Le ministère des Finances vient, enfin, de publier les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État à fin décembre 2023, quantre mois après la fin de l'année. Des chiffres qui font état d’un déficit budgétaire en baisse de -46,12% par rapport à la même période un an auparavant.
Selon les données communiquées, le déficit budgétaire a augmenté de 2,07% par rapport à un an auparavant, passant d’un déficit de -11.056,9 millions de dinars (MD) fin décembre 2022 à -11.285,9 millions de dinars fin décembre 2023. Le déficit budgétaire s’est situé à 7,1% contre 5,2% prévu dans la loi de finances 2023 (LF 2023) et révisé à 7,7% dans la loi de finances rectificative de 2023 (LFR 2023).
Les recettes de l’État ont augmenté de 5,5% pour cette période, évoluant de 40,99 milliards de dinars à 43,23 milliards de dinars. Le ministère tablait sur 46,42 milliards de dinars (LF 2023) puis sur 45,36 milliards de dinars (LFR 2023), mais a dû revoir à la baisse ses prévisions.
Les dépenses se sont accrues de 6,3%% atteignant 53,82 milliards de dinars contre 50,623 milliards de dinars pour la même période un an auparavant. Le ministère prévoyait 53,92 milliards de dinars (LF 2023) puis 56,07 milliards de dinars (LFR 2023), mais a su maîtriser comptablement ses dépenses. Mais, dans les faits, les chiffres ne reflètent toujours pas la situation économique du pays, car plusieurs créanciers de l’État ne sont pas encore payés. Les bénéficiaires de la compensation n’ont pas été payés depuis plusieurs mois, idem pour plusieurs autres fournisseurs de l’État.
Un mois en arrière (avril 2024), les boulangers lançaient un cri de détresse, l’État n’ayant toujours pas réglé ses dus auprès des boulangeries classées (qui vendent le pain compensé) pour quinze mois et une valeur de 350 millions de dinars (MD) et n’étant plus dans la capacité de poursuivre leurs activités.
Notons dans ce cadre que la rubrique consacrée au détail de la compensation a été retirée du tableau explicatif. Seuls les taux demeurent : on ne connaît pas le montant dépensé par l’État en termes de compensation, mais on sait que 61,3% du montant a été consacré aux carburants, 33,1% aux produits de base et 5,6% au transport.
La plus grosse rubrique demeure la masse salariale avec plus de 21,61 milliards de dinars dédiés (la moitié des ressources collectées pour cette période) et en hausse de 2,3%. Les charges de financement relatives à l’intérêt de la dette ont augmenté de 24,8% passant de 4,66 milliards de dinars fin décembre 2022 à 5,82 milliards de dinars fin décembre 2023, 3,62 milliards de dinars relatifs à la dette intérieure et de 2,2 milliards dinars relatifs à la dette extérieure.
Le principal de la dette s’est situé à 14,91 milliards de dinars, dont 8,39 milliards de dinars de dette intérieure et 6,52 milliards de dinars de dette extérieure.
I.N.