Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a critiqué les experts économiques qui affirment que le repli de l’inflation est un grand exploit.

« L’inflation en glissement annuel n’a aucun sens et ne convient que pour formuler des politiques macroéconomiques. Pour le citoyen tunisien, ce qui compte, c'est ce qu'il dépense quotidiennement en nourriture et autres produits, et dont l’inflation est le double ou le triple de la moyenne générale d'inflation, et ce qu’il ressent réellement face à l'inflation des prix. Aussi, ce que surveille le citoyen tunisien, c'est le comparatif des prix avec le mois précédent et non au même mois de l'année dernière. Or, l'inflation mensuelle a augmenté à 0,9% au mois d’avril contre 0,7% au mois de mars, ce qui signifie que les prix continuent à évoluer de façon insensée jusqu’à des niveaux que les citoyens tunisiens ne peuvent plus suivre », a-t-il expliqué dans un post Facebook daté du 8 mai 2024.

M. Chkoundali a indiqué que « cette baisse de l'inflation peut convaincre les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI), de l’efficacité de la politique monétaire qu'il a dictée au gouvernement avec lequel il a conclu l'accord au titre du mécanisme élargi de crédit en 2016, mais elle ne convainc pas les Tunisiens qui voient leur pouvoir d’achat se dégrader de jour en jour ».

Et de marteler : « Si nous voulons plaire au Fonds monétaire international, continuons avec le même discours et considérons ce qui se passe comme un exploit. Si nous voulons plaire aux Tunisiens, nous devons changer le discours vers des indicateurs de croissance économique, d'amélioration du pouvoir d'achat et de création de ressources de subsistance ».

I.N.