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Chroniques
Moncef Marzouki : Bonté divine, pourquoi il n'a pas choisi de se taire !
12/02/2017 | 15:59
4 min

Il fallait s’y attendre. Les propos de Moncef Marzouki traitant la société tunisienne de tous les maux ont suscité un tollé général. Dans une émission diffusée jeudi dernier sur la chaîne qatarie Al Jazeera, il a affirmé qu’à son retour de l’étranger, il a « découvert comment fonctionne la société tunisienne : le favoritisme, la corruption, le travail mal exécuté, le mensonge, l’hypocrisie.. ». Après de telles affirmations, il était naturel que les critiques, parfois acerbes, diffamatoires même, fusent contre Moncef Marzouki. Seuls quelques uns, par amitié pour certains, par vassalité pour d’autres, continuent de soutenir l’ancien président provisoire de la République. La subordination d’Imed Daimi a atteint un seuil qui lui permet même de qualifier Marzouki de grand penseur. Seul bémol, c’est que Daimi n’a jamais brillé par la perspicacité de ses jugements.

 

Il ne s’agit pas de verser dans un patriotisme puéril qui frise le déni de notre réalité, ni d’interdire à Moncef Marzouki de donner son avis sur la société tunisienne  et d’user de son droit fondamental et inaliénable à la liberté d’expression. Il s’agit simplement de relever à travers le discours de Marzouki et son contexte, les incohérences anciennes et présentes du personnage.

En effet, si telle est l’idée que Moncef Marzouki porte sur la société tunisienne, pourquoi s’est-il précipité, au début de l’année 2011, pour quitter son eldorado français et rentrer à Tunis pour profiter largement des bienfaits d’une révolution à laquelle il n’a pas participé ? S’est-il d’ailleurs demandé un seul instant comment une société qu’il juge aussi sordidement peut-elle couver puis réussir une révolution aussi extraordinaire et atypique que celle du 14 janvier 2011 ?

 

La haine qu’éprouve Marzouki envers le peuple tunisien, il n’y a pas d’autres mots pour décrire ses propos chez ses amis d’Al Jazeera, les Tunisiens l’ont sentie très tôt. Maladroitement, ils lui ont rendu la pareille, parfois d’une manière violente, comme à la Kasbah où les assaillants de la place du gouvernement ont refusé que Marzouki leur rende visite et l’ont chassé vigoureusement. Il en est reparti  avec les cris, les noms d’oiseaux, des coups sur le crane et les lunettes brisées. Les jeunes de Sidi Bouzid lui avaient réservé le même accueil et lui ont confisqué son portable et interdit de prononcer un discours. Au cours des élections pour la constituante, en octobre 2011, le candidat Moncef Marzouki avait peiné pour avoir la confiance de quelques milliers d’électeurs lui permettant de siéger à la chambre sans plus. Et s’il avait été désigné président provisoire de la République, ce n’est ni par le suffrage universel, ni par la volonté du peuple de la Tunisie, mais uniquement par la volonté de ses alliés islamistes.  A l'élection présidentielle de 2014, même avec le million de voix qui lui a été réquisitionné par Ennahdha, les Tunisiens lui ont préféré Béji Caïd Essebsi. Aujourd’hui, Moncef Marzouki et son parti sont accrédités de moins de un pour cent dans les sondages. Il semble que la sagesse populaire s’est exprimée.

 

D’un autre côté, si tel est l’avis que porte Marzouki sur ses concitoyens et sur la société tunisienne, pourquoi ne l’exprime t-il pas à l’intérieur du pays où la liberté d’expression lui est, comme pour tout Tunisien, garantie ? Sur le plan éthique, il est connu, ici et ailleurs, qu’un responsable en exercice ou pas, se refuse de porter des critiques sur ce qui se passe dans son pays à l’étranger. Les propos de Marzouki sur Al Jazeera constituent donc un écart éthique et moral qui ne le rend pas meilleur que le peuple qu’il stigmatise. Les maux de la société tunisienne sont nombreux et il est du devoir de tous d’en discuter pour les traiter. Mais il est impératif d’en parler uniquement à l’intérieur du pays, entre Tunisiens. Cela s’appelle le minimum patriotique. Sauf si les engagements financiers de Moncef Marzouki avec Al Jazeera, anciens et désormais publics, l’empêchent d’adopter une attitude plus raffinée et transcendent tous les autres engagements.

 

Enfin si tel est l’avis que porte Moncef Marzouki sur sa société, pourquoi n’a-t-il rien fait durant ses trois longues années au palais présidentiel de Carthage pour changer les maux de la Tunisie : «..le favoritisme, la corruption, le travail mal exécuté, le mensonge, l’hypocrisie.. ».  En les regardant de plus prés, ces calamités ne sont-elles pas précisément les mêmes qu’on attribue à l’action présidentielle de Moncef Marzouki ? Bonté divine, pourquoi n’a-t-il pas choisi de se taire !   

12/02/2017 | 15:59
4 min
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Commentaires (32)

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Boubou
| 18-02-2017 19:22
C'est un ' du cirque des qataris!

Omar
| 17-02-2017 05:28
Les articles qui ont provoques plus de reaction concerne Marzouki. Alors pourquoi tant d attention a UN Majnoun ? '''''' '' ''''''

chaker
| 16-02-2017 15:24
Qui peut se rappeler en Tunisie de ce qu'avait fait Marzouki en tant que Président de la République pour débarrasser son pays de tous les maux dont il souffrait et qu'il énumère aujourd'hui de manière si « élégante » ?
Nous devons tous à la vérité de dire que nous sommes, nous Tunisiens, loin d'être parfaits. Certains d'entre nous sont parfois adeptes du moindre effort. D'autres sont nonchalants. D'autres aiment regarder le temps passer. Mais cela autorise-t-il un ancien responsable politique à adresser, de l'extérieur du pays, une salve de critiques à l'encontre de ses concitoyens. Plus grave encore, de quelques cas, il fait une généralité et donne de l'ensemble des Tunisiens une image déformée, vue à travers le prisme des ressentiments et de la haine, celle d'avoir été balayé par le vote démocratique et renvoyé à sa condition première d'opposant ou d'anonyme.
Président, Marzouki n'a rien accompli de grand'.ni de petit. Il ne demandait rien de plus à l'époque que d'occuper le palais le plus longtemps possible. A le regarder on avait l'impression qu'il n'en revenait pas d'être là où il était, comme si l'homme avait réalisé le rêve de sa vie et que sa seule ambition était d'être derrière le bureau naguère occupé par Bourguiba.
L'Histoire lui a donné une chance de briller' Il a brillé par ses incompétences et sa médiocrité. Et ce qu'il a dit des Tunisiens le déshonore, à la fois en tant que citoyen, et en tant qu'ancien président.

Mouzal
| 15-02-2017 16:37
Bonjour Mr SBH,
La question que vous posez, pourquoi n'a-t-il pas choisi de se taire est trop lui demander: Il ne sait pas faire!
A mon avis nos journalistes gagneraient à plus d'investigation sur le parcours et les relations, s'il en a encore, de 3M.
Il demeure toutefois fort et imbattable dans le 3D:
Dénigrer, Diviser et déchirer.
Il est vrai qu'il est dans une troisième dimension! tout comme il faisait partie de la bande des 3, de la Troïka! et il a tiré trois ans à la tête de l'Etat.
Décidément ce chiffre 3!

sss
| 15-02-2017 09:12
de se faire remarquer! j'existe! je suis là !

Atlas69
| 14-02-2017 06:28
Quoi qu'il arrive on ne dirige pas un pays avec un esprit de vengeance.

En se débattant de la sorte comme un chien acculé , Marzouki le malade mental voit deja la fin de sa pseudo carrière politique qui a seulement été animé par la farce qu'a constitué la seule révolution démocratique dans le monde qui va être vouée à un échec certain.

Le creux voir le gouffre économique et social que connait actuellement la Tunisie n'a pour conséquence que de son instabilité politique , du jamais vu dans l'histoire puisqu'en général ce type d'effondrement ne doit son origine qu'aux lois du marché, catastrophe climatique ou de guerre.

Les Tunisiennes et Tunisiens se sont fourrés dans une impasse dont la sortie ne pourra s'établir que par l'élimination des sang-sucs qui se sont greffées lors de la colère sociale de 2011.

La progression de cette chute est encore devant eux et elle n'est pas prête de s'arrêter.

Bon courage.

aoc
| 13-02-2017 18:36
Nous savons tous que la Tunisie a encore des progrès à faire. - Mais c'est exactement pour cela que nous y travaillons sans relâche, par amour pour le pays et ses habitants qui méritent mieux.

Alors, il y a des hommes politiques qui se déplacent pour contrôler le (mal-) fonctionnement de l'administration pour pouvoir améliorer la vie des citoyens. - Mais ce ne sont pas ses actes-là qui sont dans notre mémoire pour ce monsieur, mais plutôt des discours incendiaires. Alors, taisez-vous, Monsieur.

Bourguibiste
| 13-02-2017 15:09
Les propos de Marzouki sont encore en dessous de la vérité. Je vous invite à relire Jhon Whyn Peuple de gueux.


Tunisienne
| 13-02-2017 12:29



Aussi contestable soit-il (et il est contestable sur un tas de choses), on n'a pas jamais vu ou entendu BCE nous insulter depuis l'étranger. Des fois, il est même exaspérant à force d'en rajouter dans le blanchiment de nos islamo-fascistes et terroristes !


Je vois là de quoi établir une différence fondamentale entre l'envergure d'un Chef d'Etat et l'envergure d'un Chef de clan par exemple !





HatemC
| 13-02-2017 11:27
Aux 2 de tensions qui le soutiennent

*** ...
Pourquoi les déglinguer de la cafetière ??? C'est facile ....

PARCE QUE LE LINGE SALE SE LAVE EN FAMILLE ... et ne va pas dénigrer sa famille chez les autres bandes de va nu pieds et d'inutiles personnage ...

La Tunisie vous renie comme elle renie ce bouffon ...
Vous êtes TOUS des maniaco dépressifs ... des bipolaires ...
Vous comprenez ou pas ...???? les imbéciles de service .. On ne va pas dénigrer la Tunisie chez les bédouins ou autres ... quelle *** ces gens ... Quand on a un minimum d'éducation on ne DÉNIGRE sa famille ... mais on a à faire @ des voyous ... pour la plupart des zimigrés sans aucun niveau ... aigris ... tout comme votre HARKI ... *** Marzoughi ... le vendu lécheur *** des bédouins ...

La Racaille comme vous ... on la MEPRISE ... Hatem Chaieb