Il etait,ce connard,la honte des tunisiens.
Enfermez cette ordure avant qu'il ne soit trop tard.
Il ne respecte aucunement la loi et on le laisse continuer a diffuser malgre la saisie de son materiel.
Que se passe-t-il en Tunisie?
La radio coranique Al Quran Al Karim, dirigée par l’imam controversé Saïd Jaziri, est aujourd’hui au cœur d’une bataille judiciaire. Bien qu’aucun visa ne lui ait été délivré par la Haute autorité de l’audiovisuel et que son matériel ait été récemment saisi, une décision du Tribunal de Ben Arous lui permet pourtant de continuer à diffuser. Un véritable conflit de pouvoirs qui donne à cette radio au dessein inconnu, encore plus de pouvoirs…
Une radio transmettant ses programmes sans autorisation légale, du matériel de diffusion de contrebande et une décision de fermeture décidée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), avec tout cela, la radio coranique « Al Qurân Al Karim » continue de diffuser ses programmes à partir de Mornag. Derrière ce bras de fer avec la HAICA, une décision du tribunal de Ben Arous qui lui donne raison.
Lundi 4 décembre 2017, le tribunal de Ben Arous a donné raison à la radio coranique pirate dans le procès qui l’oppose à la HAICA en effaçant la décision de saisie de matériel décidée par l’instance. L’autorité de l’audiovisuel, qui avait pourtant décidé sa fermeture et la saisie de son matériel de diffusion depuis le 2 novembre dernier, justifie sa décision par le fait que ladite radio diffuse, sans visa, grâce à un émetteur importé sans autorisation et pirate les fréquences FM appartenant à l’Etat. Quant à ses revenus, il a été démontré, selon la HAICA, que son propriétaire collecte des dons publics sans autorisation au profit d’associations inconnues.
Au regard de la HAICA, instance constitutionnelle et unique autorité ayant le pouvoir de délivrer des autorisations de diffusion, « Al Qurân Al Karim » est une radio pirate. Elle n’a, en effet, jamais obtenu d’autorisation de la part de la HAICA étant donné que ses programmes ne respectent pas les dispositions dictées par le cahier des charges de l’autorité. Aussi, son propriétaire, Saïd Jaziri, n’est autre que le secrétaire général d’un parti politique. Pourtant, la loi interdit strictement le cumul d’une fonction de responsabilité dans un parti politique à celle d’un patron de média.
Du côté de la radio, on tient une toute autre version. L’avocate Nouha Kadhraoui, s’était exprimée sur Shems Fm, le 9 novembre, pour s’expliquer sur le conflit opposant la radio à la HAICA. Selon l’avocate, « la radio Al Quran Al Karim a fait une demande d’autorisation auprès de la HAICA, comme toute autre radio. Notre demande ayant été rejetée par l’autorité, nous avons décidé de déposer un recours auprès du tribunal administratif. Le 7 décembre 2016 le tribunal administratif a prononcé un verdict remettant en cause le refus de la demande d’autorisation de la HAICA. La HAICA a fait appel et a perdu son procès à cause d’un vice de forme ». Ainsi, toujours selon l’avocate, la radio a donc continué à diffuser ses programmes étant donné qu’une décision de la justice a fait annuler le refus de la HAICA de lui accorder une autorisation.
Sauf que, légalement, la HAICA demeure, la seule autorité capable de délivrer ce genre d’autorisations et c’est ce que fait prévaloir l’avocat de l’autorité Abdeljaoued Harrazi. L’avocat affirme, à la même source, que la HAICA a non seulement décidé de ne pas délivrer de visa à la radio mais aussi de saisir son matériel de diffusion puisque légalement « la décision du tribunal administratif ne veut nullement dire que la radio a reçu son autorisation ».
Pour obtenir le fameux sésame, la radio doit en effet déposer un dossier complet et correspondant au cahier des charges, ce qui n’a pas été fait. « Nous nous devions donc de saisir son matériel de diffusion, étant donné que la radio ne s’est pas conformée à notre interdiction », précise l’avocat.
La HAICA reproche également au propriétaire de la radio de se servir de sa radio afin de peser sur la scène politique. « Nous possédons les documents prouvant ces faits », assure Hichem Snoussi dans une déclaration au journal Al Shourouk.
Saïd Jaziri, propriétaire de la radio, mais aussi sa grande vedette, jouit en effet d’une grande notoriété. En plus d’animer la majorité des émissions de sa propre radio, il donne des cours auprès de plusieurs écoles coraniques. Ces cours sont gratuits, donc accessibles, et attirent plusieurs femmes ainsi que des enfants. Saïd Jaziri est aussi le secrétaire général du parti islamiste Errahma. Une double casquette dont il ne se cache pas. Il suffit de visiter sa page Facebook où il affiche ouvertement sa double appartenance pour s’en rendre compte.
Mais avant d’être le propriétaire d’une radio coranique en Tunisie, Saïd Jaziri était un imam très connu au Canada. La presse canadienne l’avait même surnommé « l’imam controversé » durant ses années de séjour à Montréal où il s'était fait connaître, notamment, par ses déclarations homophobes et pour ses appels à l'instauration de tribunaux religieux. En 2007, il finit par se faire expulser vers la Tunisie « pour avoir caché son passé criminel aux agents d'immigration et a été banni du territoire de façon permanente », note la presse canadienne.
Jaziri a, en effet, un casier judiciaire en Tunisie où il est accusé « d’appartenance à une organisation illégale » mais aussi en France où il fut condamné pour « complicité de coups et blessures volontaires et dégradations de biens appartenant à autrui ».
Malgré son expulsion, et le fait qu’il soit considéré comme persona non grata au Canada, Saïd Jaziri continue depuis la Tunisie de tenir les rênes de la Mosquée al-Qods, rue Bélanger à Montréal. Un tribunal canadien avait confirmé que Saïd Jaziri avait légalement le droit de continuer à diriger cette mosquée mais aussi de contrôler l'association qui gère le lieu de culte, reconnue comme un organisme de bienfaisance sur le plan fiscal. Les actifs de cette association sont évalués à 2,5 millions de dollars, selon la justice canadienne.
Jaziri est ainsi un homme qui a de l’influence mais aussi les moyens de l’exercer, non seulement en Tunisie mais aussi au Canada. Dans les deux pays, la justice lui donne raison.
En Tunisie, les défenseurs de la radio coranique voient dans l’affaire l’opposant à la HAICA, une cabale contre Dieu et une atteinte au sacré et au Coran. « La HAICA est aujourd’hui devant un grand test et elle devra se conformer aux décisions de la justice. Le non-respect de ces décisions est un crime ! », avait dénoncé l’avocate de la radio, non sans une pointe de victimisation.
«Au début, j'étais modéré, mais j'ai dérapé. Le résultat de trop de tensions, de l'ignorance aussi » avait déclaré Saïd Jaziri à la presse canadienne en 2011 admettant être tombé dans le fondamentalisme en gérant sa mosquée. Combien de temps avant qu’il ne dérape en Tunisie ? Pour l’instant, la justice demeure de son côté malgré les nombreuses tentatives de la HAICA, aux prérogatives, pourtant, très clairement définies…
Synda TAJINE
La radio coranique Al Quran Al Karim, dirigée par l’imam controversé Saïd Jaziri, est aujourd’hui au cœur d’une bataille judiciaire. Bien qu’aucun visa ne lui ait été délivré par la Haute autorité de l’audiovisuel et que son matériel ait été récemment saisi, une décision du Tribunal de Ben Arous lui permet pourtant de continuer à diffuser. Un véritable conflit de pouvoirs qui donne à cette radio au dessein inconnu, encore plus de pouvoirs…
Une radio transmettant ses programmes sans autorisation légale, du matériel de diffusion de contrebande et une décision de fermeture décidée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), avec tout cela, la radio coranique « Al Qurân Al Karim » continue de diffuser ses programmes à partir de Mornag. Derrière ce bras de fer avec la HAICA, une décision du tribunal de Ben Arous qui lui donne raison.
Lundi 4 décembre 2017, le tribunal de Ben Arous a donné raison à la radio coranique pirate dans le procès qui l’oppose à la HAICA en effaçant la décision de saisie de matériel décidée par l’instance. L’autorité de l’audiovisuel, qui avait pourtant décidé sa fermeture et la saisie de son matériel de diffusion depuis le 2 novembre dernier, justifie sa décision par le fait que ladite radio diffuse, sans visa, grâce à un émetteur importé sans autorisation et pirate les fréquences FM appartenant à l’Etat. Quant à ses revenus, il a été démontré, selon la HAICA, que son propriétaire collecte des dons publics sans autorisation au profit d’associations inconnues.
Au regard de la HAICA, instance constitutionnelle et unique autorité ayant le pouvoir de délivrer des autorisations de diffusion, « Al Qurân Al Karim » est une radio pirate. Elle n’a, en effet, jamais obtenu d’autorisation de la part de la HAICA étant donné que ses programmes ne respectent pas les dispositions dictées par le cahier des charges de l’autorité. Aussi, son propriétaire, Saïd Jaziri, n’est autre que le secrétaire général d’un parti politique. Pourtant, la loi interdit strictement le cumul d’une fonction de responsabilité dans un parti politique à celle d’un patron de média.
Du côté de la radio, on tient une toute autre version. L’avocate Nouha Kadhraoui, s’était exprimée sur Shems Fm, le 9 novembre, pour s’expliquer sur le conflit opposant la radio à la HAICA. Selon l’avocate, « la radio Al Quran Al Karim a fait une demande d’autorisation auprès de la HAICA, comme toute autre radio. Notre demande ayant été rejetée par l’autorité, nous avons décidé de déposer un recours auprès du tribunal administratif. Le 7 décembre 2016 le tribunal administratif a prononcé un verdict remettant en cause le refus de la demande d’autorisation de la HAICA. La HAICA a fait appel et a perdu son procès à cause d’un vice de forme ». Ainsi, toujours selon l’avocate, la radio a donc continué à diffuser ses programmes étant donné qu’une décision de la justice a fait annuler le refus de la HAICA de lui accorder une autorisation.
Sauf que, légalement, la HAICA demeure, la seule autorité capable de délivrer ce genre d’autorisations et c’est ce que fait prévaloir l’avocat de l’autorité Abdeljaoued Harrazi. L’avocat affirme, à la même source, que la HAICA a non seulement décidé de ne pas délivrer de visa à la radio mais aussi de saisir son matériel de diffusion puisque légalement « la décision du tribunal administratif ne veut nullement dire que la radio a reçu son autorisation ».
Pour obtenir le fameux sésame, la radio doit en effet déposer un dossier complet et correspondant au cahier des charges, ce qui n’a pas été fait. « Nous nous devions donc de saisir son matériel de diffusion, étant donné que la radio ne s’est pas conformée à notre interdiction », précise l’avocat.
La HAICA reproche également au propriétaire de la radio de se servir de sa radio afin de peser sur la scène politique. « Nous possédons les documents prouvant ces faits », assure Hichem Snoussi dans une déclaration au journal Al Shourouk.
Saïd Jaziri, propriétaire de la radio, mais aussi sa grande vedette, jouit en effet d’une grande notoriété. En plus d’animer la majorité des émissions de sa propre radio, il donne des cours auprès de plusieurs écoles coraniques. Ces cours sont gratuits, donc accessibles, et attirent plusieurs femmes ainsi que des enfants. Saïd Jaziri est aussi le secrétaire général du parti islamiste Errahma. Une double casquette dont il ne se cache pas. Il suffit de visiter sa page Facebook où il affiche ouvertement sa double appartenance pour s’en rendre compte.
Mais avant d’être le propriétaire d’une radio coranique en Tunisie, Saïd Jaziri était un imam très connu au Canada. La presse canadienne l’avait même surnommé « l’imam controversé » durant ses années de séjour à Montréal où il s'était fait connaître, notamment, par ses déclarations homophobes et pour ses appels à l'instauration de tribunaux religieux. En 2007, il finit par se faire expulser vers la Tunisie « pour avoir caché son passé criminel aux agents d'immigration et a été banni du territoire de façon permanente », note la presse canadienne.
Jaziri a, en effet, un casier judiciaire en Tunisie où il est accusé « d’appartenance à une organisation illégale » mais aussi en France où il fut condamné pour « complicité de coups et blessures volontaires et dégradations de biens appartenant à autrui ».
Malgré son expulsion, et le fait qu’il soit considéré comme persona non grata au Canada, Saïd Jaziri continue depuis la Tunisie de tenir les rênes de la Mosquée al-Qods, rue Bélanger à Montréal. Un tribunal canadien avait confirmé que Saïd Jaziri avait légalement le droit de continuer à diriger cette mosquée mais aussi de contrôler l'association qui gère le lieu de culte, reconnue comme un organisme de bienfaisance sur le plan fiscal. Les actifs de cette association sont évalués à 2,5 millions de dollars, selon la justice canadienne.
Jaziri est ainsi un homme qui a de l’influence mais aussi les moyens de l’exercer, non seulement en Tunisie mais aussi au Canada. Dans les deux pays, la justice lui donne raison.
En Tunisie, les défenseurs de la radio coranique voient dans l’affaire l’opposant à la HAICA, une cabale contre Dieu et une atteinte au sacré et au Coran. « La HAICA est aujourd’hui devant un grand test et elle devra se conformer aux décisions de la justice. Le non-respect de ces décisions est un crime ! », avait dénoncé l’avocate de la radio, non sans une pointe de victimisation.
«Au début, j'étais modéré, mais j'ai dérapé. Le résultat de trop de tensions, de l'ignorance aussi » avait déclaré Saïd Jaziri à la presse canadienne en 2011 admettant être tombé dans le fondamentalisme en gérant sa mosquée. Combien de temps avant qu’il ne dérape en Tunisie ? Pour l’instant, la justice demeure de son côté malgré les nombreuses tentatives de la HAICA, aux prérogatives, pourtant, très clairement définies…
Synda TAJINE