Très dangereuses accusations de Imed Daïmi contre Lotfi Brahem
Le député Irada, Imed Daïmi a publié, dimanche 21 mai 2017 tard le soir, sur sa page Facebook, une très violente critique contre Lotfi Brahem, commandant en chef de la Garde nationale et dans laquelle il l’accuse d’être responsable d’une très forte tension au sein de ce corps armé.
D’après le député, Lotfi Brahem devrait, six mois avant sa retraite, préparer sa sortie et solder ses congés. Le corps de la garde nationale attend, d’après lui, son départ pour retrouver sa stabilité et sa sérénité. Sauf que Lotfi Brahem serait intervenu auprès de la présidence de la République pour forcer le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur à le maintenir, alors qu’ils auraient refusé.
Lotfi Brahem de son côté serait, selon Imed Daïmi, « en train de pousser le ministre de l’Intérieur à la démission pour le remplacer par quelqu’un qui le laisserait à son poste et lui permettre, ensuite, d’écarter tous les directeurs généraux qui ne sont pas d’accord avec sa gestion catastrophique ».
Imed Daïmi cite l’exemple de l’opération de Sidi Bouzid que Lotfi Brahem aurait coordonnée directement avec le chef du gouvernement afin d’humilier le ministre de l’Intérieur et porter atteinte à ses prérogatives, ce qui aurait poussé le ministre à présenter sa démission avant que l’histoire ne soit étouffée par la suite.
« Cette personne est capable de n’importe quoi pour rester à sa place et exécuter l’agenda de ceux qui le soutiennent, indique le député. Il a été impliqué dans des affaires illégales et très dangereuses dans l’opération de Mnihla et ailleurs. Il a été accusé d’avoir infiltré les terroristes pour leur faciliter les déplacements, les armer et les orienter vers des cibles déterminées. Des affaires sont actuellement instruites en justice ».
Imed Daïmi fait ensuite le lien avec les manifestations actuellement à El Kamour pour dire qu’il craint que Lotfi Brahem utilise la Garde nationale pour répondre violemment ce qui accentuerait la tension et met face à face la garde nationale aux jeunes qui manifestent « pacifiquement ». L’objectif étant de montrer sa loyauté et prouver sa réussite là où a échoué l’armée.
Le député conclut en avertissant des conseillers de la présidence de la République du fait de jouer avec le feu.
Plus tard dans la soirée, le même Imed Daïmi se vante d’avoir appelé directement le ministre de l’Intérieur, l’avertir de la tension à Tataouine et lui demander de ne pas user de la force face à des manifestants pacifiques ayant des revendications légitimes.
On rappelle que le ministère de l’Intérieur et la présidence du gouvernement ont formellement démenti la question de la démission du ministre il y a quelques semaines.
On rappelle également que Lotfi Brahem est réputé pour sa fermeté contre tous ceux qui agissent contre l’Etat et les intérêts de l’Etat. Il s’est élevé également contre ce qu’on appelle « police parallèle » et les intrusions dans les corps du ministère de l’Intérieur.
Sur les réseaux sociaux, il fait souvent l’objet d’attaques de la part des membres des dits LPR et des sympathisants des partis dits révolutionnaires et islamistes.
On rappelle enfin que le président de la République a indiqué dans son dernier discours que des parties politiques se cachent derrière les manifestations d’El Kamour et que les revendications ne sont pas aussi légitimes que cela paraisse au vu de ce qui se cache derrière.
Mise à jour à 14h00 : Après l'usage des gaz lacrymogènes et de la force pour contrer les manifestants, Imed Daïmi a multiplié ce lundi les posts mettant de l'huile sur le feu en soulignant le pacifisme des manifestations (faux) et l'erreur des autorités de les contrer. Il qualifie carrément les autorités d'avoir pris des "décisions idiotes".
R.B.H