L’Organisation contre la torture en Tunisie a rendu public un communiqué, vendredi 17 mai 2024, pour appeller à l’ouverture d’une enquête indépendante et transparente sur les soupçons de violations de l'intégrité physique et psychologique de l’avocat Mehdi Zagrouba, et à traduire les suspects en justice afin de les tenir responsables et de garantir qu'aucun auteur de crime de torture, sous toutes ses formes, ne reste impuni.
L’Organisation contre la torture en Tunisie assure avoir toujours combattu et continue de lutter pour éradiquer la torture, utilisée en Tunisie comme moyen pour éliminer les opposants politiques et soumettre et intimider les citoyens. L'organisation rappelle que la torture est un crime imprescriptible et que le statut officiel des auteurs ne leur confère aucune "immunité", et que ceux qui la pratiquent, qu'ils en soient les commanditaires, les exécutants ou les complices, sont pénalement responsables.
En effet, l’organisation rappelle que des agents de sécurité ont envahi la Maison de l'avocat à Tunis pour la deuxième fois en 48 heures, sans présenter de mandat judiciaire et sans en informer ni l'ordre national des avocats ni la section régionale des avocats de Tunis.
Des témoins ont affirmé que les équipements, meubles et installations de la Maison de l'avocat ont été endommagés de manière aléatoire. Ils ont également confirmé que l'avocat Mehdi Zagrouba a été violemment agressé et traîné de force hors des locaux lors de son arrestation.
Me. Mehdi Zagrouba a été transporté à l'hôpital pendant sa détention, ce qui confirme la détérioration de son état de santé due aux mauvais traitements subis. Lors de son audition, des traces évidentes de violence étaient visibles sur tout son corps, et il a détaillé les formes de mauvais traitements, d'humiliation, de torture physique et psychologique qu'il a subies pendant sa détention.
Le juge d'instruction a procédé à la constatation des faits et a consigné les déclarations dans le procès-verbal d'instruction. Malgré la perte de connaissance de Me. Zagrouba pendant l'audience, la demande de la défense pour un examen médical a été refusée, et un mandat de dépôt a été émis contre lui.
S.H