Certes, il est au début d'un apprentissage de la démocratie, un exercice dont il n'était pas préparé d'avance..., une sorte de cadeau tombé du ciel car il n'y a jamais eu révolution. Et, c'est vraiment dommage !
Pour les élections législatives, l'électeur a, de toute évidence, sanctionné la troïka (par mépris) sans plus comme il l'a fait lors de élections de 2011 en rayant les « destouriens ».
Et, du coup, cette fois-ci, ce citoyen électeur a consenti, par tolérance voire par pitié, un retour inespéré de ces anciens, dépositaires de la dictature regroupés au sein d'un nouveau parti (N.T.), mais en réalité ne c'est que l'ancien PSD/RCD, reconstruit et remodelé, histoire de se refaire de la peau neuve et de s'assurer une hypothétique virginité.
N'empêche, la victoire relative des "destouriens" est sans équivoque un cadeau empoisonné dans la mesure où ils n'ont pas pu obtenir une majorité confortable pour gouverner sereinement.
Mais, le risque, pour notre très jeune démocratie, reste à venir.
En effet, en cas de victoire de Essebsi à la présidentielle, le processus démocratique encore très fragile et l'équilibre du pouvoir risquent de sauter en éclat.
Si par malheur, l'électeur donne un chèque blanc à un vieillard en fin de vie, ancien serviteur de la dictature, dont l'avenir est sujet à caution (âge, maladie, justice transitionnelle, ...), le risque d'entraîner le pays vers l'instabilité est quasi-certain.
Certes, Essebsi a une grande expérience politique sous la dictature mais il n'est en aucun cas l'homme de la situation, l'homme providentiel pour diriger La Tunisie fraîchement émancipée.
Notre pays est en droit de sortir de cette ornière léguée d'un régime despote qui a régné dans notre pays en se servant d'une sorte d'idéologie on ne peut plus caduque.
Notre pays a plutôt besoin de sa jeunesse, ce capital ho combien inépuisable, indispensable, bourré de compétences et de talons, d'énergies, de génie et de savoir faire reconnus dans le monde.
Notre pays a droit à un toilettage profond (et c'est l'occasion à ne pas rater) pour se débarrasser de ses "clous rouillés" au risque de mettre en danger tout l'édifice entamé depuis la tragique et « généreuse » immolation de feu BOUAZIZI.
Élire Essebsi, ce contre-révolutionnaire obstiné et réfléchi, c'est commettre l'irréparable, l'impardonnable, c'est faire un retour à la case départ, celui de la dictature, et faire avancer à reculons tous les espoirs d'un peuple enfin épris de liberté et de dignité.
En un mot, élire « un goupil douteux » est un acte hautement suicidaire aux conséquences incalculables. Mais, personnellement, je reste optimiste en faisant confiance à l'intelligence et à la maturité « politique » de mes compatriotes.
« BY HAYTHOU »'n'abandonnons pas cette opportunité historique et tentons de bâtir un nouveau modèle sociétal juste, égalitaire, essayions d'ériger un nouvel ordre interne où tous les carcans de la dictature soient bannis à jamais.
C'est mon opinion en toute liberté.
03-11-2014 10:03