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Visite du roi Mohammed VI en Tunisie : Des promesses à concrétiser
01/06/2014 | 1
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Visite du roi Mohammed VI en Tunisie : Des promesses à concrétiser
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La visite officielle que vient d’effectuer le Roi Mohammed VI du Maroc en Tunisie constitue un événement à plus d’un titre. Il s’agit de la première visite du Souverain marocain en Tunisie depuis l’avènement de la révolution du 14 janvier 2011. Cette visite prend, encore de la consistance, au vu de la conjoncture que traverse la région du Maghreb arabe, en général, à cause des derniers développements en Libye.

S’il est encore trop tôt d’établir un bilan de cette visite, on peut, d’ores et déjà mettre en relief la dimension de ce déplacement royal en Tunisie en citant deux points significatifs. Tout d’abord, l’ampleur et l’importance de la délégation marocaine comprenant une douzaine de ministres, soit près de la moitié de l’équipe gouvernementale à Rabat, et toute la batterie d’accords et de conventions signés lors d’une cérémonie solennelle au Palais de Carthage, présidée par le président de la République, Moncef Marzouki, et le Roi Mohammed VI.



En effet, pas moins de 23 conventions et protocoles d’accords ont été signés entre les deux pays portant sur plusieurs domaines dont notamment ceux de la diplomatie, la culture, l’industrie, la recherche scientifique et technologique, les droits de l’Homme, le tourisme, les finances, les banques, la sécurité, l’environnement, etc.
Cette diversification des domaines, objet des accords signés, dénote du souci des dirigeants des deux pays à impulser un nouvel élan à la coopération bilatérale en les plaçant dans un contexte de coordination et de synchronisation des actions.



En effet, étant donné la similitude des produits et des services que peuvent offrir les deux pays en matière agricole, touristique et même industrielle, l’intérêt semble se diriger, plutôt, vers une meilleure synchronisation dans la prospection des marchés afin d’éviter d'empiéter les uns sur les marchés des autres, ce qui pourrait constituer un point fort et faire d’une éventuelle rivalité, un atout et un point fort au cas où il y ait une meilleure entente en s’adressant aux autres pays.
Ainsi pour remplacer les habituelles approches prônant la complémentarité, les deux pays privilégieraient le côté de la coordination et de la synchronisation ce qui en ferait un tandem et un vis-à-vis commun.

Cette démarche aurait, selon les observateurs, des retombées positives sur les relations bilatérales dans un contexte permettant aux deux partenaires de mettre à profit leurs avantages compétitifs en vue de conquérir de nouveaux marchés, le but ultime étant de favoriser la croissance économique et encourager l'intégration régionale, tant souhaitée par les peuples de la région et érigée en choix stratégique par les deux pays.

Nul doute, par ailleurs, de la dimension maghrébine de ce partenariat renouvelé. En témoigne la tenue récente en Tunisie, du Forum économique tuniso-marocain, à la veille de la visite royale, et qui a constitué une opportunité pour plus de deux cents experts économiques et autres promoteurs appartenant aux deux pays pour mettre en exergue le rôle que le Maroc et la Tunisie peuvent jouer dans la relance du processus d'intégration dans la région, une intégration qui demeure encore trop faible et très en deçà des attentes des populations maghrébines et des possibilités importantes dont regorgent les différents pays du Maghreb arabe. C'est dans ce sens qu'est venue l'intervention du roi Mohammed IV à l'ANC, hier.



Certes, l'approche adoptée par les responsables des deux pays pour l'amélioration de leurs relations de coopération traduit la prise de conscience par Tunis et Rabat qu’ils peuvent contribuer à un développement d'une Afrique du Nord plus stable et résolument tournée vers l'avenir, surtout si l’on connaît les atouts de la région en matière de richesses naturelles et d’abondance de compétences humaines , ce qui en fait une zone convoitée par les autres groupements internationaux, dont, en particulier, les pays de l’Union européenne et ceux de l’Afrique noire, sans oublier les pays « dragons » de l’Asie.

Mais, force est de constater que cette intégration tant souhaitée se trouve sérieusement entravée par le litige algéro-marocain à propos de la question du Sahara occidental qui continue à envenimer les relations entre les deux grands pays du Maghreb et sans la solution duquel, rien de solide ne peut être projeté au niveau maghrébin.
Il est bon de procéder à une consolidation des relations de coopération à l’échelle bilatérale pour que, le moment venu, les conditions de relancer l’UMA s’en trouvent favorisées et prêtes à faire décoller le processus.

D’ailleurs, des informations ont circulé quant à l’émergence de certaines divergences entre le président tunisien et le roi marocain à propos, justement, de cette question du Sahara occidental, et qui ont été démenties par le porte-parole officiel de la présidence de la République tunisienne.
Il faut dire, par ailleurs, que le samedi 31 mai 2014, le ministère tunisien des Affaires étrangères a publié un communiqué annonçant qu’à la suite des « concertations avec les pays frères membre de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), il a été décidé le report de la réunion consultative des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA pour examiner les derniers développements en Libye, prévue initialement pour le 1er juin 2014 ».
Le ministère ajoute, dans le même communiqué, le report de la réunion des émissaires spéciaux chargés du suivi de la situation en Libye, prévue pour le 2 juin 2014.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a, toutefois, tenu à réaffirmer la poursuite des « concertations avec tous les pays frères et amis pour la tenue des deux réunions suscitées afin d’assurer la synchronisation des efforts diplomatiques à l’échelle régionale et internationale en vue d’aider les frères libyens à dépasser la crise actuelle », selon le même communiqué

En tout état de cause, force est de reconnaître que la réalisation de cette visite constitue en soi un succès pour les relations bilatérales entre la Tunisie et le Maroc et pour la situation dans la région du Maghreb qui attend, toujours, une vraie relance digne de ses possibilités et de ses potentialités.
01/06/2014 | 1
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