Une démocratie que l'on cherche à étouffer lentement.
En silence.
Dans l"indifférence, l'irresponsabilité ou la résignation générale.
Depuis l'éviction de Habib Essid, BCE a nommé son docile poulain, Youssef CHAHED, afin de reprendre la main sur l'exécutif tunisien.
AU MÉPRIS DE LA CONSTITUTION.
La majorité gouvernementale, à peine remaniée, continue de reposer sur une alliance contre nature mais dictée par nos "bonnes fées" et autres créanciers.
Ce gouvernement, rappelons le, recycle nombre de personnalités de l'ancien régime, et en particulier, fait passé soigneusement sous silence, d'hommes de mains et anciens tortionnaires de benali à la sécurité intérieure.
Le gouvernement Chahed a pour but principal d'appliquer le discret mais impitoyable diktat du FMI : la Tunisie a signé en mai 2016 un accord de mécanisme élargi de crédit, c'est-à-dire un prêt à hauteur de 2,8 milliards de dollars en échange de l'application d'un plan d'ajustement structurel, le deuxième depuis janvier 2011.
Or, fait également soigneusement passé sous silence, les programmes de contraction budgétaire menés depuis 2014 ont lamentablement échoués : le déficit et la dette publics ont explosé en 2016 par rapport aux prévisions, forçant le FMI et les autorités du pays à revoir leurs estimations à la baisse .
L'endettement public s'emballe, atteignant 66,9 % du PIB en juin 2017 (contre 41 % fin 2010).
Le FMI a fait de la diminution de la masse salariale l'un des objectifs prioritaires pour la Tunisie.
Or notre État ne réalise pas d'investissements publics : il cherche plutôt à promouvoir des « partenariats public-privé », qu'il faut considérer comme des investissements privés aidés par l'État, ET CE AUPRÈS D'INVESTISSEURS QUI S'INTÉRESSENT AUX SECTEURS ECONOMIQUES NON PRODUCTIFS.
Résultat CATASTROPHIQUE ; notre économie se contracte et, mécaniquement, les salariés refusant de subir une pression sur leur revenu deviennent trop chers pour un État dont les sources de financement autres que la dette externe viennent à manquer.
Et ce dans un contexte de dégringolade inédite du pouvoir d'achat, depuis plus de cinq années déjà.
A cela s'ajoute un subtil mais RÉEL RESSERREMENT DES LIBERTÉS PUBLIQUES ET UNE PRESSION ACCRUE SUR LES JOURNALISTES, toujours dans la passivité générale.
La lutte contre la corruption est biaisée, instrumentalisée par l'oligarchie semi-mafieuse dominante, tout aussi corrompue que les barons de l'économie informelle : sont arrêtés ici et là des hommes d'affaires liés à des activités frauduleuses ou de contrebande, mais, dans le même temps, la loi de « réconciliation » qui vise à offrir l'impunité aux corrompus de l'ère Ben Ali a été finalement adoptée par le parlement tunisien le 13 septembre dernier.
LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION EST UNE GUERRE DE CLANS MAFIEUX, VISANT A RECONQUÉRIR DES TERRITOIRES PERDUS.
On prend les mêmes et on recommence !