L’Ordre national des avocats (Onat) a décidé à l’issue d’une réunion d’urgence, tenue mercredi 15 mai 2024, de décréter une grève générale nationale le jeudi 16 mai. Les avocats de toutes les régions sont appelés à participer massivement, en robe, au sit-in de protestation prévu devant le palais de justice. Ils sont également priés de poursuivre le boycott de la police judiciaire jusqu’au 21 mai.
Cette deuxième grève nationale en l’espace de quelques jours intervient après l’intrusion de la police, une nouvelle fois dans la Maison de l’avocat, le 13 mai, et l’interpellation musclée de l’avocat Mehdi Zagrouba, puis le constat de sévices subis par le jeune avocat pendant sa détention.
L’ordre a relaté les faits qui s’étaient déroulés le jour-même lors de la comparution de Mehdi Zagrouba, affirmant que celui-ci a été victime d’actes de torture perpétrés au centre de détention. L’ordre affirme que le juge d’instruction a constaté les traces de violences sur le corps de Me Zagrouba, ce qui a entrainé une demande de le faire examiner par un médecin légiste et d’interrompre l’audition. Cependant, la défense a été informée, plus tard, qu’il n’était pas possible que le médecin l’examine pour des raisons sécuritaires.
L’Onat a indiqué que l’état de santé de Mehdi Zagrouba s’est par la suite dégradé, qu’il a perdu connaissance et qu’un mandat de dépôt a été émis à son encontre à ce moment-là, en dépit de la gravité de sa situation. Il a de ce fait été transporté à l’hôpital, accompagné par le bâtonnier.
L’Ordre des avocats a considéré que les sévices subis par Mehdi Zagrouba au centre de détention constituent un crime de torture passible de poursuites pénales. Il en a fait porter l’entière responsabilité aux agents qui lui ont fait subir ces actes de torture documentés par le juge d’instruction.
Le communiqué de l’ordre, publié vers 1 heure, indique enfin que la grève ne concernera pas les affaires très urgentes afin de ne pas nuire aux intérêts des justiciables.
I.L