La scène avait été filmée en direct par France 24. Les avocats ont scandé des slogans affirmant que seul le peuple détenait le pouvoir, qu’ils ne comptaient pas renoncer aux acquis en matière de droit et de liberté et qu’ils continuaient à militer pour préserver le métier d’avocat.
Pour rappel, Mehdi Zagrouba a été interpellé à la suite d’une altercation avec des agents de sécurité au palais de justice au cours de la manifestation des avocats. Le ministère de l’Intérieur avait précisé dans un communiqué, que selon le ministère public, il s’agit d’outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions, et de violence physique et verbale contre les deux agents sécuritaires. Lors de son arrestation à la Maison de l’avocat, il a été violemment agressé. Les témoins de la scène avaient indiqué que les agents s’étaient jetés sur lui, puis l’avaient traîné par terre, le dénudant dans la foulée.
L’avocat et président de la Ligue tunisienne de défense des Droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, a indiqué à travers un statut publié, mercredi 15 mai 2024, que l’avocat Mehdi Zagrouba a été victime d'une agression et d'une torture brutale. « Le bâtonnier, des confrères et moi-même, avons constaté les traces évidentes de violence et de torture sur son corps. Le juge d'instruction et le parquet ont refusé de le soumettre à un examen médical. Le juge d'instruction a continué d'interroger Me Zagrouba jusqu'à ce qu'il vomisse et s'évanouisse. Malgré tout cela, le juge d'instruction a émis un mandat de dépôt à son encontre alors qu'il était inconscient et gisait par terre. Après les arrestations arbitraires, les procès malveillants, les agressions et les perquisitions, nous en sommes arrivés aujourd'hui à la torture. Jusqu’où ces injustices ? », lit-on dans le témoignage de Bassem Trifi.
Pour ce qui est de Sonia Dahmani, les forces de l’ordre ont pris d’assaut, le 11 mai 2024, les locaux de la Maison de l'avocat de Tunis où s’était réfugiée celle-ci après avoir fait l'objet d'un mandat d'amener. D’après la vidéo publiée par l’activiste et militante Asrar Ben Jouira présente sur les lieux, les policiers se sont introduits une première fois à l’intérieur des locaux de l’Ordre des avocats afin d’embarquer Sonia Dahmani. Les policiers, en tenue civile, portaient des cagoules comme s'ils s'apprêtaient à arrêter un dangereux criminel. Un deuxième groupe est revenu par la suite au même endroit afin d’arracher aux journalistes leurs équipements. Lors de ce deuxième assaut, les policiers ont arraché le matériel de la chaîne France 24 et embarqué le caméraman Hamdi Tlili. Il a été relâché par la suite, mais son matériel a été totalement saccagé.
Il est à noter que Sonia Dahmani est poursuivie dans trois affaires. La première est liée à ses récentes déclarations lors d'un passage médiatique sur la chaîne télévisée Carthage +. La deuxième affaire porte sur une autre déclaration plus ancienne. La troisième affaire a été initiée à la suite d'une plainte déposée par la ministre de la Justice, Leila Jaffel.
A la même date, les deux animateurs radios Borhen Bssais et Mourad Zghidi ont été, également, arrêtés et conduits à la caserne d’El Gorjeni. D’après leurs avocats, ils ont été interrogés au sujet de déclarations et passages médiatiques. Ils ont été détenus jusqu’au 15 mai 2024, date à laquelle un mandat de dépôt a été émis contre eux. Les avocats ont considéré que le dossier de l’affaire ne comportait pas de preuve d’atteinte à autrui via des systèmes d’information.
S.G
Aucun citoyen n'est au-dessus des lois et force doit rester à la loi.
Personne n'est au dessus de la loi.nest ce pas
Leur attitude ressemble étrangement à celle des gouvernements occidentaux qui soutiennent, financièrement, matériellement et médiatiquement tête baissée, les sionistes en Palestine. Mieux, ils récusent tous ceux qui défendent les règles élémentaires de droit. Telles attitudes et telles autres ne peuvent que discréditer les uns et les autres malgré leur poids.