La dernière visite de Béji Caïd Essebsi en France pour le One Planet Summit ne semble pas avoir été bien relayée par les médias tunisiens. Du moins, pas suffisamment au goût de ceux chargés de l’image présidentielle. Pour parer à ce problème, on n’a pas trouvé mieux que d’offrir des devises au géant mondial Facebook pour sponsoriser la page de la présidence et relayer un peu plus la visite de Béji Caïd Essebsi et ses salamalecs avec les chefs d’Etat croisés ou rencontrés autour d’une table haute…
On se plaint pourtant, depuis assez longtemps de la rareté des devises en Tunisie (des avoirs équivalant à 91 jours d’importation à la date d’hier) et la dernière loi de finances a prévu des mesures drastiques pour limiter les importations. Mais rien n’est trop cher pour assurer la propagande présidentielle.
On peut dire que le montant du sponsoring n’est « que » de quelques dizaines d’euros et que plusieurs ministres obnubilés par leur image et politiques de l’opposition font pareil, mais ce n’est pas une question de montant, mais de principe. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que la présidence s’amuse à ce jeu en finançant un géant mondial qui accapare plus du tiers des investissements publicitaires destinés à l’internet en Tunisie, aux dépens du contenu local et de l’emploi local. En parallèle, pendant que Facebook continue à récupérer des marchés tunisiens, sans rien payer en impôt ou en taxes en Tunisie (puisque tout est réglé par carte bancaire à l’étranger) les médias tunisiens continuent de souffrir face à la crise, à licencier des journalistes et à fermer. Sans médias, il n’est point de démocratie possible. C’est peut-être ce que veut la présidence tunisienne ?
N.B.
Commentaires (5)
CommenterA quand des posts sponsoriés de papy Chadly ?
moi simple tunisien...
L'échange,p ex. avec le Roi du Maroc me donne une idée sur la température de nos relations avec ce pays frère ,surtout que j'avais beau chercher un salamalec similaire lors du Sommet UE-UA ,ce sui m'a laissé sur ma faim...!pourtant,nos journalistes étaient bien représentés au rendez-vous!
A moins que ce qui les intéressaient se trouvait ailleurs...
Au fait, puis je savoir si les deux hommes s'étaient bien salués?