En effet Bourguiba a toujours craint que le peuple inexpérimenté ne tombe sous le charme d'un charlatan populiste. Ce populiste peut se baser soit sur la religion, soit sur la lutte contre la corruption, soit sur le panarabisme, etc etc, pour s'attirer indûment la sympathie des gens.
Le peuple finira bien sûr par découvrir qu'il a été floué par un charlatan, mais ce sera trop tard: les désastres auront déjà eu lieu et le pays sombrera dans la misère. Le populisme aura ainsi fait comme victime le peuple, mais également les dirigeants honnêtes et sincères tel que Rémili, qui auront été marginalisés et ignorés.
Ca explique l'attachement de Bourguiba à élever le niveau intellectuel du peuple pour lui permettre, en principe, de séparer le bon grain de l'ivraie, le jour où il décidera de passer à un régime démocratique.
En principe...
Boujemaa Remili, le gauchiste modéré, a été victime du populisme religieux, sauvé par la suite grâce à son adhésion à nida, mais trahi ensuite par ses initiatives politiques réactionnelles non judicieuses. Il fallait réparer au lieu de fuir devant les difficultés et abandonner le pays aux populistes qui montent dans les sondages.