Pour rester dans le cadre de l'objectivité, je dirais à toute âme de conscience, que moi aussi je suis Hammam-Lifois pur-sang. La montagne de Boukornine, m'appartient plus qu'elle n'est la propriété de l'État, qui pense s'emparer d'une partie de notre originalité. La fleur du cyclamen dont l'unicité à l'échelle nationale, est monopolisée par cette belle montagne de Boukornine. Aïn Ezzerguè du côté de la Petite Sardaigne (actuellement Cité Md-Ali) ou le Souk hebdomadaire. Cet espace qui renferme les plus belles vues panoramiques de notre planète terre. Boukornine avec son odeur de "Klil et Zaâtir" domine l'ensemble du golf de Tunis. Depuis que le régime du déchu Ben Ali commença à parler d'un parc national à Aïn Ezzerguè, ils nous ont dénudés de ce que le Tout Puissant nous a doté à Hammam-Lif. Ils ont fermé, enfermé et renfermé tout l'unique espace vert de cette ville beylicale, pour commercialiser la viande de sangliers et de gazelles. Un commerce noir dans le noir, au nom de l'environnement. Maintenant, il paraît que ce commerce leur rapporte beaucoup, au point qu'ils ont créé une zone militaire en plein milieu des centre-villes d'Hammam-Lif, de Hammam-Chatt, de Bir El-Bey, de Borj Cédria, de Boumhel jusqu'à Mornag. Comment s'il vous plaît pourrait-on créer une zone militaire interdite à la population, en plein au milieu de la population elle-même?
Avant, je prenais ma famille, tous munis de sac à dos. Nous marchions jusqu'à la grotte dans les hauteurs de Aïn Ezzarguè, au vu et au su de la famille Dhibi, qui habitait les lieux en tant que veilleurs. Nous suivîmes les pierres du ruisseau venu de la hauteur, jusqu'à en arriver à des anciennes bâtisses délaissées depuis la deuxième guerre mondiale. Personne en vue. Personne ne dérangeait. Personne ne se présentait comme ayant droit d'empêcher quiconque d'y monter ou de randonner.
Moi-même, je suis monté à maintes reprises par une simple voiture Mercedes jusqu'aux antennes de la télévision tunisienne. Ni voiture 4x4, ni escorte militaire. Il n'y avait que des murailles en béton et des chiens qui aboyaient de l'intérieur. Personne n'est jamais sorti, tellement l'endroit était isolé et trop froid par un vent glacé, même en été.
C'est quoi donc cette zone militaire à Boukornine, où elle se trouve et à quoi elle sert, du moment que les ivrognes se bousculent d'un arbre à l'autre du côté du Chalet Vert?
Je jure devant toutes les instances, que j'ai eu les larmes aux yeux, lorsque j'ai vu Boukornine brûler. Un Géant immobile que les flammes lui rongeaient les pieds, sans qu'il ne puisse se défendre, malgré tous les siècles de protection dont il nous dote. J'aurais eu plus de compréhension, si notre armée nationale avait transformé le Palais du Bey en une caserne aux pieds de Boukornine. Surtout que ce Palais possède un accès de derrière, que j'ai visité à plusieurs reprises. Cet accès mène directement en plein milieu de cette montagne. Ça aurait été mille fois mieux, que de voir ce patrimoine de la ville d'Hammam-Lif que le défunt dictateur déchu Bourguiba haïssait comme de la peste, se transformer en un gourbi pour les «Hijouj Mijouj».
Bonsoir les Hammam-Lifois. Bonsoir la Hamhama. Bonsoir le Club Sportif d'Hammam-Lif. J'ai rencontré dernièrement l'ancien gardien de Buts d'H-Lif, Gru. Il n'a rien gagné de cette équipe qui délaisse ses anciens, comme les tortues délaissent leurs petits: «fakrin wallè Allah lè fakrin». Ça Fait mal au c'ur.