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Que se passe-t-il aux élections de la FTF ?
27/02/2024 | 13:09
5 min
Que se passe-t-il aux élections de la FTF ?

 

Depuis plusieurs semaines, la situation au sein de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) ne cesse de faire la une des journaux et des médias. Un nombre incalculable d’événements et de renversements ont été observés au point d’oublier l’ordre chronologique des choses !


À l’origine de la situation anarchique au sein de la FTF, de petits bruits de couloirs et des rumeurs portant sur son président, Wadie Jary. Ce dernier serait à l’origine de tout ! Arbitres corrompus, matchs truqués, dégradation du niveau de l’infrastructure ou encore baisse du niveau de jeu au niveau des championnats tunisiens. En gravissant les échelons et en passant de membre du bureau fédéral en 2006 à président de la FTF pour la première fois en 2012, Wadie Jary serait devenu un mafieux à la tête d’un vaste empire contrôlant tous les aspects du football.

Néanmoins, malgré les critiques et les accusations, Wadie Jary est réélu pour un deuxième mandat de 2016 à 2020 et un troisième mandat de 2020 à 2024. Il obtient à trois reprises consécutives la confiance des présidents des clubs de football pour présider la fédération. Le président de la FTF s’est retrouvé au cœur de plusieurs polémiques. Wadie Jary s’est retrouvé en situation de conflit avec des présidents de clubs de football, avec des représentants d’autres institutions sportives et même avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche. Ce dernier a même accusé Wadie Jary, dans une déclaration accordée le 21 novembre 2021 à la Radio IFM, d’œuvrer contre les intérêts de l’équipe nationale tunisienne.

Par la suite et après plusieurs épisodes d’échanges d’accusations et de rumeurs lancées sur les réseaux sociaux, Wadie Jary a été arrêté à la date du 25 octobre 2023 à la suite d’une plainte déposée par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Le ministère a saisi la justice en vertu du fameux article 96 du code pénal au sujet d’un contrat conclu avec l’ancien directeur technique de la FTF, Sghaier Zouita. Ce qui était surprenant au sujet de cette affaire reste les révélations du vice-président de la FTF, Wassef Jlaiel. Il a expliqué que Wadie Jary a été arrêté au sujet d’un contrat validé par le ministère au temps de Kamel Deguiche. Par la suite, trois chefs d’accusation ont été dressés contre Wadie Jary le mettant dans l’impossibilité de continuer à présider la FTF.

Alors qu’il se trouvait en prison, Wadie Jary est accusé par les supporters tunisiens d’être à l’origine de la prestation honteuse et catastrophique de la sélection nationale lors de la CAN 2024. La Tunisie n’avait pas réussi à dépasser la phase des poules et n’a collecté qu’un seul point après avoir disputé trois matchs entre le 16 et 24 janvier 2024. On reproche au président de la FTF d’avoir nommé Jalel Kadri en tant que sélectionneur national ou encore d’avoir comploté dans le but de pousser l’équipe tunisienne à avoir cette mauvaise prestation. De son côté, Wadie Jary ne répond pas à ces accusations. Il s’était contenté d’émettre, le 9 janvier 2024, depuis sa cellule de la prison civile de La Mornaguia une lettre adressée au président de la République Kaïs Saïed indiquant faire l’objet d’une injustice.

Par la suite, la FTF a annoncé, dans un communiqué du 30 janvier 2024, la tenue d’une assemblée générale élective le 9 mars 2024, pour le mandat 2024-2028. La décision a été prise en coordination avec le comité électoral indépendant, la commission nationale d’appel et la FIFA. Les deux premières institutions font partie de la FTF. Par la suite, trois listes se sont présentées pour les élections. En voici la composition :

Liste de Maher Ben Aissa : Ali Ourimi, Ghazi Chargui, Mohamed Fadhel Ben Hamza, Nabil Mouha, Anis Béji, Skander Kammoun, Belhassen Bessamra, Zouhour Ajmi, Mahmoud Abboud, Fateh Alouini, Mohamed Nejib Ghommidh.

Liste de Jalel Tekaya : Moez Mestiri, Mohamed Sofiène Salem, Temime Lahzami, Zoubaier Yahiaoui, Mohamed Khaled Bouzgarrou, Mohamed Jelil, Mourad Okbi, Dhafer Lassoued, Bilel Jemi, Wassim Fadhloun, Hanen Slimi.

Liste de Wissem Letaief : Chafik Jarraya, Ammar Ksiksi, Mannoubi Troudi, Slim Khedher, Rabie Khouja, Nouri Kantaoui, Tarek Brahmi, Zied Messaoudi, Khamis Hamzaoui, Rym Bejaoui, Abdelhamid Amira.

A la date du 19 février 2024 et après étude des dossiers de candidatures, le comité électoral indépendant a annoncé avoir accepté seulement la liste de Maher Ben Aissa. Un délai supplémentaire d’une journée a été accordé aux deux autres listes afin de régulariser leur situation et d’apporter les documents manquants. Le lendemain, 20 février 2024, un nouveau communiqué de la part du même comité a indiqué que la liste de Wissem Letaif a été rejetée et que celle de Jalel Tekaya a été acceptée.

Parallèlement à cela, un nouveau débat a été soulevé par le ministère des Sports, les médias, les intéressés par le domaine sportif, et même le président de la République, Kaïs Saïed, à savoir la loi des structures sportives. Le chef de l’État a remis en question l’intégrité des candidats et l’aspect éthique des élections prévues pour mars 2024. Commentant la chose, le porte-parole du ministère des Sports et de la Jeunesse, Chokri Hamda a déclaré, à la date du 21 février 2024 : « Nous ne pouvons pas nier la corruption et les manigances liées à la chose ». Il a considéré que les statuts de plusieurs fédérations avaient été élaborés sur mesure et dans le but de servir les intérêts de certains individus. Il a, ainsi, assuré qu’à la suite de l’adoption de la loi des structures sportives, les élections des bureaux des différentes fédérations seront tenues de nouveau. Donc, le bureau de la FTF fraîchement élu sera automatiquement dissous.

Quelques jours après et à la date du 23 février 2024, on a constaté un autre renversement de situation : la commission nationale d’appel au sein de la FTF annonce qu’aucune liste n’a finalement été acceptée. Elles ont toutes été rejetées pour diverses raisons. La décision a été publiée sans en justifier les conséquences. Le lendemain, 24 février 2024, la FTF annonce l’annulation de la tenue de l’assemblée générale élective prévue pour le 9 mars 2024. Celle-ci a été reportée pour une date ultérieure sans qu’elle ne soit fixée.

 

Ainsi, il semblerait que la FTF soit loin d’être tirée d'affaire. Il nous faudra attendre jusqu'à la promulgation de cette fameuse loi des structures sportives pour avoir un semblant de clarté quant à son futur. Un projet de loi qui, rappelons-le, devait voir le jour il y a de cela plusieurs années. Il ne s’agit pas d’une nouvelle mesure, bien au contraire ! Le projet de loi des structures sportives peut être l’exemple type de l’étude de la lenteur de la mise en œuvre de réforme et de la difficulté, en Tunisie, d’introduire un changement. Le texte fait l’objet de débats depuis plus de cinq ans. Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait même tenu une consultation à ce sujet en avril 2016.

 

Sofiene Ghoubantini

27/02/2024 | 13:09
5 min
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Commentaires
momo
Amateurisme à tous les étages
a posté le 29-02-2024 à 10:44
Amateurisme à tous les étages
BOUSS. KHOUK
ELECTIONS
a posté le 29-02-2024 à 05:16
Dans l'attente du nettoyage COMPLET == magouille compris == de la fédération , installer provisoirement un charge d'affaires spécialisé dans le NETTOYAGE d'envergure et pas de pitié et ensuite les élections du chef de la fédé