alexametrics
vendredi 26 avril 2024
Heure de Tunis : 20:40
Chroniques
Il nous manque un vrai guerrier pour mener le combat
25/11/2015 | 16:03
4 min

C’est l’histoire d’un mec qui tombe du haut d’un toit et qui se dit : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien…avant de s’écrabouiller sur le sol. La célèbre réplique, tirée du film « La haine », s’applique à merveille à la Tunisie. On est tous en train de tomber : le Bardo, Sousse, Tunis, les soldats tués dans les montagnes et les bergers égorgés. Mais on se dit que jusqu’ici tout va bien.

 

Comme après le Bardo, comme après Sousse, on a brandi les slogans d’unité nationale, de lutte contre le terrorisme et de responsabilité. C’est normal, les sportifs du Châambi ont encore frappé et les chercheurs de trésors se sont encore exprimés. Les intelligences supérieures qui foisonnent en Tunisie ont déjà commencé à nous abreuver de leurs analyses venues tout droit d’une autre galaxie. On essaye déjà de nous convaincre que les actes de terrorisme sont commandités par des lobbies, des hommes d’affaires, des services étrangers etc. Les mêmes traitres s’expriment à chaque fois pour dire que le terrorisme n’est pas vraiment du terrorisme. Les mêmes vont venir nous expliquer que le terrorisme est un outil utilisé par certains pour brimer les revendications sociales, pour réinstaller l’ancien régime, pour les empêcher de chercher le pétrole ou pour donner le pouvoir aux vilains hommes d’affaires. Ce sont les mêmes qui nous avaient parlé de conteneurs pleins de barbes artificielles, de chercheurs de trésors et de sportifs à la montagne. Les mêmes qui mangent aux râteliers de Soros l’Américain à un marocain installé à Paris tout en faisant quelques « piges » par une instance publique nationale.

 

Il faudra aller expliquer aux veuves et aux orphelins ce que fait le terrorisme presque quotidiennement dans ce pays. Cachés derrière leurs immunités parlementaires ou derrière leurs statuts FB, ils vont continuer à se parer d’une fausse compassion envers les victimes tout en profitant de leur drame. Ils vont utiliser politiquement cette catastrophe pour pointer la présidence et le gouvernement. Il est vrai qu’ils ne sont pas infaillibles et qu’il y a beaucoup de choses à reprocher. Mais quand un menteur invétéré dit que le ciel est bleu, on vérifiera quand même !

 

Depuis quatre ans maintenant, le terrorisme sévit en Tunisie sans qu’une réelle prise de conscience n’ait lieu. Après chaque attentat, quel que soit le gouvernement, ce sont les mêmes indignations, les mêmes jérémiades, les mêmes slogans, mais rien ne change. Ils ne veulent pas comprendre que nous n’avons pas besoin de gouvernants compatissants et sensibles mais de gouvernants qui font leur travail dans l’intérêt de la nation.

 

Quand on sait que des personnes se félicitent de la mort de douze agents de la Garde présidentielle, est-il permis au moins de se poser des questions ? Est-ce qu’on peut être en colère et les traiter de chiens et de charognards au moins ? Mais surtout, est-ce qu’on pourra combattre le terrorisme alors que ses défenseurs profitent d’une totale impunité ?

 

Entrer dans une guerre contre le terrorisme est logique et même nécessaire. Le camp de la liberté, de la pluralité et de la démocratie fera face à celui de l’obscurantisme et de la terreur. Nous sommes tous prêts à nous battre et à mourir pour ce pays. Le problème, c’est que les soldats du terrorisme, aussi bien intellectuel que politique, sont dans nos rangs. Livrer une guerre nous grandira et nous nous n’en sortirons que vainqueurs, mais encore faudrait-il savoir qui est notre ennemi.

 

Ceux qui justifient le terrorisme, qui lui trouvent des excuses, qui fournissent aux idiots une base théorique pour ses actes, ce sont eux nos ennemis. Les suceurs de sang, les salauds qui se baignent dans le sang de nos martyrs, ce sont eux nos ennemis.

 

Une fois nos ennemis identifiés, il nous faudra un commandant pour cette guerre. Là aussi, on a un autre problème puisque ce commandant n’existe pas en pratique. Habib Essid est totalement effacé et n’a ni la carrure ni la stature pour conduire un tel combat. Béji Caïd Essebsi, dans un discours improvisé après l’attentat d’hier, a jugé bon d’adresser un mot aux journalistes pour ne pas « effrayer » la population ! Avec une cadence d’un attentat tous les trois mois, un bus qui explose en plein centre-ville et des adolescents égorgés, notre président a peur que ce soient les journalistes qui effrayent la population ! Autant dire, en bref, que lui non plus ne pourra pas conduire le combat contre le terrorisme.

 

Quand on saura qui sont nos ennemis et qu’on aura un vrai guerrier pour conduire ce combat, on pourra éventuellement espérer mettre un terme au bain de sang. En attendant, on n’aura que nos yeux pour pleurer et il faudra creuser encore plus de trous pour nos martyrs.

 

25/11/2015 | 16:03
4 min
Suivez-nous

Commentaires (32)

Commenter

Amazigh kabyle
| 29-11-2015 18:46
Cher Merouane,

Je partage vos observations. Ce guerrier qui saura sauver la terre de ses ancetres doit avoir:
' le coeur indomptable de toufik ben brik (nonobstant ses betises et effronterie)
' l intellect de: choisissez le votre mr achouri. (http://m.huffpost.com/mg/entry/4798241)
' la fortitude et l integrite de hama hammami.
' le courage du simple citoyen de sousse qui desarma un flic de son arme pour tirer sur le terro de sousse. Argaz.
' Esprit tranchant et decisif de la mere de djamila bouhired qui n hesita pas un instant a epouser un algerien sachant d instinct que leurs fruit n hesitera pas un instant a joindre les rangs du FLN zone autonome d alger. Yellis n'tsseda.

Penser a cet homme. Comme vous le savez si bien si l algerie est souveraine aujourd'hui apres la decennie noire c est parceque wakt el chadda ibanou el rdjel. En anglais: "cometh the hour cometh the man" Le general mohamed mediene alias toufik et le general khaled nezzar. Un kabyle et un chaoui. Tous deux amazigh. Wled el bled. Des hommes libres.

Ps: un jour a l aeroport d alger, j ai croisè rabah madjer. Je lui ai adressé la parole en kabyle en ces termes: Ammis n' tsseda! (Fils de lionne) Il me repondit en kabyle me disant qu il ne connaissait pas le sens de "tha sedda". En tamazight tous les nom prennent la forme feminine (un T a la fin) a part quelques exceptions comme cheval jument. Quand je lui dis que c etait une lionne il repondis toujours en kabyle qu il connaissait le mot Izem, le lion. Il fallait etre present pour voir son visage s illuminer de fierte. J ai toujours eu ses coordonees depuis ce jour heureux ou j ai fais sa connaissance et je ne manque jamais de l appeler aux occasions.

Voyez vous cher Merouane. Si vous voulez faire plaisir a un amazigh, mentionnez sa mere. Et si vous insulter un arabe mentionner sa mere.

D ou sort le salafisme. Sabyou el nissa wa el ghoulmane. Tharbou el 3ounouk. El ghanima. Et ma preferè: el anfal. Cherchez la difference dans la distribution du butin d agression. Pourcentage. Le cinquieme et le tout. Le monde arabe est cuit. Nous sommes Amazigh et Mediterranean. Si nous insistont dans l arabisme on coul&era avec eux.

Latifa
| 26-11-2015 16:58
Chanson originale de Serge Gainsbourg

Messouda
| 26-11-2015 16:54
Le pays se meurt,les caisses se vident,les syndicats aboient dans le desert et notre vieux renard *** se la coule douce entre les voyages officiel et les RDV mondains.Reveille toi Bourguiba ,ton bateau est a la derive

Lefghoun
| 26-11-2015 15:40
et bien je oense que c'est trop tard, il fallait y penser avant les elections et ne pas faire de propagande pour un vieu qui n'a plus de force de faire quoi que ce soit

Hanni2
| 26-11-2015 14:25
Il n'y pas de démocratie possible sans sécurité puisque cette dernière est et a de tout temps été la première et plus importante revendication des peuples...quel qu'ils soient! Vous parlez d'opinion extrême mais il ne s'agit plus de cela puisque ces "opinions", comme vous dite, ont déjà menés au meurtre nos concitoyens, notre économie et de notre joie de vivre...ces "opinions" sont en train d'enterrer vivant notre pays! Alors oui je confirme, mieux vaut un Ben Ali avec sa smala de voleurs plutôt que des nihilistes moyen-âgeux qui veulent tous nous entrainer avec eux enfer...

Democrate
| 26-11-2015 11:39
Une democratie est une vraie democratie lors qu elle n emprisonne pas ses extremistes qui en paroles disent soutenir le terrorisme,ou qui font l apologie de la dictature et plaident pour que le tortionnaire Ben Ali comme vous le faites indirectement reprenne les renes du pays . C est cela la democratie soit la liberté d exprimer les opinions les plus imbéciles, les plus extremistes sans etre emprisonné ou torturé. Dur a accepter lorsqu on a eté eduqué et formé dan une dictature totalitaire pendant plus de 60 ans mais c est cela la democratie !

DHEJ
| 26-11-2015 10:40
L'arme du guerrier n'est-elle pas celle envoyée pour chasser Khaddafi?


le vrai "GUERRIER" existe mais oh combien sans expérience.


Il s'agit de monsieur D. conseiller juridique de BCE.


L'arme n'est rien d'autre que le "DROIT" dans un état qui se veut "Etat de Droit".


Pour ne pas dire "REGULATION INSTITUTIONNELLE"!


Cette régulation fait-elle défaut chez notre jeune conseiller, une régulation reflétant la volonté du peuple oh combien divisé!!!


L'ennemi est-il intelligent en choisissant sa cible???

jilani
| 26-11-2015 10:20
En choissant de s'allier aux islamistes et en nommant essid un simple commis de l'état comme chef de gvt, BCE a immobilisé le pays et veut maintenant tracer le chemin pour son fils pour prendre le pouvoir. Mais les tunisiens ne le laisseront pas.

salahtataouine
| 26-11-2015 08:48
@El j'ai,| 26-11-2015 00:49

georges n a pas de ticket de metro et ne va pas aux lillas !!! café,couleur

mais ils sont des monstres de la chanson franc

rayan benne
| 26-11-2015 08:04
Oui elle était un paradis pour certains: le sanguinaire Ben Ali, son entourage et pour quelques frotteurs de manche du système.
Le reste de la population était dans la misère et devait subir les caprices quotidiens de la police...
Oui la Tunisie était un paradis mais pour certains crapuleux comme disent les tunisiens!