Il est difficile de voir plus loin que le bout de son nez. Cela le ministère de l’Education ne le sait que trop bien.
Jeudi soir, veille du Mouled, le ministère de l’Education nationale annonce que les écoliers reprendront les cours lundi 4 décembre. Pour cela, il se contente d’un communiqué de trois lignes publié sur sa page officielle Facebook, vers 20h. Un communiqué qui sera, bien sûr, automatiquement repris par les médias dans les minutes qui suivent sa publication.
Le ministère estime que c’est suffisant pour toucher tous les Tunisiens. Les services de communication ont fait leur travail, ils ont rendu publique une information importante que les élèves et parents tunisiens attendaient depuis des jours. Ils peuvent désormais se déconnecter et vaquer à leurs occupations ordinaires.
Samedi matin, journée officiellement proclamée de vacances scolaires, la fête du Mouled passée, trois écoliers bravent le froid à moins de 10 degrés, se lèvent à 6h du matin, font 10 km à pied et se rendent à leur école pour suivre leurs cours comme d’habitude. Leur faute ? Ils ont jugé bon d’écouter leurs enseignants qui les ont informés, la veille du Mouled, que samedi sera un jour de classe.
Dans leur grande sagesse, les services du ministère qui ont choisi de faire volte-face à la dernière minute. Après que les enseignants aient fait le tour des classes, en usant des moyens de communication traditionnels à leur disposition, pour annoncer aux écoliers qu’ils devront reprendre les cours le lendemain du Mouled, le ministère vient annoncer le contraire.
Oui, on estime que l’info est parvenue à l’ensemble des Tunisiens. Parce que la majorité écrasante des Tunisiens est connectée, qu’elle a accès aux réseaux sociaux, à internet et aux chaînes TV. Tout le monde ne peut donc qu’être au courant.
Ceux qui, comme un nombre non négligeable de Tunisiens, sont déconnectés du monde extérieur, sont bien sûr oubliés. En bordure des villes, dans des bourgades dépourvues d’électricité, de télévision et même de connexion internet (si si). Dans ces bourgades où aller à l’école reste un luxe réservé à ceux qui tiennent encore le coup, où les enfants sont sortis des classes les jours de récolte pour aider leurs parents et où les enfants qui arrivent à terminer leurs cursus ne sont pas la majorité parce que « à quoi bon continuer ? ».
Des enfants qui n’ont accès ni aux routes goudronnées, ni à l’électricité, ni à la télévision, encore moins à internet, pour qui aller à l’école chaque matin et rentrer chez soi relève de l’exploit héroïque, restent complètement zappés de la carte. Non seulement ils finissent par quitter les bancs de l’école à un âge ou d’autres rêvent encore de métiers prestigieux, mais aussi nombre d’entre eux le font, tristement lucides du maigre avenir qu’on leur miroite.
Il serait ridicule de pointer du doigt (encore et encore) les services de communication d’un ministère. Il est de notoriété publique que le gouvernement tout entier a du mal à communiquer correctement.
La communication est en effet une chose surfaite lorsque l’on a du mal à prendre une décision aussi simple que de fixer une date. Pourquoi est-ce si compliqué de se mettre d’accord sur une date ? Pourquoi est-ce si compliqué de fixer les dates des vacances scolaires plusieurs jours à l’avance ? Pourquoi faut-il attendre jeudi soir, 20 heures passées, pour dire aux écoliers qu’ils n’auront cours que lundi ? Pourquoi ne pas le décider avant même de connaître la date du Mouled ou de l’annoncer le jour même ? Le communiqué du ministère ne rime à rien, surtout qu’il est uniquement adressé à ceux qui ont accès à la TV et à internet de surcroit. Et ceux-là, contrairement à ce qu’on croit, ne font pas la majorité.
C’est chaque année la même rengaine. Ce qui est encore plus ridicule c’est que les fêtes religieuses demeurent à chaque fois empreintes d’un suspense insoutenable. Les Tunisiens restent scotchés à leur télévision chaque veille de l’Aïd pour attendre le Mufti prononcer les mots fatidiques. Aïd ou pas Aïd. Ce n’est pas avant 20h que l’on apprend chaque année si on devra travailler. Les entreprises ne savent pas si elles seront ouvertes ou fermées, il est impossible de donner un rendez-vous professionnel, de programmer une réunion, un emploi du temps.
Nous sommes en 2017, et chaque fête religieuse ramène son lot de flou. Même lorsque leurs dates sont fixées bien à l’avance, on s’arrange quand même pour y ajouter une bonne couche de flou bien opaque. Un folklore habituel qu’une mauvaise communication et une évidente méconnaissance des citoyens tunisiens n’arrangent pas…
Commentaires (8)
CommenterILS S'EN TAPENT ..
@Hatem Chaieb : vous vous trompez
@ tcharbé de la tête
@HatemC : je sais, tu es jaloux de ma situation, épicétout
Je peux mettre mon 9amis et ma femme sa burqa.
Tu es jaloux parce que j'ai 4 femmes dont 2 CONverties blondes aux yeux bleus, "Deutsche Qualität".
@ chtarbé chater l'allocataire
90% des musulmans en France ... Belgique .. Allemagne .. ne vivent que d'allocations sociales .... et ne travaillent pas ... trainent dans les rues comme des âmes en peine ... es ce que les allocations te suffisent pour vivre dignement ?????????
Vous voilez vos femmes et vos filles ... vos gosses deal ... et vous criez au racisme ....
Tout est un dû pour vous la vermine islamiste ...
Tu veux nous faire croire que tu ecris au second degré or c'est pas foutu nature de musulman sans dignité ... sans personnalité qui vit de RAPINE au croche des zallemands ... et comment te perçoivent les zallemands ???? comme un minable un gagne petit ... Tu crois impressionner les Tunisiens avec ta mentalité de merde ????????????????? HC
Les Allemands ont bien babba nawwel ?
Heureusement que mes enfants ne participent pas à ce genre de festivités, j'ai réussi à les protéger du vice et les inciter à la vertu salamiste.