Béji Caïd Essebsi a accordé une interview au journaliste Mourad Zeghidi diffusée sur la chaîne Al Wataniya ce soir du lundi 20 mars 2017.
Lors de ce rendez-vous donné aux Tunisiens à l’occasion du 61ème anniversaire de l’Indépendance tunisienne, le chef de l’Etat a survolé certaines grandes questions qui font l’actualité tunisienne, notamment, le dossier sécuritaire, celui des finances publiques, des relations avec l’étranger, de la loi 52 et de la crise au sein de Nidaa Tounes. Aucune annonce n’a cependant été faite à cette occasion, mais un simple rappel général de positions déjà annoncées auparavant par Béji Caïd Essebsi.
Dans cette interview, Béji Caïd Essebsi a voulu donner un message optimiste tout en soulignant, tout de même, qu’il fallait rester réaliste. « Il y a beaucoup d'espoir, il faut du travail et des sacrifices. […] Pour avancer, il faut des sacrifices et de la patience », a-t-il dit. « Le chemin de la démocratie est très long ».
Commentant la situation sécuritaire en Tunisie et les avancées faites en matière de lutte antiterroriste, le chef de l’Etat a affirmé que « même si on ne peut pas dire que le terrorisme a été entièrement vaincu, il n’a plus la même envergure qu'en 2015 et ne présente plus le même danger ». « Notre situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée, du point de vue de notre préparation, ainsi que de nos équipements. Je suis optimiste à ce niveau ».
Il a ajouté, dans ce sens que « le terrorisme a une dimension régionale. On ne peut le vaincre sans aide étrangère. D’ailleurs on collabore avec les USA dans ce sens » rappelant la livraison d'équipements militaires par les Etats-Unis.
Au sujet des relations de la Tunisie avec l’étranger et des réformes auxquelles appelle le FMI, BCE déclare : « Notre situation économique nécessite des réformes fondamentales, voire même structurelles. Le FMI apprécie ces réformes […] Même si on collabore avec des pays étrangers, la décision de la Tunisie reste indépendante et souveraine ».
Le chef de l’Etat a aussi commenté la situation économique en Tunisie affirmant : « La situation des finances publiques n’est pas bonne, n'allons pas jusqu'à dire catastrophique. Il faut assurer une croissance pour garantir les emplois. Il y a des indices positifs, notamment en ce qui concerne la production du phosphate et le tourisme ». « Si on a peur pour le versement des salaires, c’est à cause de la situation du budget de l’Etat. Notre situation économique est déplorable », a-t-il aussi souligné.
L'un des sujets abordés lors de cette interview a été la crise qui secoue Nidaa, notamment après le scandale des enregistrements fuités. « Je n’ai plus de parti, j’en avais un mais ce n’est plus le cas depuis que j'ai été élu président […] Nidaa Tounes est en train de changer. Je ne veux pas entrer dans les détails de la crise » a-t-il dit ajoutant qu’il n’interviendrait que si l’intérêt national était en jeu. Il a ajouté, dans ce sens, que si Leila Chettaoui est aujourd’hui accusée d’être derrière cette fuite « ceci n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit à la tête de la commission parlementaire d’enquête sur l’envoi des jeunes vers les zones de conflit ».
BCE a aussi tenu à souligner que si l’UPL de Slim Riahi, unique parti à s’être retiré, ne fait plus partie de l’équation, ceci ne met nullement un terme au gouvernement d’union nationale. Il a aussi rappelé sa position « contre la peine de prison dans le cadre de la Loi 52 », en précisant : « Je suis toujours contre la peine pénitentiaire pour les jeunes ayant fumé un joint pour la première fois. J’essaye d’intervenir par le biais de la grâce présidentielle ».
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CommenterIl n'a plus de partie
Du réchauffé
La Tunisie est orpheline et cherche désespérément leader pour la faire sortir du gouffre.