Par Ithar Elheni
La récente déferlante d'arrestations et d'intimidations qui a balayé notre pays ces derniers jours, semble avoir réussi à semer la terreur parmi certains, à réduire au silence les voix dissidentes et à décourager bien des esprits.
Avocats, journalistes, activistes, personne n’est à l’abri. Il est donc légitime de se demander : Où va ce pays?
La terreur..
Dans un accès de folie, le régime autoritaire et putschiste n'admet désormais plus aucune opposition à sa "politique" complotiste et populiste. Ce bulldozer mis en marche depuis quelques années semble, comme tout corps en chute libre à la fin de sa trajectoire, atteindre l’apogée de sa vitesse avec une fréquence d’arrestations sans précédent. Certains pourraient penser à tort que le moment de se rétracter est venu, sauf que, bien au contraire, il faut demeurer inébranlable. Et pour cause, si la libre expression a ce pouvoir de perturber autant les despotes, c'est une confirmation supplémentaire de sa capacité à défier et à déstabiliser les fondements même de leur autorité tyrannique.
Malgré les intimidations, les journalistes en premier lieu, ne doivent en aucun cas fléchir. La noblesse de leur profession et de leur mission réside dans leur capacité à s'exprimer librement et à défier tous les obstacles d’où qu’ils viennent pour révéler la vérité. Aujourd'hui, et plus que jamais, les plateaux de télévision et de radio ont le devoir de s'engager dans des débats politiques et de dénoncer ouvertement la censure, la violation des droits fondamentaux et les décrets liberticides. C'est le moment de prendre la parole, sinon de se taire à jamais...
Ce peuple vaut-il la peine de se battre ?
Tous les peuples, quelle que soit leur culture ou leur degré de conscience valent la peine de se battre pour leurs droits et libertés. Il n’a jamais été du ressort de monsieur tout le monde de militer pour des changements d'envergure. Depuis toujours, ce défi a été mené par une minorité dénommée élite. Bien que le terme "élite" soit considéré par certains comme inadapté en raison de son caractère distinctif, il est utilisé ici pour désigner ceux qui, penseurs et activistes, parviennent à influencer les civilisations.
Le peuple tunisien a été longtemps sous le joug d'un régime oppressif, et comme tout individu affecté par le syndrome de Stockholm, une partie de ce peuple trouve difficilement du réconfort en dehors d'un régime tyrannique et despotique. Bien que les rares individus qui résistent encore et s'opposent à cette dérive autoritaire ne bénéficient pas d'une immense popularité auprès de leurs concitoyens, l'Histoire retiendra leurs noms et témoignera de leur honneur. C'est un honneur et une fierté que leurs enfants hériteront, tandis que d'autres hériteront déshonneur et avilissement. Bien que l’équation semble être déséquilibrée, avec les concessions consenties par certaines personnes et leurs familles, il est nécessaire d'agir par amour pour la patrie, par amour pour la liberté ou encore par mépris pour la servilité…
Dans ce combat contre l'oppression et la tyrannie, il est vital de garder espoir et de se donner corps et âme pour ce petit pays qui apprend la démocratie. Malgré les obstacles et les dangers, restons fermes dans notre engagement envers la vérité et la justice.
Alors que nous affrontrons les défis du présent, gardons à l'esprit le mythe de Sisyphe, mais un Sisyphe heureux qui réussit à pousser encore plus loin son rocher car luttant pour garantir un pays meilleur pour les générations futures.
Pour revenir à notre Sisyphe est-il heureux, un imbécile ou les deux, c'est à dire un imbécile heureux?
L'obstination de Sisyphe peut-être vue comme de la persévérance, une qualité très recherchée, ou bien de la stupidité, ce qui me fait penser au régime en place et à sa tête vous savez qui.
Selon la physique classique (donc non quantique), Mère Nature est déterministe, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Notre Sisyphe n'a pas cessé de pousser son cailloux depuis cinq ans vers le sommet de la colline (de Carthage Byrsa) espérant ainsi atteindre les sommets stratosphériques, mais une fois au sommet, Mère Nature le rappelle à l'ordre en usant de son irrésistible attraction gravitationnelle. Sisyphe s'obstine et n'a jamais pensé à changer de stratégie.
Trop tard, Sisyphe est maintenant en chute libre, un mouvement uniformément accéléré, sa vitesse de chute augmente à mesure qu'il s'approche du sol, comme les soubresauts d'un agonisant devenant de plus en plus violents à l'approche de l'instant t.
Sisyphe ne dispose pas de parachute,
mais juste d'une toile d'araignée pour arrêter sa chute (de popularité). Une toile tissée de mensanges (a web of lies), de fusées rouillées, de batailles contre des moulins à vent, d'arrestations abusives, de séquestration d'opposants, de haine raciale et bien sûr de limogeages. Cette toile est très fragile et bien poreuse pour atténuer une chute, même pas celle d'une moustique et Mère Nature finira par dire son dernier mot.
Reste les valeureux journalistes, qui continu à exercer leurs métiers avec conscience, courage et honneur, bravo Mme et M°.
Sinon vous avez tort , ce n'est pas l'élite qui initie le changement. Le rôle de l'élite n'est pas de mener la lutte mais de nourrir le peuple d'idées qui doivent maturer en son sein et faire évoluer ses m'?urs pour que ce qui était accepté hier deviennent intolérable demain.
L'échec et le déshonneur de l'élite arabe est de vouloir éclairer le despote au lieu de s'adresser au peuple. Ensuite on ne peut reprocher a ce dernier de se tourner vers le premier populiste qui va lui témoigner du respect au lieu de le trouver trop sale pour qu'on s'adresse a lui.
Alors je serai d'accord avec Ithar pour dire: il ne faut pas baisser les bras, non pas pour fermer cette mauvaise parenthèse dans notre histoire (ça prendra un miracle a mon avis vu le QI moyen), mais au moins pour se ranger au bon côté de l'histoire. J'ai pas changé les choses dans mon pays vers le bon ca c'est vrai, mais au moins j'ai pas rajouter a ses malheurs.