Elle a fait trembler les islamistes pendant des années et elle est, maintenant, la bête noire du régime putschiste de Kaïs Saïed. Avec sa triple casquette d’avocate, de chroniqueuse dans les médias et de militante, Sonia Dahmani dérange et c’est suffisant pour qu’elle soit persécutée par les partisans de Kaïs Saïed.
Sonia Dahmani est de nouveau convoquée devant la justice. La dernière fois, c’était en janvier suite à une plainte déposée par la ministre de la Justice en personne, pour des propos tenus à l’antenne. On ignore encore les raisons de sa nouvelle convocation, mais il est fort à parier que c’est à cause de sa langue qu’elle ne sait décidément pas tenir.
Cette nouvelle plainte est concomitante avec une très large campagne hostile sur les réseaux sociaux. Campagne essentiellement menée par les partisans du régime putschiste de Kaïs Saïed. Comme souvent, quand il s’agit de femmes, le dénigrement porte un nauséabond caractère sexuel. La campagne a démarré mardi 7 mai avec une exclamation à une émission nocturne de Carthage +. S’exprimant à propos de la migration irrégulière, elle a dit : “ De quel pays extraordinaire parle-t-on ? Celui que la moitié des jeunes veulent quitter ?”. C’était suffisant pour que les laudateurs du régime réagissent au quart de tour et injurient l’avocate sur des centaines de comptes des réseaux sociaux.
La dame est habituée et a une solide carapace qui l’immunise contre les propos écœurants des laudateurs du régime.
Jeudi 9 mai, tard le soir, Sonia Dahmani annonce qu’elle a reçu une convocation pour comparaitre devant le juge d’instruction, conformément aux dispositions de l’article 24 du décret 54 liberticide. Le même article et le même décret que dans la poursuite de Leïla Jaffel, ministre de la Justice. Elle risque jusqu’à dix ans de prison. Le timing de la convocation est troublant. Sa concomitance avec la campagne hostile des réseaux sociaux ne saurait être une simple coïncidence.
Sonia Dahmani dérange et cela ne date pas d’aujourd’hui. Sous le régime de la troïka, elle était tout le temps aux premiers rangs pour épingler le pouvoir, le président de l’époque Moncef Marzouki et les islamistes du gouvernement. Ses informations précises et ses analyses percutantes ont longtemps empêché la troïka de faire ce qu’elle voulait du pays.
Sous ce régime putschiste de Kaïs Saïed, Me Dahmani n’a pas changé son fusil d’épaule. Elle a même gagné en expérience et maturité. Elle est là pour contredire et démentir la propagande des gouvernants et leurs laudateurs.
Tous les jours sur IFM et chaque semaine sur Carthage +, elle fait face Néjib Dziri, parachuté chroniqueur, en dépit de ses limites intellectuelles, son vocabulaire populiste et son bagage culturel proche du zéro.
Avant le putsch du 25 juillet 2021, Néjib Dziri était proche des islamistes et se prenait en photo avec Rached Ghannouchi. Puis, il a retourné sa veste pour être aux côtés de Nabil Karoui avant de retourner sa veste, une nouvelle fois, pour devenir un fervent défenseur zélé du régime Kaïs Saïed.
Fortement suivie, l’émission d’IFM éclaire le public sur les limites du régime. Il n’est pas rare que des clashs éclatent entre Néjib Dziri et les journalistes-analystes sensés du plateau, tant la différence de niveau est grande. C’était le cas avec Hassen Ayadi (qui a fini par démissionner), avec Zied El Héni (qui a été licencié) puis avec Mourad Zeghidi et Sonia Dahmani qui continuent à résister à la petitesse et mesquinerie du représentant du régime.
Cherchant à faire taire coute que coute cette émission à fort audience, le régime a lancé plusieurs affaires en justice, contre l’animateur-vedette Borhen Bssais et ses chroniqueurs, mais aussi contre l’actionnaire principal et le directeur de la radio.
La convocation de Sonia Dahmani du 9 mai n’est donc qu’un épisode de plus dans l’acharnement du pouvoir contre la matinale d’IFM. Il ne veut plus de ton libre et critique dans le paysage médiatique. La campagne concomitante sur les réseaux sociaux ciblant l’avocate est là pour appuyer la pression.
Le régime putschiste a, certes, ses partisans qui réagissent au quart de tour, mais Sonia Dahmani ne manque pas de fans, non plus. Elle pourrait même être plus populaire que lui.
Rebondissant sur la convocation, le secrétaire général d’Attayar et ancien député, Nabil Hajji, diffuse cette célèbre chanson entonnée dans tous les virages des stades et appréciée par tout le public footballistique : « ô grands parents, on est venus dans ce trou qu’ils appellent notre pays ! ». « Écoutez cette chanson et vous connaitrez l’opinion des habitants de ce pays sur ce pays. Il se trouve que Sonia Dahmani dérange car elle a gardé sa voix haute quand la majorité est allée se cacher sous la table », fait remarquer M. Hajji.
Le célèbre blogueur Mehrez Belhassen (également connu sous les pseudonymes Bigga, big trap boy et extravaganza) a multiplié les publications de soutien depuis l’annonce de la convocation de Me Dahmani. Il a fait le parallèle avec la honteuse photo de la piscine de Radès et la grève de la faim du prisonnier politique Jaouhar Ben Mbarek, s’interrogeant qu’est-ce qui est plus préjudiciable pour l’image de la Tunisie, les propos sincères de Sonia Dahmani ou la mort d’un homme en prison ou encore le fait de cacher le drapeau tunisien avec un torchon.
Comme MM. Belhassen et Hajji, ce sont des centaines de partisans de l’avocate qui lui manifestent depuis hier leur soutien. Leur poids et leur nombre est, incontestablement, plus important que les laudateurs du régime putschiste. Il n’y a pas que cette différence. Le niveau général des partisans de Me Dahmani est sans commune mesure avec celui des partisans du régime putschiste. Alors que ces derniers ne font qu’injurier et user de propos dégradants, les opposants du régime et soutiens de Me Dahmani font appel au bon sens et aux valeurs universelles.
Cette différence de niveau est visible à l’œil nu sur les réseaux sociaux et audible, tous les matins, sur IFM. Et c’est ce qui exaspère le régime de Kaïs Saïed, il n’arrive pas à attirer vers lui des leaders d’opinion sensés et crédibles. Il doit compter sur des gens comme Néjib Dziri et Atef Ben Hassine, qui a superbement échoué aux dernières législatives et qui a été le premier à lancer les invectives contre Sonia Dahmani. À défaut de pouvoir ramener les meilleurs, le régime se démène pour les harceler à coups de convocations judiciaires et de campagnes orchestrées nauséabondes sur les réseaux sociaux.
Raouf Ben Hédi
Arrêtez de la faire passer pour une militante ayant la défense des droits et libertés fondamentales chevillée au c'?ur...
C'était hyper facile pour les ex-RCD de taper sur Merzouki, la Troïka, même dans les médias, la radio, c'était du délire. Quand ces ex-RCD ont mis leur champion BCE au pouvoir, plus rien.
KS a compris qu'il ne fallait pas faire la même erreur que Marzouki et autres. Il ne faut pas se montrer faible ni laisser passer une quelconque tentative de dénigrement.
Vous allez voir que le jour où ces ex-RCD corrompus arriveront au pouvoir, les libertés fondamentales disparaîtront et KS fera office d'un amateur.
c'est quoi ces films insensés ? c'est normal si tu te caches, la justice vient te chercher la où tu es , ils pensent vraiment que l'association des avocats ainsi que ses propriétés appartiennent à cet avocate et ceux qui veulent la protéger? vous avez vraiment une très mauvaise perception du service publique !!!!
merci
Et puisqu'elle a le POIDS ET LA FORCE de faire trembler LES REGIME, pourquoi elle ne se presente pas à la JUSTICE POUR LA FAIRE TREMBLER et meme FAIRE TREMBLER SON PALAIS!!!!(Y A LATIF OLTOF).
ELLE peut faire TREMBLER SEULEMENT LES REGIMES.....................ALIMENTAIRES!!!!!
On essaye de nous faire passer des ânes pour des chevaux de course alors que personne n'est dupe.
Vous ne cherchez ni plus ni moins que de bâillonner un journaliste (pas que lui) qui donne librement son opinion dans SON journal !
Bravo pour votre esprit critique, pour votre respect à la démocratie, au pluralisme et aux avis contraires.
PLUS RIEN ne m'étonne de vous.
Et ce n'est pas avec des gens comme vous que la Tunisie se relèvera. Pardon d'être direct et franc.
Tout le.monde fait n'importe quoi
Tout le monde délire au nom de la liberté d'expression
cette liberté d'exprimer librement ses idées n'est pas une liberté absolue et certaines limites s'imposent à son exercice.
Si Raouf, il est temps... Ca ne fait même pas rire.
L'élite politique nationale en prison pour complotisme sans preuves ni queue ni tête, une cour constitutionnelle qui jour à l'arlésienne, des colis piégés et des baguettes empoisonnées, une Bochra ben Hmida qui complote avec les nahdhaouis, un Boughallab emprisonné pour avoir demandé une clarification concernant les deniers publics, un Tamboura à qui on colle deux ans fermes pour un graffiti, une dizaine de gouvernorats sans gouverneurs, un président du gouvernement qui réfléchit trop! Zéro conférence de presse officielle depuis quatre ans, des accords avec les européens dont on nous cache tout, etc. etc. etc.
Si Raouf, sortez MAINTENANT !
La justice la convoque, elle y va. Basta!
Elle n'est pas mieux que tous les autres justiciables. point.
Sinon on annule tout : la justice, les métiers du droit... et son diplôme avec.
Si chacun veut son propre code pénal à quoi sert un diplôme et une justice pour tous ?!
La justice n'était pas pareille pour tout le monde......
Heureusement que c'est des avocats
Quand on sait que toute la jeunesse diplômée ou non plie bagage et n'espère qu'une chose pour quitter ce pays en pleine perdition et déroute on devrait s'interroger plutôt sur les causes de cette situation plutôt que d'enfermer les gens parce qu'ils ne font que rappeler des évidences'?'
« Allah yomhil, wèlè yohmil » (Dieu retarde, mais il garde) !!!
Je vous rappelle que lorsque la Troika était au pouvoir, elle faisait partie de ceux qui dénigraient à longueur de temps le gouvernement sur les ondes, soutenue par les relais du RCD qui voulaient mettre en échec la démocratie naissante.
Bizarrement, elle n'a jamais été bruyante durant le mandat de BCE. Personne n'est dupe.
Elle essaye de faire avec KS ce qui a marché avec Marzouki et la Troïka. Mais KS et le peuple ne sont pas dupes.
Merci de ne pas censurer
La question est de savoir si on peut parler ou pas, ton humeur ou tes vapeurs n'intéresse que toi.
Tellement que c'est dégueulasse.
'?a vous va
Merci de bien vouloir continuer à polluer le pays qui a eu le malheur de vous accueillir et vous a laisser pondre aussi médiocre que vous, laisser la Tunisie tranquille hein, on a déjà nos problèmes à gérer.
Avec toute ma solidarité.
- lorsque Said parle et agit, c'est à partir d'une légitimité qui n'a fait que s'affirmer en y davantage de 2019 à nos jours
- plusieurs charlatans confondent Régime politique et Justice, deux institutions totalement indépendantes dans la Tunisie actuelle.
- Mme Sonia Dehmani est convoquée, non pas en sa qualité d'avocate, mais en tant que journaliste. Plusieurs avocats, parce qu'ils ont échoué dans leur métier, se reconvertissent en journalistes. Cela veut dire qu'en Tunisie, tout le monde peut faire le journaliste, y compris ma modeste personne qui n'a pas étudié le journalisme
- pratiquement, tous les médias sont payés pour rabaisser le Président Said. Le résultat est sans équivoque: le Président Said augmente constamment en popularité selon les sondages.
Un Président Said qui réussit en actes et paroles, cela dérange. Tous les médias prépayés réunis, ne peuvent rien changer à cette réalité.
Les chiens aboient et la caravane passe....rien n'arrêtera kaiess saied pour démolir les traîtres...
On va pas lui apprendre son métier non plus ?!!
Les 11% de la dernière élection on en parle ?
Indiquez deux choses tangibles qui sont aujourd'hui meilleures qu'en 2018 !
Vous pouvez TOUJOURS attendre !
Moi, je pourchasse The Mirror et ses semblables depuis belle lurette pour qu'ils me donnent, pas deux mais UNE SEULE réalisation de leur champion.
J'attends toujours . . .
Et puis ce même interlocuteur, anciennement islamiste qui a lui aussi retourné sa veste nous affirme avec aplomb "le Président Said augmente constamment en popularité selon les sondages."
Je ne sais pas ou il trouve les sondages dont il parle, puisque son président les a interdit !
Ah oui, bien sûr !
Au-delà de la magnifique pauvreté, de la saleté généralisée, du chômage florissant, de l'inflation galopante, du manque de liberté économique et d'expression, des infrastructures délicieusement dégradées, de l'investissement public nule, des hôpitaux, des universités et des écoles en parfait état de décrépitude, sans oublier une administration publique tellement "dynamique" que tien le pays en otage, et une justice si "indépendante", bien sûr !
Mais attends, laisse-moi réfléchir... Ah, oui ! Ne pouvant même pas voir son drapeau flotter fièrement ni entendre son hymne national lors des compétitions internationales, c'est vraiment la cerise sur le gâteau de ce pays merveilleux !
We should build a sound social contract, and negociate a sound framework that defines what iteans to desire living in Tunisia, together, and make our country a better place for everyone.
We can list all that is wrong, it won't change a thing.
Let's build. Together.
De-bate, choose and move forward as a country.
It is really worth it. Nothing else is.
L'utilisation du terme "putschiste" pour décrire ce régime n'est plus suffisante. Il est temps d'appeler un chat un chat. Les caractéristiques de ce gouvernement correspondent plus étroitement à celles d'une dictature, voire même à un régime fasciste.
La répression croissante de toute forme de dissidence politique ou d'expression libre, la concentration excessive de pouvoir entre les mains d'une élite restreinte, et le mépris flagrant pour les principes démocratiques fondamentaux sont des éléments qui rappellent les pires heures de l'histoire.
Face à cette réalité, il est impératif pour chacun d'entre nous de prendre position. En refusant de reconnaître la gravité de la situation, nous nous rendons complices de l'oppression qui se déroule sous nos yeux. Nous devons parler haut et fort contre ces atteintes aux droits de l'homme et à la liberté, et exiger un changement immédiat.
Nous ne devons pas craindre d'utiliser des termes forts lorsque la situation l'exige. Nommer ce régime pour ce qu'il est réellement est le premier pas vers la résistance et la restauration de la démocratie. La complaisance ou le silence ne sont plus des options.
L'intolérance au désaccord et à la diversité.
L'exploitation des frustrations sociales et économiques.
Le nationalisme et l'obsession des complots, intérieurs ou extérieurs.
L'appel à la xénophobie pour contrer les complots.
Le sentiment d'humiliation face à la richesse/puissance des "ennemis".
L'inaptitude à évaluer objectivement les forces adverses.
La vie vouée à la lutte permanente, le rejet du pacifisme.
L'élitisme populaire où chacun est le meilleur.
Le culte du héros et de la mort héroïque.
Le machisme, la misogynie et l'intolérance.
Le populisme sélectif où le Chef incarne la "Volonté Commune".
Le culte de la tradition et le rejet du modernisme/progrès.
Le refus du mode de vie capitaliste et de l'esprit des Lumières.
L'action pour l'action, la méfiance envers la culture et la pensée critique.
Je suis persuadé qu'une femme sauvera la Tunisie.